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Le Matinal N° 4273 du 23/1/2014

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Intensification de la situation sociopolitique nationale:L’étau se resserre autour du gouvernement
Publié le vendredi 24 janvier 2014   |  Le Matinal


Politique
© AFP par DR
Politique : Thomas Boni Yayi, président de la République


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L’actualité sociopolitique au Bénin est actuellement tendue. C’est un secret de polichinelle. Plusieurs fronts sont ouverts, et à y voir de près, on peut affirmer que dans ces bras de fer, il sera bien difficile à Yayi et les siens de foncer tête baissée.

Au plan politique, ce que l’on sait c’est qu’entre le Pouvoir et l’opposition à savoir l’Union fait la Nation (Un), le Parti du renouveau démocratique (Prd) et certains dissidents de la majorité présidentielle, le courant ne passe pas. Ce que l’on sait aussi est que dans le secteur justice, l’Union nationale des Magistrats du Bénin (Unamab) ne démord pas au sujet de ses revendications.

Et, l’élément nouveau qui est venu corser la note, est ce mouvement de grève inattendu déclenché par les Centrales et Confédérations syndicales depuis environ trois semaines. Un mouvement qui paralyse toutes les semaines l’Administration publique pendant 48 voire 72 heures. Mais déjà, les syndicats annoncent que cela passera bientôt à 96 h. Du côté du gouvernement, on semble ne pas mesurer les conséquences de toutes ces tensions. Dans les propos, ça sent de la banalisation. On laisse l’essentiel et on se lance dans des accusations qui en réalité, en rajoutent à la situation. Tenez ! En lieu et place du dialogue fut-il inclusif proposé par des formations politiques de l’opposition et la Conférence épiscopale par la voix de son président, Mgr Antoine Ganyè, le gouvernement préfère sa propagande habituelle sur le terrain. Derrière ce climat délétère, l’Exécutif voit plutôt la main de certains opérateurs économiques qui, selon lui financent et alimentent les différents foyers de tension. On ne peut donc pas aller s’asseoir pour un quelconque dialogue. Avec les partenaires sociaux, c’est la même fermeté. Pour eux, les syndicalistes en font de trop, de même que certains travailleurs de l’Administration publique qui suivent le mouvement de débrayage. Il faut donc agir. Et l’arme que le gouvernement a jugé d’idéale pour faire mal aux grévistes, c’est bien la défalcation sur les salaires. « Qui n’a pas travaillé, n’a pas droit au salaire », c’est la logique qui sous-tend les prélèvements opérés. Mais dans le rang des travailleurs, c’est du déjà vu et on y est habitué. Beaucoup de grévistes laissent entendre que sous le président Kérékou, vers la fin de la Révolution, ils sont restés 16 mois sans salaire et n’en sont d’ailleurs pas morts. Donc la mesure du gouvernement ne les émeut guère. Ils sont décidés et le disent haut et fort. Jusqu’où ira donc le gouvernement avec cette radicalisation de la position des partenaires sociaux ?

Le plus tôt serait le mieux

Pendant qu’il est encore temps, le gouvernement doit faire preuve d’humilité en appelant à la table de négociation ses vis-à-vis. Ce n’est pas une faiblesse. Et une revendication n’est pas systématiquement obtenue. Relever le Préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral, Placide Azandé et le Commissaire de Cotonou, Pierre Agossadou de leur poste est peut-être une équation difficile à résoudre par Yayi Boni. Mais en usant de la diplomatie, et en évitant de jeter l’huile sur le feu à travers des déclarations belliqueuses sur le terrain, on peut faire changer d’avis Paul Essè Iko de la Cstb, Pascal Todjinou de la Cgtb, Dieudonné Lokossou de la Csa-Bénin Laurent Mètongnon de la Fesyntra-Finances et Noel Chadaré de la Cosi-Bénin qui vont battre le rappel de la troupe et calmer la tension. Mais après la répression sanglante du vendredi 27 décembre 2013, des membres du gouvernement et certains thuriféraires se sont lancés dans des répliques qui ne font que raviver la crise. En tout cas, l’histoire a montré que face à la furie des travailleurs, aucun gouvernement n’arrive à résister longtemps. Yayi Boni a encore le temps pour sauver les meubles et éviter la grève générale illimitée qui s’agite déjà au sein des organisations syndicales. Fléchir au dernier moment après les dégâts ne serait plus intéressant. Or, c’est l’option que semble faire le gouvernement.

Jacques Boco

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