Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Fraternité N° 3531 du 29/1/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Communication du chef de l’Etat : Yayi ou le mal d’un langage incendiaire
Publié le jeudi 30 janvier 2014   |  Fraternité


Conseil
© Autre presse par Presidence
Conseil de l`entente: réunion des chefs d`Etat et de gouvernement à Niamey.
Mardi 17 Décembre 2013, à Niamey (Niger). Tenue de la 2 ème session ordinaire de Conférence au sommet des Chefs d`Etat et de Gouvernement du Conseil de l`Entente. Photo : Le president Boni Yayi.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Et de deux pour le Président Boni Yayi. Après sa sortie ratée du 1er août 2012, le premier magistrat a récidivé lundi dernier en servant à la jeunesse béninoise, un discours belliqueux et caractériel. Trois heures durant, il a été donné à la jeunesse béninoise de voir un Président courroucé, déverser sa bile sur ses détracteurs.

Comme lors de l’entretien du 1er août 2012, le langage a été indigne de la fonction présidentielle d’un pays qui se réclame démocratique et d’un homme d’Etat censé être entouré par des conseillers qualifiés en communication, sauf s’ils ne servent à rien. Qu’on ne se trompe pas, il y a des manières plus élégantes d’assener la vérité à l’opinion publique quand on se retrouve à ce niveau de responsabilité. Mais, vu la brutalité avec laquelle elle a été servie avant hier et la longueur de la déclaration dont il ne pouvait découler que des incohérences et un manque criant de logique, on ne pouvait que s’attendre à un piètre résultat.


D’abord, à entendre les propos sortis de la bouche du Président de la République dans le contexte de crise sociopolitique que traverse notre pays, il y a de quoi s’inquiéter. Yayi est-il un homme de dialogue ? A-t-il les aptitudes pour se mettre au-dessus de la mêlée, se départir de ses ressentiments et sacrifier son ego sur l’autel de la paix sociale ? Depuis avant hier, on peut sérieusement en douter. Car, comme a su bien le dire l’ancien Président ivoirien, Félix Houphouët Boigny, la paix n’est pas un mot, c’est un comportement.


Et ce comportement n’est aucunement celui de quelqu’un qui tient un discours incendiaire, qui divise. Bien au contraire, son discours doit être apaisant et conciliant. Autrement, il n’est pas fait pour diriger. Et même si Yayi est dans son bon droit d’en vouloir à certains de ses compatriotes pour des raisons qu’il a, jusqu’ici, martelées, il doit savoir qu’il y a des limites à ne pas franchir.

Toute vérité n’est pas bonne à dire et un chef, mieux que quiconque, doit remuer sept fois sa langue avant de parler…Et quand c’est l’intérêt du pays qui est en jeu, surtout avec les grèves qui, comme on le sait, nous font perdre des milliards, se mettre en position de faiblesse n’a rien de déshonorant pour le chef. Mais, ça c’est trop demander à Yayi
.
Une communication de bas niveau
L’autre chose, c’est que sous d’autres cieux, le Président ne parle pas comme le dernier des quidams. Toute sortie médiatique de sa part fait l’objet d’un travail de fond en amont. Les pièges à éviter, les susceptibilités à aménager, les angles à aborder, même le ton avec lequel il faut parler, tout est prévu. Rien ne se fait au hasard.


Mais, ici, c’est le Bénin où il faut composer avec un Président qui n’a de conseillers que de nom. Bons seulement pour applaudir et encaisser leurs paies à la fin du mois. D’ailleurs, que peuvent-ils faire d’autre avec Yayi que d’oublier toutes les bonnes théories de la communication apprises dans les universités ? C’est un secret de polichinelle que depuis 2006, les Béninois composent avec un Président atypique. Imaginons un peu que nous ne soyons pas dans un pays avec une population à près de 80% analphabète.

Il y a fort longtemps, que la pilule du changement et de la refondation avalée grâce à de grandes gorgées d’eau par certains Béninois aurait été déjà vomie. Mais, le mal est fait. Les illuminés qui ont cru que le pain sans la liberté est largement suffisant pour faire de notre pays, un pays émergent, n’ont qu’à simplement aller réviser leurs leçons.

 Commentaires