Pour dénoncer les méfaits du régime : Les jeunes de l’opposition béninoise lancent le mouvement « Jeudi en noir »

Publié le mardi 23 avril 2024 | Matin libre

© Autre presse par dr
Pour dénoncer les méfaits du régime : Les jeunes de l’opposition béninoise lancent le mouvement « Jeudi en noir »

Les jeunes l’opposition n’en peuvent plus. Exaspérés par le mode de gouvernance en cours au Bénin, ils ont décidé de d’organiser les « Jeudis en noir ». Un mouvement de lutte pacifique qui consiste à porter du noir tous le jeudis, pour dénoncer « l’exclusion, la dictature et la vie chère ». Il a été lancé ce jeudi 18 avril 2024 par les jeunes, sous la férule de l’ancien député Guy Mitokpè.

C’est par un cri de cœur que les jeunes de l’opposition ont lancé le mouvement ‘’Jeudi en noir’’ : « Nos mamans pleurent tous les jours, nos jeunes se posent de questions, ils n’ont plus foi en l’avenir. Nos jeunes sont désespérés, nos pères se suicident tous les jours. Notre peuple pleure de votre brutalité. Notre peuple pleure de votre inhumanisme. Notre peuple pleure de votre dictature, cela dure depuis 8 ans », se sont-ils lamentés. Face à ce tableau sombre, ils se confondent en une série de questions : « Le peuple se pose la question de savoir, que nous arrive-t-il ? Où sont les valeurs défendues par nos pères ? Où sont les valeurs qui nous ont conduit à la conférence des forces vives de la nation ? Où est ce Bénin qui faisait si tant rêver ?

Ce Bénin qui donnait de l’espoir aux jeunes qui finissaient leurs études, ce Bénin qui donnait de l’espoir à nos mamans qui se réveillaient chaque matin très tôt, pour aller au marché, ce Bénin qui faisait rêver nos pères qui travaillaient ? », s’interrogent les organisateurs du mouvement. Ils en concluent que « ce Bénin ne fait plus rêver ». Ainsi, se sentant abandonnés et ne sachant à quel saint se vouer, les jeunes, se faisant les porte-paroles du peuple, se posent la question de savoir : « Où sont-ils ces descendants de nos vaillants ancêtres, où sont-ils ces descendants de nos vaillants aïeux, qui ont défendu au prix de leur sang, pour la démocratie, pour la liberté, pour la considération de l’être humain, qui viendra à notre secours ? », cherchent-ils à savoir.

Engagement
N’ayant pas de réponse à toutes ces questions et déterminés à voir la population soulagée de ses peines, ils ont décidé de prendre leur destin en adoptant d’autres formes de lutte : « C’est pourquoi, nous jeunes du Bénin, nous avons réfléchi et nous savons que nous sommes pour la paix. Nous savons que nous sommes pour ce qui est pacifique. Nous ne sommes pas pour la violence, mais nous n’allons plus nous taire. Nous ne sommes pas pour tout ce qui fera couler le sang mais nous n’allons plus nous taire. Nous avons décidé de parler, de parler à la place de ceux qu’on tabasse dans la rue, de parler à la place de ces femmes qui vont au marché et qui ne vendent plus.

De parler à la place de ces jeunes dont le travail a été paupérise, clochardisé par la loi sur l’embauche, nous avons décidé d’instaurer dorénavant, à partir de ce jeudi 18 avril 2024, les jeudis en noirs », ont-ils déclaré par la voix de Guy Mitokpè. Ils invitent donc les Béninois, toutes couches sociales confondues, à se mettre en noir tous les jeudis, pour exprimer leur ras-le-bol. « Que tu sois du nord, du sud, de l’est, de l’ouest et du centre, que tu sois béninoise ou béninois, rejoint cette lutte. Cette lutte, nous la ferons et la gagnerons », rassurera Guy Mitokpè.

M.M.

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