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Le Matinal N° 4275 du 27/1/2014

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Cinq ans après avoir abrité la fête de l’indépendance : Lokossa toujours dans le délabrement
Publié le mardi 28 janvier 2014   |  Le Matinal


Célébration
© aCotonou.com par DR
Célébration de la Fête de l’Indépendance
1er Août 2013 : Le Président Boni Yayi assiste au défilé militaire en présence de son hôte de marque le Président Nigérian Goodluck Jonathan


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Cinq (5) ans après la célébration de la fête nationale de l’indépendance, la ville de Lokossa n’a pas changé de visage. Non seulement, elle a gardé son caractère malpropre, mais elle se dégrade de jour en jour, surtout avec les chantiers inachevés qui s’y trouvent.

La ville de Lokossa n’a presque rien gagné de la célébration tournante de la fête de l’indépendance, édition de 2009. Contrairement à ce qu’on a pu constater ailleurs, la commémoration de la fête de l’indépendance à Lokossa n’a pas permis à la ville de bénéficier d’édifices publics, encore moins d’un monument auquel on peut se référer comme souvenir. Les seuls travaux effectués se limitent à de simples réfections de certaines voies et la mise en service d’une voie qui en réalité ne sert à rien. Puisqu’elle ne mène nulle part si ce n’est sur une terre rouge qui est impraticable en saisons de pluies. Les populations et ressortissants de la » ville de l’espérance » ne parlent pas avec fierté de l’organisation dans leur cité de l’édition 2009 de la fête nationale. Selon une autorité de la ville, il n’y a eu que le réaménagement de la salle de conférence de la préfecture et celui de la Place de l’indépendance. « Lokossa a été plutôt détruite par ces entrepreneurs qui, en réalité, ne connaissent pas leurs boulot, qui n’étaient qu’à la recherche du gain facile et ce, en complicité avec les autorités au plus haut niveau », s’est offusqué Pierre Edoh, enseignant. « La ville est restée telle que c’était avant la célébration de cette fête et depuis rien n’a été fait même pas les promesses tenues » affirme Kossi Kpogbé. Pour Placide Hounguè, Chef Cellule Communication de la mairie de Lokossa, le Conseil communal n’a été associé de près ou de loin à aucune activité entrant dans le cadre des préparatifs de cette fête. « C’est le Conamo (Comité national des manifestations officielles) qui a tout pris en charge » a-t-il déclaré.

Les logements sociaux devenus des éléphants blancs

Toujours dans la foulé des festivités du 49ème anniversaire de l’indépendance du Bénin, le Chef de l’Etat a décidé de construire des logements sociaux pour les populations de Lokossa. Ainsi des terres ont été arrachées aux pauvres paysans pour le projet. Nicaise Kotchami Fagnon, alors ministre des transports fit des descentes musclées sur le terrain pour constater l’évolution des travaux au mois de juillet 2009. Le premier août est passé et depuis, rien n’a été fait pour la poursuite des travaux>

Lokossa n’a toujours pas bénéficié de ces logements, si ce n’est pas un éléphant blanc qui accueille tout visiteur du site. En 2011, un communiqué a été lancé demandant aux personnes désireuses d’acquérir les logements de s’inscrire. A cet effet, une liste a été ouverte au niveau de la Direction départementale de l’environnement et de l’urbanisme, conjointement avec l’Agence foncière de l’habitat (Afh) qui est l’organe en charge de la gestion des logements. D’après les explications de Aubin Aglossi, chef service urbanisme à la Ddehu Mono-Couffo, ce sont les conditions d’acquisition imposées par l’Afh qui ont fait que jusqu’à aujourd’hui plus personne n’est venue demander un achat ou quelque autre information liée aux logements. En effet, il faut faudra à tout acheteur, verser une avance de 25% du montant global du logement selon le type pour intégrer quiet à solder le reste progressivement. Soulignons que les prix étaient compris entre 8.000.000 et 12.000.000 de francs Cfa. « Nous leur avons proposé de mettre les logements en location du fait que les acheteurs ne venaient pas et avec le temps, les locataires pourront voir s’ils sont en mesure d’acheter ou pas. Et ils ont demandé à étudier la proposition » a ajouté Aubin Aglossi. Mais un tour sur les lieux laissent perplexe. Les bâtiments sont laissés à la merci de hautes herbes, habités par des reptiles de tous genres. Les agents de sécurité à certains endroits sont sans électricité, sans eau.
La colère des populations

L’état de délabrement dans lequel se trouvent les logements sociaux n’est pas du goût des populations qui ont cru à la chose et qui ont cédé leur terre pour la réalisation de ces édifices. Leur mécontentement est plus grand dans la mesure où aucun entretien n’est fait autour de ces logements alors que des gens pouvaient rester sur le chantier et assurer la propreté des lieux. Même les gardiens qui ont été engagés pour surveiller les lieux ne sont pas payés depuis des années. « Si on savait que les travaux seront inachevés et que nos terres abandonnées dans un tel état, on ne donnerait pas. Aujourd’hui on ne peut rien car ce que tu donnes, si arrivais à le reprendre, cela devient du vol » déclare Hounsounou Houégbé, un habitant de Fongba, un des villages qui abrite les logements sociaux. Pour François A. Metongninou, le chantier de Fongba est délaissé et les entrepreneurs viennent ramasser les matériels qui ont servi à la construction des bâtiments pour d’autres fins et après ils accusent les villageois de vol. « Pas plus tard que la semaine dernière, un véhicule 4x4 est venu ramasser les foyers des latrines » a-t-il affirmé. En tout cas, pour les habitants de ce village, si les autorités ne peuvent pas gérer, qu’elles laissent ces logements dans les mains des populations, afin qu’ils soient utilisés pour le plaisir de ceux qui sont dans le besoin. Puisque aujourd’hui, il a été constaté que le sol qui abrite la cité est riche en calcaire et cela pourra constituer une source de richesse pour les populations de cette localité.

Le stade de Lokossa, du gazon au sable

La réfection du stade municipal a été bâclée en 2009 par l’entreprise ‘’Ifa Grâce’’ chargée du marché à l’époque. L’amer constat a été qu’en lieu et place des gazons, c’est du sable qui a été mis sur l’ère de jeu avec une promesse de mettre du synthétique six mois après. Trois années sont passées et tout laisse à croire que le stade est oublié par les autorités compétentes en charge de ce dossier. Plusieurs tentatives de compréhension de ce dossier nous avaient amené à écrire sur la gestion de ce stade qui, dans un passé récent, a eu un problème de paternité. La mairie de Lokossa réclamait la gestion et la direction des sports lui opposait une résistance. Pourtant, ce qui s’est passé à Natitingou en 2011 a été apprécié de tous, avec la réfection du stade municipal de la ville en gazon synthétique. Lokossa aujourd’hui n’a plus de terrain et le seul sableux qu’on a laissé à la jeunesse est mal géré. Mais espérons qu’avec la nomination d’un gestionnaire du stade par l’office de gestion des stades du Bénin, le terrain aura une chance de reconstruction pour le plaisir des jeunes de la Commune de Lokossa.

Gaétan Nato
(Br. Mono-Couffo)

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