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Mme Annabelle Ekué Hounkponou, Directrice Générale de la Pharmacie Camp Guézo : Une icône de la lutte contre le fléau du paludisme au...

Publié le mardi 13 fevrier 2024  |  Matin libre
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© Autre presse par dr
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Elle a le cœur à l’ouvrage. Depuis l’université à sa vie d’entrepreneure en passant par son activisme au sein du monde syndical, Dr Annabelle Ekué Hounkponou a toujours forcé l’admiration.

Née le 28 décembre 1972, elle est diplômée de l’Université de Laval du Québec au Canada et titulaire d’un master en Pharmacologie obtenu en 2003. Une décennie après ses études, elle va rapidement se faire une place dans le cercle fermé des pharmaciens au Bénin. Grâce à l’expertise et la riche expérience engrangées dans les pharmacies des Groupes Jean Coutu et Pharmarprix du Canada, elle va réussir ensemble avec sa sœur jumelle aussi pharmacienne, à hisser la pharmacie Camp Ghézo parmi les meilleures officines pharmaceutiques du Bénin.

Pour beaucoup de clients des pharmacies, celle de Camp Guézo est la meilleure. « Si on doit choisir une première pharmacie au Bénin, c’est Camp Guézo. Car, si on a une ordonnance et on ne veut pas se promener, on a le produit à Camp Guézo. Si le produit n’est pas disponible, on peut te faire la commande », témoigne sans détour l’un des nombreux fidèles clients, César Odo. Mais, cette réussite professionnelle au prix de l’effort et de la détermination, ne l’a pas empêché de consacrer du temps à la défense des intérêts de ses pairs.

En effet, elle a rejoint le mouvement syndical et occupé des postes de responsabilités au sein de plusieurs institutions syndicales professionnelles du secteur pharmaceutique. Membre fondateur du Syndicat Indépendant des Pharmaciens du Bénin (Siphab) et de l’Intersyndicale des Pharmaciens du Bénin, elle a aussi participé à l’animation de creusets de réflexion sur le secteur de la santé. Après avoir siégé dans les commissions tarifaires sur les prix de médicaments au ministère du commerce (depuis 2015), elle fut membre de la Commission Nationale de Santé et Sécurité au Travail sans compter sa participation active aux Assemblées Générales de la Société béninoise pour l’approvisionnement en produits de santé (SoBAPS SA ex-CAME).

Au plan international, pour mettre à jour ses connaissances et renforcer son réseautage, elle a pris part aux salons pharmaceutiques internationaux de haut niveau (PharmagoraPlus, Journées pharmaceutiques de Paris, Forum Pharmaceutique International (FPI), PHARMAAffaires, Officine Expo 2020, etc.). Cet engagement renouvelé pour faire avancer la réflexion dans le secteur de la santé lui a valu d’être appelé à siéger au sein de la Commission Santé du Conseil National du Patronat depuis 2015. Portée à la tête de la Commission des Métiers Traditionnels non exploités et innovants de l’Ordre National des Pharmaciens du Bénin, son leadership est désormais reconnu au sein de ses pairs et du monde des acteurs de la santé.

UN ENGAGEMENT HORS DU COMMUN POUR LA SANTÉ DES POPULATIONS
Fort de son expertise prouvée, de son expérience avérée et de son leadership reconnu, Dr Annabelle Ekué Hounkponou va décider de mener une autre bataille : celle de la lutte contre le paludisme au Bénin. Parce que le paludisme est encore la première cause de consultation et d’hospitalisation au Bénin et surtout de décès chez les enfants de moins de 5 ans, elle s’est engagée à voler au secours des nombreuses âmes qui périssent chaque année de cette maladie mortelle et pourtant évitable.

« On ne peut rester insensible à ce problème de santé publique. En ma qualité de professionnelle de la santé, je suis consciente de la problématique et de la nécessité de se mobiliser pour venir à bout de ce fléau », confie-t-elle. Un combat citoyen qu’elle a commencé avec beaucoup d’entrain depuis deux ans en tant que championne aux côtés de Speak Up Africa, une organisation spécialisée en plaidoyer et communication sur le développement durable qui soutient le Bénin à travers le ministère de la santé et le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) dans cette lutte périlleuse contre le paludisme.

A travers le projet « Zéro palu, je m’engage », Dr Annabelle multiplie les actions pour contribuer à pousser loin, les frontières de cette maladie séculaire. « Une fois qu’elle a été identifiée comme championne pour les actions contre le paludisme qu’elle menait au sein de son officine en direction de ses clients, c’est spontanément qu’elle a accepté de s’engager davantage », nous apprend le Coordonnateur national de Speak Up Africa au Bénin, Franz Okey. Depuis, elle multiplie les actions. Après les participations aux différents ateliers de réflexion et de mobilisation des ressources, elle a œuvré à la mise en place d’urnes de collecte de fonds auprès des usagers de plusieurs cliniques et pharmacies engagées. Elle est surtout connue pour avoir pris l’initiative de distribuer des moustiquaires imprégnées à son personnel à travers la campagne, « un employé, une moustiquaire ».

Avec toutes ces actions entreprises, elle ne compte pas arrêter le combat en si bon chemin. « À travers ces actions, je m’engage à agir sur le comportement de tous mes client(e)s pour atteindre l’objectif « Zéro Paludisme » au Bénin. J’invite ainsi tous les chefs d’entreprises pharmaceutiques à me rejoindre pour renforcer la lutte », clame-t-elle. Son appel est déjà entendu par certains de ses pairs pharmaciens qui ont décidé de mener ensemble la lutte avec elle. « Grâce à elle, je me suis totalement engagé aussi en soutenant l’initiative « Zéro palu, je m’engage », nous signale le pharmacien Dr Alain EDAH qui fut son assistant et qui témoigne de sa fidélité à porter la cause du bien-être et de la santé des populations. Pour son collègue Cyriaque Hountondji, Pharmacien d’officine qui l’a longtemps côtoyée, Dr Annabelle est une femme pugnace. « Elle s’emploie jour et nuit à lutter efficacement contre le paludisme au Bénin par des plaidoyers à l’endroit des entreprises privées », signale-t-il. Pour celle dont l’un des succès majeurs de son engagement aura été la mobilisation de ses collègues pharmaciens à lui emboiter le pas, le paludisme est loin d’être une fatalité.
Pour arriver à bout de cette maladie qui constitue pour elle, « un lourd fardeau » pour les populations les plus pauvres et pour le Bénin tout entier, il faut mettre le secteur privé en ordre de bataille aux côtés des pouvoirs publics. Parce que, soutient-elle, les actions des pouvoirs publics ne suffisent plus. Elle indique que l’ »effort supplémentaire » à faire au Bénin pour arriver à éradiquer le paludisme est de doubler le budget alloué à la lutte et faire de l’objectif « Zéro paludisme », une cause nationale. C’est à ce prix que pour celle qui désormais se dévoue à cette cause noble, le Bénin sera exempt de paludisme pour le bonheur et le bien de tous.

Alain TOSSOUNON (Coll.)
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