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Fraternité N° 3527 du 23/1/2014

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Gestion de la filière coton au Bénin : Les députés toujours insatisfaits
Publié le vendredi 24 janvier 2014   |  Fraternité




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La Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Fatouma Amadou Djirbil, était hier devant les députés à l’Assemblée nationale au à Porto-Novo. Elle y était pour leur apporter des clarifications au sujet de la situation de la filière coton au Bénin depuis la campagne cotonnière 2011-2012. Il était question pour la Ministre Fatouma Amadou Djibril de répondre à une série de questions d’actualité posées par les députés dont Eric Houndété, Lazare Sèhouéto, et Antoine Kolawolé Idji du groupe parlementaire Union fait la Nation. Ces questions sont relatives à la fourniture des intrants pour la campagne cotonnière 2012-2013 ; la quantité suffisante en insecticide coton qu’il faut aux producteurs pour couvrir le territoire national et les dispositions envisagées par le gouvernement en cas de la non disponibilité de ces produits pour remédier à la situation ; la date et le lieu de réception par deux entreprises adjudicataires à la commande des produits tels que herbicides Npk et urée ; la mise en place des intrants agricoles pour la campagne cotonnière 2013-2014.
Dans sa réponse aux préoccupations des députés et en attendant une communication gouvernementale demandée par le parlement, la Ministre Fatouma Amadou Djibril, s’est contentée d’expliquer les efforts que fournit le gouvernement pour accroître la production cotonnière. « …Pour ne pas aller à une année blanche cotonnière, l’Etat a pris la courageuse décision de réquisitionner de l’engrais dans les magasins d’Allada. Le coton représente 75% de nos exportations agricoles et occupe 70% de la population active. En 2012, grâce à ses efforts, le gouvernement a pu passer la production du coton de 174.000 tonnes à 240.000 tonnes. En 2012, nous avons lancé un appel d’offres international et comme cet appel d’offres a été infructueux, nous avons fait recours à des opérateurs privés (…) Nous avons sur toute l’étendue du territoire national, 18 usines d’égrenage de coton et la production national devrait être de 600.000 tonnes de coton. Nous avons hérité d’une situation où les demandes d’agréments ont été satisfaites un peu de trop. Il fallait donc conjuguer nos efforts pour amener la production à au moins 500.000 tonnes. Pour cela, le gouvernement a décidé pour la campagne 2011-2012 de prendre ses responsabilités. Depuis la campagne 2012-2013, l’Etat béninois gère la filière coton. Pour la campagne cotonnière 2013-2014, nous attendons une production de plus de 310.000 tonnes. Si nous atteignons 400.000 tonnes, nous irons au zonage du bassin cotonnier. Nous allons réunir les usines du Nord en un pôle de développement et les usines du Centre également en un autre pôle de développement. Comme ça, nous aurions constitué deux zones. C’est ce qui se fait au Mali et au Burkina Faso. Nous devons finir avec le monopole. En créant les zonages, l’Etat et les privés y seront présents. C’est la vision du Chef de l’Etat. Ce sont des réformes et toute réforme suscite des résistances... », a déclaré la Ministre Fatouma Amadou Djibril.

Les griefs des députés
Les réponses apportées hier par le gouvernement aux députés par rapport à la situation de la filière coton semblent ne pas les avoir convaincus. Dans leur grande majorité et sans considération politique, les députés ont déploré la baisse répétée de la production cotonnière au Bénin depuis plusieurs années. Pour la plupart des députés intervenus, surtout ceux de l’opposition parlementaire, les plaintes à répétition des égreneurs qui ne cessent de réclamer de l’argent à l’Etat sont la preuve que rien ne s’améliore dans la filière. Pour d’autres députés tels que Nicaise Fagnon, il est temps que le gouvernement se tourne vers d’autres filières agricoles au lieu de continuer à gaspiller l’argent du contribuable dans le secteur du coton. Les difficultés que rencontrent les partenaires privés de l’Etat avec la réquisition de leurs intrants et autres usines d’égrenage n’ont pas été occultées par les députés. Pour eux, il va falloir vite aller à la régularisation du partenariat public-privé ; afin d’instaurer un bon climat des affaires favorable à la filière coton.

(Lire ci-dessous les questions d’actualité posées au gouvernement par les députés sur la filière coton)

Question d’actualité N°1
La campagne cotonnière 2012-2013 semble de plus en plus hypothéquée, sans qu’aucune réaction cohérente et compréhensible du gouvernement ne soit enregistrée. On assiste plutôt à :
- Une intensification de la communication (presse écrite, presse audiovisuelle) qui n’informe réellement, ni éclaire l’opinion publique.
- Une saisie hors procédures régulières, à Allada, la nuit du vendredi 8 au samedi 9 juin 2012 des intrants, notamment les engrais, de l’entreprise SDI, puis le 10 juin 2012, l’arraisonnement toujours hors procédures régulières, en haute mer d’un bateau chargé d’insecticides appartenant à la même société ;
Il est demandé au gouvernement d’expliquer à la représentation nationale :
- Quelles sont les justifications légales qui sous-tendent l’action du gouvernement consistant à s’accaparer des intrants appartenant à une entreprise privée, sans l’intervention d’aucune procédure judiciaire ;
- Quels sont les effets prévisibles de telles actions sur le climat des affaires au Bénin ;
- Quels sont les tenants et les aboutissants ainsi que les conséquences de la non fourniture à ce jour des intrants aux cotonculteurs ;
- Quelles sont les actions prévues pour les 90 milles tonnes d’engrais et le 1,8 millions de doses d’insecticides dont la production de coton a besoin aujourd’hui au Bénin ?
Fait à Cotonou, le 12 juin 2012

