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Le Matinal N° 4271 du 21/1/2014

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Borgou-Alibori : Le feu et la pluie s’attaquent au coton
Publié le jeudi 23 janvier 2014   |  Le Matinal


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© Autre presse par DR
Le coton


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La lenteur dans le ramassage du coton des aires de stockage expose la campagne 2013-2014 à des intempéries. Alors qu’à Bembèrèkè, l’or blanc a subit les affres d’un incendie, à Gogounou et Kandi, par contre, il a été victime de la mouille suite à une pluie diluvienne qui s’est abattue sur la région ce samedi 18 janvier 2014. Des situations qui influenceront forcément les résultats de la campagne en cours.
C’est fini pour le coton au Bénin ! Le régime Yayi a réussi à enterrer définitivement cette filière au détriment des pauvres producteurs et du contribuable béninois. Le manque de prévision, la navigation à vue et la dictature d’un gouvernement inexpérimenté sont à la base de ce qui arrive.


Le coton tarde à être évacué vers les usines et voilà la pluie et le feu qui ont vite fait de réagir. La pluie du samedi 18 janvier 2014 a été très sévère comme si elle en voulait au régime de la refondation pour ses errements. Il en a été de même pour l’incendie qui a pris sa part du coton. Le drame, selon une de nos sources, s’est produit le 16 janvier 2014 dans l’arrondissement de Gamia, commune de Bembèrèkè suite à un incendie provoqué par un peulh sans aucune intention de brûler l’or blanc. Conséquences, d’importantes quantités de coton en fumée. Pour la pluie, la situation peut s’expliquer. Gogounou et Kandi sont deux collectivités appartenant au grand bassin producteur du coton dont les communes de Banikoara et de Ségbana. Elles ont reçu d’importantes quantités d’eau qui ont stagné dans les ruisseaux. Tous les ans, aux mois de janvier et février, les départements du Borgou et de l’Alibori sont souvent arrosés par des averses qualifiées de « pluies de mangues ». Elles préparent en réalité la maturité des fruits. C’est donc dans l’ordre normal des choses que la pluie s’est abattue sur Kandi et Gogounou le week-end écoulé. Seulement, sur les aires de stockage, le coton entreposé à l’air libre, sans sécurité, s’est lessivé pendant plus de 24heures. Quand le coton subit la mouille, il n’est plus du premier choix. Et donc, cela se ressent sur la vente à l’importation. Les nombreuses quantités de coton exposées indéfinies aux intempéries dans le grand bassin cotonnier impactent négativement sur le prix de vente.
Avec ces nouvelles donnes, Idriss Bako peut-il réaliser le miracle en parvenant aux 600.000 tonnes de coton, qu’ambitionne légitimement le Chef de l’Etat, Yayi Boni. ? Le Directeur général de la Société nationale pour la promotion agricole (Sonapra) et coordonnateur des usines de la Société de développement du coton (Sodeco) a du pain sur la planche. Déjà, les estimations sur la production cotonnière de 2013-2014, ne rassuraient pas de la couverture intégrale des capacités des usines d’égrenage (600.000 tonnes). A cela, s’ajoutent les conséquences d’un système inefficace de gestion de la filière. Que d’amateurisme. Depuis le début de la campagne, chaque acteur de la filière devrait déjà connaître le rôle qui est le sien et se consacrer à la tâche. Et tout ceci, tenant compte des exigences de cette culture de rente, le Dg et ses collaborateurs devraient élaborer et valider un chronogramme conséquent qui tient lieu de gouvernail. Faute de disposer de cet instrument, on cafouille. C’est une conséquence logique. Dans ce rôle de cumul de fonction de Dg Sonapra et de Coordonnateur de la Sodeco, Idriss Bako n’a-t-il pas un calendrier qui lui renseigne sur : les périodes de semis à bonne date ? Les périodes de traitement du cotonnier ? La période de récolte ? La période de commercialisation ? (où les producteurs vendent leur coton au gouvernement) ; la période d’évacuation des aires de stockage vers les usines d’égrenage ? La période d’égrenage, elle-même qui tient compte des conditions météorologiques ?

Des incantations inefficaces

Sabaï Katè, précédemment ministre en charge de l’agriculture, a reconnu devant le Président de la République Yayi Boni que le coton a atteint son pique en 2005 avec une quantité d’environ 450.000 tonnes. Il avait déclaré expressément que depuis 2006, « la tendance est baissière ». Or depuis l’avènement du changement, plusieurs réformes ont été engagées pour dynamiser la filière du coton. Notamment avec la création du Conseil national des producteurs de coton (Cnpc), comme structure faitière, et ses démembrements, en remplacement des innombrables organisations des paysannes qui géraient à leur guise les intérêts des producteurs. Dès lors, les chantres du changement ont commencé par scander 600.000 tonnes de coton qui représentent la capacité totale des usines d’égrenage. Puis, avec la suppression et la mise au chômage de nombreux jeunes titulaires de diplômes dans le domaine de l’agriculture, ainsi que la fermeture du projet Parfcb, bras opérationnel de l’Association de l’interprofessionnel du coton (Aic), le régime du changement est passé dans ses discours, de 600.000 tonnes à 400.000 tonnes. Mais jamais, on a atteint la barre des 300.000 tonnes. Du coup, ces slogans apparaissent aujourd’hui comme des incantations. Avec les brûlures qui s’observent et la mouille qui s’en suit, il est fort à parier que l’exécutif n’est plus en mesure, pour cette campagne, d’atteindre les projections. Car, d’une part, des tonnes de coton sont déjà réduites en cendres, diminuant la production cotonnière. D’autre part, le coton qui a subi la mouille n’est plus vendu au prix du premier choix. C’est dire qu’en l’espèce, les recettes doivent suivre la tendance de la baisse de production.

Jean-Claude Kouagou

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