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La Presse du Jour N° 1847 du 18/3/2013

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Délestage continu au Bénin : Barthélémy Kassa confirme la démission du gouvernement
Publié le jeudi 21 mars 2013   |  La Presse du Jour


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© Autre presse par DR
Le ministre de l’énergie et de l’eau sous le régime Barthélémy Kassa


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Face aux coupures répétées du courant électrique, le gouvernement du Dr Boni Yayi n’a aucune solution à apporter aux Béninois à part le pardon du Chef de l’Etat qui n’en est pas une. Comme on pouvait s’y attendre, le ministre Barthélémy Kassa a confirmé hier sur le plateau de la télévision nationale dans une interview qu’il a accordée à notre confrère Prévert Noutéhou (lire en-dessous), la démission de l’Etat et l’échec des initiatives prises par le Président de la république depuis sept ans qu’il est au pouvoir. C’est en tout cas trop facile pour le ministre Kassa de vouloir jeter le tort sur le régime qui a précédé celui de Yayi Boni.

Qu’est-ce qui explique la coupure de l’énergie électrique que nous avons constatée dans la nuit du 18 mars 2013 ?

Le Chef de l’Etat, Dr Boni Yayi, présente ses excuses aux Béninois suite aux chocs que connaît en ce moment chacun des ménages du Bénin en rapport avec le déficit dans la fourniture de l’énergie. Les différents délestages que nous vivons aujourd’hui, les différentes coupures de courant, sont dus, ou bien à des pannes techniques observées sur le réseau, ou bien à un déficit en énergie. Cette fois-ci, il s’agit réellement d’un déficit en énergie. Hier soir (Ndlr : le 19 mars 2013), le Bénin disposait, pour ses besoins de 200 mégawatts, d’à peine 40 mégawatts d’énergie électrique. En ce moment, nous disposons à peu près de 70 mégawatts alors que les besoins sont à peu près de 200 mégawatts. Vous comprenez qu’on est dans l’impossibilité de satisfaire chacun des ménages, tel qu’on le faisait d’habitude. A quoi cette pénurie est due ? Simplement à la politique d’approvisionnement en énergie de notre pays. C’est vrai que l’Etat est une continuité. Mais nous subissons en ce moment les politiques successives en matière d’approvisionnement en énergie électrique qui ont précédé l’avènement du gouvernement Yayi Boni. Le Bénin a opté comme le Togo pour l’importation de l’énergie au lieu d’investir beaucoup plus dans la production.

Quelle est l’efficacité des politiques engagées par le Président Boni Yayi depuis qu’il est au pouvoir en matière d’énergie parce que différentes initiatives ont été prises et c’est le lieu de faire le point et d’évaluer tout cela par rapport à la situation que nous vivons ?

Avant l’arrivée du Président Boni Yayi, on produisait à peine 5% de notre consommation. Aujourd’hui, nous produisons environ 10% de notre consommation. Donc les 90% sont achetés du Nigeria, du Ghana ou de la Côte d’Ivoire. Du Nigeria, nous achetons 200 mégawatts pour le Bénin et le Togo. Mais vous connaissez la qualité du courant provenant du Nigeria qui n’est pas stable. C’est cela qui fait que dès qu’il y a coupure au Nigeria, du coup, 200 mégawatts sont effacés du réseau. Si 200 mégawatts s’effacent du réseau, on a très peu d’énergie disponible à gérer. Vous avez constaté la volonté et la nouvelle politique du Chef de l’Etat qui a tout fait pour investir sur fonds publics dans la construction de la centrale de 80 mégawatts de Maria-Gléta pour laquelle nous venons effectivement de finir la réception de l’installation et nous sommes en train en ce moment de conclure la souscription à une assurance parce qu’on ne peut pas produire 80 mégawatts des turbines du genre sans assurance. Nous sommes en train de conclure le contrat d’assurance et dans les prochains jours cette centrale doit nous venir au secours, surtout aux heures de pointe pour soulager les besoins des populations

A quoi doit-t-on s’attendre dans les prochains jours ?…

La situation se détériore, on le sait. Je viens de vous le dire. Nous héritons d’une situation que nous devons gérer. C’est cela qu’il est important de rappeler.

Mais quelles sont les mesures immédiates pour gérer la crise puisque les compatriotes ne vont pas se satisfaire de l’héritage quelque peu difficile que vous évoquez?…

Oui ! Vous suivez comme moi la campagne que le Président de la République mène personnellement en faveur de la construction des barrages hydro-électriques (çà, c’est une vision à long terme, mais immédiatement, comment faire pour que les Béninois puissent quand même jouir de ce bien précieux ?…). Nous nous battons pour que cette vision que vous appelez long terme ne soit pas du long terme. Nous inscrivons cette action du Chef de l’Etat dans le moyen terme. Du moment où nous venons de bénéficier du soutien de la Turquie (300 millions de dollars US), le Chef de l’Etat a décidé de mettre cela dans la sécurisation de l’énergie. Nous allons également solliciter la contribution de chacun des Béninois.

En quoi faisant ? En rationnalisant la consommation ?

Il faut rationnaliser la consommation, mais il faut aussi qu’on investisse nous-mêmes dans la production de l’énergie. C’est pour cela que nous allons appeler chacun des Béninois à contribuer à la construction d’un second barrage, pourquoi pas un troisième. On ne va pas tout le temps attendre que les partenaires techniques et financiers nous assistent si tant est qu’on peut le faire nous-mêmes. En Ethiopie, ils sont en train de construire un barrage de près de 5.250 mégawatts sur la mobilisation de l’épargne populaire. Mais pourquoi pas au Bénin !!! Il faut qu’on ait le courage d’appliquer notre politique sans les partenaires financiers et s’ils doivent nous venir en aide, ce sera avec nos conditions. C’est pour cela que dans le court terme, le Chef de l’Etat a bénéficié de l’appui de l’Iran pour qu’on construise très rapidement une autre centrale thermique qui va permettre de bénéficier de près de 25 mégawatts en plus.
En attendant la matérialisation de tous ces projets, à quand la sortie de crise par rapport à ce délestage ?

Il faut demander à ce que nous réfléchissions pour notre indépendance énergétique.
Cette indépendance s’inscrit dans le cadre de ces projets que vous avez annoncés. Mais en attendant la mise en route de ces projets, à quoi est-ce qu’on doit s’attendre ?

Je ne sais pas pourquoi vous ne voulez pas facilement comprendre ce que j’ai expliqué. Dans l’immédiat, nous allons mettre en service Maria-Gléta. Demain (Ndlr c’est-à-dire ce jour) j’irai au Togo où il y a une centrale auprès de laquelle nous pouvons solliciter de l’énergie supplémentaire. Mais tout cela n’est pas sécurisant et ce sera sécurisant lorsque nous allons pouvoir compter sur nos propres forces. Il faudrait que vous nous aidiez à sensibiliser la population pour qu’elle puisse patienter un temps soit peu. Nous sommes en train de prendre les dispositions qu’il faut pour gérer la crise et faire en sorte que demain chaque Béninois puisse compter dans toute la politique de sécurisation de l’énergie.
Propos recueillis par : Prévert Noutéhou (ORTB/TV)

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