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Les Sénégalais devraient élire leur président fin mars après des semaines de crise (Fwd: Les Sénégalais devraient élire leur président fin mars après des semaines de crise)

Publié le jeudi 7 mars 2024  |  AFP
Cinq
© AFP par DR
Cinq choses à savoir sur le Sénégal
Vue générale des journaux en vente dans une rue de Dakar le 16 février 2024. Le 15 février 2024, le Conseil constitutionnel du Sénégal a annulé le report de l`élection présidentielle de ce mois-ci, une décision historique qui ouvre un champ d`incertitude pour l`Occident traditionnellement stable.
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Les Sénégalais devraient finalement élire leur cinquième président fin mars après une brutale
accélération des évènements mercredi dans la grave crise politique causée par le report de
dernière minute du scrutin.
Un degré de confusion persiste cependant sur la date précise, la présidence annonçant que le
1er tour aurait lieu le 24 mars, le Conseil constitutionnel le fixant, lui, au 31 mars.
L'élection aurait lieu en tout cas avant l'expiration du mandat du président Macky Sall le 2
avril, l'un des éléments primordiaux de la crise, un large front de l'opposition et de la société
civile soupçonnant M. Sall de chercher à s'accrocher au pouvoir.
Un deuxième tour, probable en l'état actuel des candidatures, mais pour lequel aucune date
n'a été communiquée, se tiendrait avant ou après le 2. Cependant, une décision du Conseil
constitutionnel publiée mercredi dit que, dans la mesure où le premier tour aurait lieu avant
la fin du mandat, le président Sall resterait à son poste jusqu'à l'installation de son
successeur.
Autre motif de crispation, la compétition devra mettre aux prises les 19 concurrents dont le
Conseil constitutionnel a déjà validé la liste, a dit le Conseil constitutionnel dans une décision
distincte. Les sept "Sages" ont rejeté le réexamen de cette liste, préconisé au chef de l'Etat au
terme d'un "dialogue national".
Sur cette liste figure le candidat antisystème Bassirou Diomaye Faye, pourtant détenu depuis
avril 2023. Pour lui se pose cependant la question d'une possible amnistie, approuvée le
même jour par l'Assemblée nationale.

"La fixation de la date du scrutin au-delà de la durée du mandat du président de la
République en exercice est contraire à la Constitution", ont écrit les "Sages".
Les Sages ont dit se substituer à l'exécutif, devant "l'inertie" de ce dernier quant à la
détermination de la date.
La présidence sénégalaise a acté cette brusque évolution du calendrier en annonçant dans la
soirée que le Premier ministre Amadou Ba était "libéré" de son poste pour mener campagne.
Il est remplacé par le ministre de l'Intérieur Sidiki Kaba, a dit un porte-parole.
Le Conseil constitutionnel était saisi depuis lundi pour avis par le président Sall lui-même. Le
chef de l'Etat lui soumettait des préconisations issues d'un "dialogue national" qu'il avait
convoqué la semaine dernière pour tenter de sortir de la crise provoquée par le report de la
présidentielle, l'une des plus graves traversées depuis des décennies.
Le président Sall a causé un choc dans un pays présenté comme l'un des plus stables d'une
Afrique de l'Ouest secouée par les coups de force en décrétant le 3 février le report de
l'élection prévue le 25 février.
Le "dialogue national" était un des éléments de réponse du président Macky Sall à la crise.
L'autre était un projet de loi d'amnistie des actes liés aux violences politiques des dernières
années, texte très critiqué alors qu'il est censé dissiper les tensions.
Après avoir débattu toute la journée et observé une pause visiblement prolongée par la
tournure inattendue des évènements, les députés ont approuvé par 94 voix pour et 49 contre
ce texte décrié par ses détracteurs comme mettant à l'abri les auteurs de faits graves, y
compris des homicides.
Le projet amnistie tous les délits ou crimes, jugés ou non, commis entre le 1er février 2021 et
le 25 février 2024 et "se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques".
Le Sénégal a connu entre 2021 et 2023 diférents épisodes d'émeutes, afrontements,
saccages et pillages déclenchés notamment par le bras de fer entre l'opposant Ousmane
Sonko et le pouvoir.
En février, le Sénégal a été en proie à de nouveaux troubles après l'annonce du report de
l'élection.
Des dizaines de personnes ont été tuées depuis 2021, des centaines blessées, des centaines
d'autres interpellées.
La question de l'application de l'amnistie à Ousmane Sonko et de son éventuelle remise en
selle dans la course électorale agitait la classe politique. Les décisions du Conseil
constitutionnel semblent écarter un retour de M. Sonko dans la compétition.
M. Sonko, troisième de la présidentielle en 2019 et candidat déclaré en 2024, est détenu
depuis juillet 2023 et a été disqualifié de la présidentielle dont il était l'un des favoris.

L'amnistie pourrait cependant ouvrir la voie à sa sortie de prison ainsi que celle de son
numéro deux, Bassirou Diomaye Faye, désigné pour le suppléer par leur parti et qui pourrait
mener campagne comme le réclament à cor et à cri ses partisans au nom de l'égalité entre
candidats.
Dernière en date d'une série d'amnisties approuvées depuis l'Indépendance, celle-ci, sans
être nominative, pourrait signifier la remise en liberté de dizaines d'opposants.
La présidence a justifié l'amnistie par la nécessité "d'apaisement du climat politique et
social".
La loi "a pour seul objectif la réconciliation (...) Le président Macky Sall ne cache aucune
mauvaise intention", a assuré lors du débat Farba Ngom, député du camp présidentiel.
Mais de nombreux acteurs politiques et sociaux se sont dressés contre le projet, s'indignant
qu'aucun membre des forces de sécurité, ni aucun responsable gouvernemental n'aurait à
rendre de comptes.
"Cette loi est un permis pour continuer à assassiner les Sénégalais. Loi d'amnistie, loi
d'amnésie: pas en mon nom. Justice pour les assassinés et les torturés", s'est exclamé le
député Guy Marius Sagna.

sjd-mrb-lal/fal/fjb
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