La 12è édition de la Coupe d’Afrique des nations juniors de football a commencé le samedi 16 mars 2013 en Algérie. Cette compétition à laquelle les Ecureuils juniors participent est une vraie aubaine pour les cadres et employés du ministère de la jeunesse, des sports et des loisirs de vider ledit ministère pour des jours de tourisme au frais de la princesse en Algérie.
Le ministère de la jeunesse, des sports et des loisirs est présentement vidé de ses agents et cadres. Coupe d’Afrique des nations juniors oblige. Depuis le milieu de la semaine dernière, c’est pratiquement le désert dans ce ministère. Pour trouver la majorité des agents et cadres du Mjsl, il faut plutôt aller du côté de l’Algérie, plus précisément dans la ville d’Oran où sont basés les Ecureuils juniors du Bénin. Situation qui ne laisse personne indifférent. Des usagers de ce ministère n’y comprennent rien. Mais il y a une bonne raison qui justifie le désert actuel qui règne chez Didier Aplogan. Selon des sources bien informées, le ministère de la jeunesse, des sports et des loisirs a choisi l’option d’offrir des vacances touristiques à ses agents et cadres. A commencer par le cabinet du ministère. A ce niveau, il n’en reste plus grand-chose. Le Ministre lui-même (c’est bien normal), le Directeur de cabinet, la Directrice adjointe de cabinet, la secrétaire particulière du ministre, le chauffeur et le garde du corps du ministre sont bien au frais en Algérie. Le secrétaire général adjoint du ministère, le conseiller technique à l’équipement, la secrétaire du Directeur des sports d’élite (Des) et plusieurs Directeurs de structures décentralisées du ministère bénéficient gracieusement de ce voyage. Des représentants de syndicats n’ont pas été oubliés. Ils ne seraient pas loin de la centaine en Algérie. Le constat est que le ministère en charge des sports veut bien profiter du gros budget que le gouvernement a mis à sa disposition pour l’expédition algérienne des Ecureuils juniors. En effet, malgré les difficultés économiques que connaît le pays depuis plusieurs années, des efforts particuliers ont été faits pour mettre à la disposition du ministère en charge des sports le budget nécessaire en vue d’une bonne préparation et une bonne participation des Ecureuils juniors. Mais cette somme, apparemment, ne profite pas seulement à la sélection nationale.
Quatre supporters en tout
Dans une récente interview accordée à nos confrères de la radio nationale (Ortb), le ministre de la jeunesse, des sports et des loisirs s’est réjoui du fait que le gouvernement ait mis à sa disposition le budget demandé pour cette expédition. Quand on sait que la communication présentée en Conseil des ministres avoisine un milliard cinq, on imagine, tenant compte des propos du ministre, que la majorité de la somme demandée a été mise à la disposition du ministère si ce n’est pas la totalement. Seulement, on se pose la question de savoir ce qui est fait de cet argent. En effet, une sélection nationale a besoin du 12è homme pour se transcender sur la pelouse. Et bien, les Ecureuils juniors en manquent cruellement à Oran en Algérie. Car, seulement quatre supporters Béninois ont été pris en compte par le ministère en charge des sports. Un nombre jugé très insuffisant, voire révoltant de la part des membres de ce corps. Selon un responsable d’association de supporters, il en faut au minimum une vingtaine pour assurer une vraie animation dans les gradins. Conscient du fait, le président de la Fédération béninoise des associations de supporters (Fébas-foot) a été obligé de prendre personnellement en charge trois personnes. Autrement, la sélection nationale est livrée à elle-même dans la mesure où on sait comment se comportent les agents et cadres du ministère en charge des sports lorsqu’ils se retrouvent à ces phases finales. Les exemples de Tunisie 2004, Ghana 2008 et Angola 2010 sont dans les mémoires. Ils y vont pour se reposer dans les hôtels généralement de luxe et se vautrer dans les fauteuils des stades. Supporter la sélection nationale n’est pas leur fort. Evidemment ! Ne leur demandez pas de faire ce qu’ils n’ont pas appris à faire ! Côté couverture médiatique des prestations des Ecureuils juniors pour le compte du Bénin, on peut compter sur les doigts de la main le nombre de reporters sportifs béninois présents en Algérie. En dehors du cadreur de la cellule de communication du ministère en charge des sports, cinq journalistes de l’Ortb (trois de la télé et deux de la radio) ont bénéficié des faveurs des organisateurs du voyage. Le journal du service public, La Nation, est contraint de rendre compte des matches des Ecureuils juniors depuis Cotonou. Les autres collègues qui sont sur place ont fait le déplacement à leurs frais. Sur place, apprend-t-on, on prie maintenant pour que les Ecureuils aillent jusqu’en finale. Pas pour le patriotisme. Mais pour que les primes s’allongent.
