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Les délinquants financiers en sursis
Publié le jeudi 21 mars 2013   |  24 heures au Bénin


Roger
© Autre presse par DR
Roger Gbégnonvi


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En faisant la sommation au président Yayi de sauvegarder à tout prix les ressources financières du Bénin et de mettre fin à l’impunité, les partenaires financiers viennent de couper le sommeil aux bandits à col blancs, aux opérateurs économiques véreux de la nation et aux truands de tout acabit. C’était au cours d’une rencontre au Palais de la Marina.

(Par Omer Vodoun)

« Les voleurs volent en plein jour, bâtissant leur palais au nez et à la barbe de la plèbe affamée, roulent en carrosse en éclaboussant les oubliés de l’agape », déclarait tout récemment le Pr Roger Gbégnonvi. Apparemment, cet ancien ministre de Boni Yayi ne croyait pas si bien dire. Au Bénin, les voleurs à col blanc sont des « saigneurs » des finances publiques et des seigneurs qui semblent bénéficier d’une impunité de fait. Des intouchables en somme. Ils se tapent des milliards dans les caisses de l’Etat.

En toute impunité. Le dernier rapport de l’Inspection générale des Finances a été déposé sur la table du Chef de l’Etat depuis des lustres. Lourd de plus d’une centaine de pages, ce document, selon nos informations, met à nu les milliards de francs Cfa dégustés à la petite cuillère. Pendant que les auteurs de ces hémorragies se la coulent douce, au volant de grosses cylindrées ou à l’ombre de châteaux, bâtis sur des terrains arrachés aux pauvres, ce rapport de l’Inspection générale des Finances a dû « cogner » comme un marteau, les partenaires financiers.

A en croire nos sources, la « fureur » ressentie dans le ton et l’accent des bailleurs de fonds était bien visible, lors de cette rencontre au Palais de la Marina : « Nous attendons des cadres, appelés aux responsabilités, qu’ils servent avec compétence, probité morale et un sens élevé de l’Etat. La crédibilité et l’autorité de l’Etat sont à ce prix… », ont-ils martelé.

Avant de rappeler : « Malgré les efforts consentis par vos précédents gouvernements, il faut reconnaître que ce phénomène pernicieux et criminel continue à saper vos efforts, du fait de quelques individus se souciant de leur seul bien-être. Comment demander chaque fois des financements, si vous demeurez pour un grand nombre, des spectateurs, voire des complices passifs ? ». Mais ce qui blanchit, aujourd’hui, les nuits des princes qui nous gouvernent, c’est le contenu de ce rapport détaillé. Avec à l’appui, la preuve par l’épreuve. Et l’interpellation des auteurs des faits dans les jours à venir. Mais d’ores et déjà, explique notre interlocuteur, cette situation sème la terreur dans le rang des responsables de l’Administration. Surtout que sur les rapports d’enquête sectorielle, une bonne partie du dossier aurait été, déjà, remis à la justice.

Du coup, les directeurs généraux, les coordinateurs de projet, les directeurs des ressources financières et matérielles et bien d’autres chefs de service sont dans la tourmente. Une seule question sur toutes les lèvres : comment justifier les dizaines de milliards de francs CFA de manque à gagner pour l’Etat ? Selon des sources bien informées, le lot de dossiers remis à la justice par rapport à ces malversations financières est une bombe. Sa particularité est de s’être intéressée à la destination des milliards qui manquent à l’appel des caisses de l’Etat. Mais aussi, à la mauvaise gestion et au détournement de fonds en cours, au sein de l’Administration. A en croire certaines sources, ces centaines de millions auraient fondu, comme du beurre, dans les poches de certains barons de la République. Aussi, nombreux sont les cadres, qui se seraient léchés les babines, au passage du magot.

Tout au long de leur entretien, les partenaires financiers sont apparus comme des hommes déçus et blessés par les pratiques peu orthodoxes décrites par l’Inspection générale des finances. Ainsi, les dizaines de milliards de manque à gagner précisées dans le document se sont révélées comme le point le plus visible de l’iceberg. D’où, les sommations des partenaires financiers à l’endroit du Président Boni Yayi de sortir de son laxisme, face à la lutte contre la corruption. Car arguent-ils, trop c’est trop. Ce rapport, si l’on doit se fier à la détermination des partenaires financiers, servira, à n’en pas douter, de déclic à une chasse sans répit aux truands les plus redoutables.

L’objectif de cette chasse aux sorcières est de donner réponse à la question que tous les Béninois se posent, surtout à un moment où le détournement du dénier public est devenu un excellent sport dans le pays : où sont partis les milliards de francs Cfa débloqués par l’Etat béninois pour le financement de ses projets ?

Ces milliards qui disparaissent chaque année des caisses publiques sont destinés à construire et à équiper des hôpitaux et des écoles, afin d’offrir aux enfants du pays une bonne santé et une éducation de qualité. Ces enfants qui feront le Bénin de demain. Le contexte de notre système démocratique est handicapé par le manque de responsabilités des leaders politiques. Au même moment, ils ont fini par abandonner le peuple à son triste sort. Avant de se ruer, comme des vautours, sur les privilèges que confèrent la proximité et la complicité des affaires.

La trahison, dont se rendent coupables ces responsables, ont conduit le Bénin dans une impasse. Résultat : cadres et hauts cadres ont du mal à convaincre l’opinion publique de leur efficacité et de leur intégrité morale.

Surtout, dans la gestion des affaires publiques. Et le dernier rapport de l’Inspection générale des finances en rajoute davantage à la colère des Béninois qui assistent, impuissant, aux vols et aux détournements du dénier public. Mais pour cette fois-ci, les partenaires financiers sont plus que jamais déterminés à traquer dans notre pays les « détourneurs » en rond, jusque dans leur dernier retranchement. Afin qu’ils rendent à « César » ce qui ne leur appartient pas.

Dès lors, c’est le sauve-qui-peut au sein des structures de l’Administration. Autrement dit, c’est la fin du sursis pour les délinquants financiers.

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