Ont signé
1-Antoine Kolawolé Idji
2-Houndété Eric
3-Ahossi Basile Léon
4-Fikara Saka
5-Tchocodo Gabriel

Question d’actualité N°2
La campagne cotonnière 2012-2013 semble de plus en plus hypothéquée. En lieu et place de réaction efficace du gouvernement, on assiste plutôt à :
- Un accaparement en dehors de toute procédure judiciaire des engrais et herbicides de l’entreprise SDI ;
- Une intensification de la communication (presse écrite, presse audiovisuelle) mettant même le Chef de l’Etat à contribution, qui depuis quelques jours, parcourt le pays pour encourage les producteurs à emblaver davantage de surface pour le coton et a juré sur tous les toits que jamais, il n’y aura pas d’année blanche cotonnière. Le but de la manœuvre ne peut être que de rassurer les producteurs, de la disponibilité des intrants nécessaires pour la campagne.
Il est demandé au gouvernement d’expliquer à la représentation nationale :
- Quelle est la quantité d’insecticide coton, actuellement disponible sur le territoire nationale pour couvrir les besoins des producteurs ?
- Que compte faire le gouvernement au cas où il ne parviendrait pas à obtenir les insecticides ; afin de dédommager les producteurs qui auront été trompés par la propagande gouvernementale ?
Fait à Cotonou, le 10 juillet 2012
Eric Houndété

Question d’actualité N°3
La campagne cotonnière 2012-2013 semble de plus en plus hypothéquée. Depuis que l’alerte a été donnée par différents citoyens, le gouvernement s’illustre dans diverses initiatives dont il est difficile de comprendre la logique. Par exemple :
1) Des appels d’offres ont été lancés. Le gouvernement se refuse d’en assumer les résultats parce que, est-il déclaré, il a « perdu confiance » aux deux principales entreprises légalement adjudicataires ;
2) Un appel d’offres international restreint a été lancé avec, sur la short-list, des entreprises qui n’avaient jamais importé des intrants agricoles et qui n’ont proposé que des produits non homologués, en violation de la réglementation. Pire, les sociétés retenues n’ont présenté dans leurs dossiers, ni attestation fiscale, ni états financiers, pas d’attestation financière, pas d’attestation de la Cnss, encore moins une caution de soumission. Ces sociétés ont reçu une commande et devaient avoir livré, respectivement le 7 et le 10 juin 2012. Il a été convenu dans le contrat que chacune des sociétés encaissaient 500 millions de Fcfa au moins pour transporter les produits jusqu’à l’Aéroport Cardinal Bernadin Gantin (Paix à son âme !) ; par ex, l’une des entreprises livres 625 millions d’herbicide qu’elle transporte à 500 millions !
3) Un autre contrat de plus de 12 milliards a été signé avec la société WABCOCOTIA S.A dont l’usine se trouverait dans la Zone Franche Industrielle de Lomé. Il devrait avoir finir de livrer NPK et urée, à la fin juin 2012 au plus tard à Hillacondji (Cf.article 9 du contrat). Ce contrat a été signé entre autres Ministres concernés (finances et agricultures) par le Ministre du développement, Marcel de Souza. Un autre mystère…WABCOCOTIA S.A a dû encaisser 30% du contrat, soit plus de 3 milliards 648 millions
Il est demandé au gouvernement d’expliquer à la représentation nationale
Quand et où réception a été faite de ces différentes commandes et où se trouvent les produits à ce jour ?
Porto-Novo, le 10 juillet 2012
Député Lazare Sèhouéto

Question d’actualité N°4
Objet : mise en place des intrants agricoles pour la campagne cotonnière 2013-2014
Dans le cadre de la campagne cotonnière 2013-2014, le gouvernement a procédé au démarrage de la mise en place des intrants agricoles dans les principales zones de production. Le gouvernement, pour justifier les surcoûts observés au niveau du contrat de la campagne malienne, a annonce que le prix prenait en compte les coûts de transport. De plus, il annonce que les camions maliens livreront les intrants.
Pour y parvenir, il nous apparaît que plus de mille camions provenant du Mali seront mobilisés pour acheminer sur le terrain, les 40.000 tonnes d’intrants.
En application de l’article 110 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, il est demandé au gouvernement de fournir à la représentation nationale les réponses aux préoccupations ci-après :
1) Quel est le nombre de fermes identifiées pour revenir ces intrants ?
2) Donne pour chacune de ces fermes :
- la superficie et les critères à partir desquels les quantités à livrer seront définies ;
- la quantité d’intrants à livrer pour chaque exploitation (champ) ;
- le nom du propriétaire de chaque exploitation.
3) En optant pour la livraison des intrants par des camions maliens, le gouvernement a t-il choisi d’ôter cette activité aux transporteurs (propriétaires et conducteurs de camions) béninois ?
A quelle politique de promotion économique, quelle politique d’emploi et quelle stratégie d’encouragement de l’initiative privée locale répond.

Fait à Porto-Novo, le 02 mai 2013
Député Eric Houndété

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