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Sous le coup des enquêtes sans lendemain: Mourir dans une bavure policière ou un drame au Bénin…

Publié le jeudi 16 novembre 2023  |  Matin libre
Drame
© Autre presse par dr
Drame à Dassa-Zoumè: le bus Baobab express complètement consumé
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Au Bénin, les enquêtes résultant de drames ou de bavures, qu’elles s’appellent bavures policières, douanières ou militaires, demeurent toujours sans lendemain. Même si dans le supposé raid douanier d’il y a quelques jours et ayant occasionné la mort tragique d’une dame à Ekpè on parle déjà de l’interpellation d’un agent, la douane compte également faire une enquête pour élucider cette énième bavure. Mais on s’interroge.

Des drames et bavures policières, le pays en a connu ces dernières semaines voire mois. Rien que pour 2023, il y a eu le drame de Dassa-Zoumè le 29 janvier avec près d’une trentaine de morts, des blessés graves et des dégâts matériels dans l’incendie d’un bus de transport. Jusque-là, les responsabilités ne sont clairement pas situées. Et on n’en saura pas davantage, outre les rumeurs et le fait que le responsable de la compagnie de transport a été interpellé puis relâché quelques jours après.

Au stade de l’amitié Général Mathieu Kérékou, le 17 juin, c’est une bousculade à la faveur d’un match Bénin VS Sénégal (1-1) comptant pour les éliminatoires Can Côte d’Ivoire 2023, qui a dégénéré faisant deux morts et des blessés. Trois commissions d’enquête (Justice, Fédération béninoise de football, ministère des sports) ont été mises en place pour situer les responsabilités. Mais depuis, que dalle. La nuit du 4 au 5 septembre, c’est Martin Hounga, jeune de 18 ans qui a été mortellement atteint par balles à Hèvié. Selon les témoins, c’est un fonctionnaire de la Police républicaine qui aurait dégainé pour refus d’obtempérer dans un contrôle du taxi moto qui aurait pris Martin. L’affaire a fait grand bruit dans l’opinion en général. Dans la foulée, la hiérarchie policière rend public un communiqué sur le site d’information de la police républicaine et promet des enquêtes : « (…) Face à cet événement tragique, la Police républicaine reste sensible à l’émotion ressentie par la population.

tient avant tout à exprimer ses plus sincères condoléances aux proches et particulièrement à la famille éplorée. De même, elle vient par ce communiqué, rassurer l’opinion publique que cette affaire préoccupe la hiérarchie policière qui reste déterminée à faire toute la lumière sur les circonstances exactes de cet événement », peut-on lire. La justice aussi aurait pris le dossier en main. Plus de deux mois après, nada ! Est-il besoin de rappeler qu’au matin du samedi 23 septembre, c’est l’incendie d’un entrepôt d’essence qui a ébranlé la République avec à la clé une trentaine de décès calcinés, des dizaines de blessés graves dont des enfants et des dégâts matériels à Sèmè-kraké plage ? Après le branle-bas, la justice promet à ce niveau également de voir clair dans ce qui s’est réellement passé. Seulement qu’à ce jour, les populations n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent.

Impossible pour des familles des victimes de faire leur deuil, conformément à leurs rites. Les tests Adn pour l’identification des corps calcinés, attendus. Le dernier cas de bavure en date est celui d’il y a quelques jours qui a entraîné la mort d’une dame qui a reçu une balle perdue, ce 12 novembre à Ekpè. L’institution douanière aurait rassuré, selon plusieurs sites d’information, qu’une enquête va être ouverte pour déterminer les circonstances précises de l’incident et pour répondre aux préoccupations de la famille endeuillée. Mais déjà, on apprend qu’un agent des douanes a été mis aux arrêts pour les besoins de l’enquête dans cette affaire.

Seulement que…

D’aucuns saluent déjà dans les médias, ces interpellations qui ont commencé dans ce dernier dossier qui défraie la chronique. Mais, n’est-ce pas trop tôt de s’en réjouir ? Cette interpellation présage-t-elle d’une suite et fin claire de cette bavure ? Quand on se rappelle que pour le cas Dassa-Zoumè, il y a eu également dans un premier temps des interpellations puis ces personnes ont été relâchées par la suite, n’y-a-t-il pas lieu de s’interroger d’autant même qu’à part la version du Ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Alassane Seïdou à l’Assemblée nationale suite à l’interpellation du gouvernement par des députés de l’Opposition, aucune conclusion n’est connue de ce drame ? Peut-être que dans le cas Hêvié avec la mort de Martin Hounga, des policiers ont écopé de sanctions en catimini.

ne peut le dire. Mais ce qui est évident, c’est que jusque-là, la Police républicaine n’est revenue situer l’opinion sur l’issue de l’investigation. Ou bien les conclusions des supposées enquêtes ne sont-elles pas destinées au peuple ? Si l’on doit aller un peu plus loin, on peut ajouter le cas de l’étudiant Djaho mort dans une bavure à l’université d’Abomey-Calavi lors d’un mouvement. Autant d’exemples et de préoccupations qui fondent à dire qu’au Bénin, mourir dans un drame ou une bavure policière reste très compliqué, car le sort réservé à votre dépouille est visiblement la ritournelle des enquêtes sans lendemain.
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