Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Matinal N° 4279 du 31/1/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Azannaï au sujet des propos du Chef l’Etat du lundi dernier : « Yayi planifie la guerre entre les fils … du Bénin »
Publié le vendredi 31 janvier 2014   |  Le Matinal


Candide
© Autre presse par DR
Candide Azannaï


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le président du parti « Restaurer l’espoir » a livré hier jeudi 30 janvier 2014 ses analyses sur la sortie médiatique du 27 janvier 2014 décriée du Chef de l’Etat. Selon Candide Azannaï, Yayi Boni s’est comporté en véritable manipulateur des masses et a démontré une fois encore ses penchants pour la dictature. L’ancien ministre de Yayi Boni a dénoncé les déclarations de ce dernier en soutenant qu’elles constituent des « manipulations orientées en vue d’une guerre au Bénin ».

Lire ses analyses en quatre points à savoir : le culte de la personnalité et manipulation de la jeunesse, l’invention des ennemis de la nation et menaces sur la cohésion nationale, médiocrité discursive et propos attentatoires à la paix. Enfin, il a proposé des solutions.

Le dernier entretien de Monsieur Boni Yayi avec un groupe d’individus réunis dans la salle du Peuple du Palais de la République sous le prétexte de la présentation des vœux du nouvel an de la jeunesse de notre Pays au Chef de l’Etat , provoque en moi, une vive protestation, une totale indignation.

Culte de la personnalité et manipulation de la jeunesse :

Le Führer, le Duce, le Conducator, le Caudillo , le Timonier national, le Petit-père des Peuples, le Guide de la Révolution, s’étaient tous illustrés de la sorte devant des tranches de leurs populations qu’ils estimaient encore manipulables, encore parmi les plus vulnérables parce que croulants sous les incertitudes sociales et existentielles telles l’emploi, le sous-emploi, le chômage et l’effectivité du droit au travail, l’entrée réussie dans la vie active, l’insertion dans le monde du travail rénumérateur et pérenne ...

Sur les problèmes de la jeunesse, Boni Yayi n’avait aucune solution idoine. Sa seule trouvaille était de proposer des ballons de football à la jeunesse béninoise.
Ainsi pensait-t-l se débarrasser des problèmes de la jeunesse qui devrait lui coller la paix en échange de ballons de football...

Le 1er août 2012, c’était ce qu’il avait affirmé.

Je voudrais rappeler que c’est parce que des politiques avertis et inquiets des conditions de précarité sous le Changement / Refondation qui ne finissaient pas de dépraver la jeunesse, avaient établi le lien entre le capital privé national et la problématique de la jeunesse comme enjeu de développement au cours d’une Conférence de presse décisive animée conjointement par Janvier Yahouédeou, Ismael Tidjani-Serpos, Sacca Fikara et moi-même Candide Armand-Marie Azannaï que Boni Yayi s’est précipitamment mis à dévorer sans cuisson la jeunesse comme sujet de démagogie politique.

Mais, il est immorale tout profit privé sur les malheurs de l’humain, sur les désespoirs qui menacent les plus jeunes de la société, sur le désarroi de nos enfants...

Les milliards supposés peuvent quoi et à quelle jeunesse, et à combien d’entre les jeunes, dans une matrice de clientélisme alors même que le Président de la République prend lui-même, le commandement de la politicaillerie de persécution sélective du capital privé national à des fins de règlement de compte personnel, au mépris de l’intérêt général.

Nul ne doit laisser Boni Yayi réduire les jeunes de notre Pays à des emmerdeurs qui devront lui coller la paix en échange de ballons de football, et il doit être clair dans sa tête que nous le tiendrons personnellement responsable de toute instrumentalisation de la jeunesse comme son bouclier humain particulier qu’il entend entraîner dans son aventurisme guerrier contre le Peuple béninois.

Invention des ennemis de la nation et menace sur la cohésion nationale :

En démocratie plurielle, la notion de l’ennemi de la Nation est inapplicable entre citoyen, car ce n’est pas parce que des citoyens seraient ennemis l’un envers l’autre, que de ce seul fait, ils se désigneront comme ennemis de la Nation. Ce thème de l’ennemi de la Nation s’adresse en général à l’étranger envahisseur...

L’ennemi de Boni Yayi ne peut en aucune manière et en aucune matière, être l’ennemi de la Nation simplement parce qu’ennemi de boni Yayi.

Ce qui est dangereux dans les propos de Boni Yayi, ce n’est pas le fait qu’il se reconnaît des ennemis dans toutes les expressions de différences qui s’opposent à la médiocrité avec laquelle il nuit à la fonction présidentielle, c’est la stigmatisation de tout citoyen en conflit avec lui comme automatiquement un ennemi de la Nation. Il s’agit d’un non sens de pure mauvaise foi, dans la mesure où le fondement même de la démocratie est oppositionnel et exclusivement craintif de la pensée unique qu’il exclue fondamentalement.

C’est embrouillé la jeunesse et c’est cherché à abuser d’elle que de vouloir lui faire croire que Patrice Talon, Sébastien Ajavon, Olivier Boko, Séfou Fagbohoun, Salifou Issa dit Salé ... sont des ennemis de la Nation...

Je vous dit que ces Messieurs individuellement et collectivement sont traités à tort simplement à cause de leur réussite personnelle sur laquelle désormais il y a la certitude affichée de ne pas servir au projet de falsification des acquis de la Conférence Nationale par les desseins inavoués de Boni Yayi contre notre Constitution...

Dire aux jeunes que ces personnes ont volé la Nation, est une affabulation, que de ce mensonge le Président de la République les stigmatise, les caricature et les fabrique comme ennemis de la Nation alors même que c’est confiant en la signature de l’Etat de cette même Nation qu’ils ont pris des risques énormes dans le dialogue de l’investissement et des affaires sur la terre de leurs ancêtres est incapable, en démocratie et chez nous.

Ainsi, parce que Boni Yayi qui avait des fréquentations avec toutes ces personnalités du monde des affaires avant que d’être hisser là où il est, ne les aime plus, toute personne qui retient la sacralité de la famille et l’inviolabilité de l’amitié devraient être persécutée et salie par lui avec les moyens du contribuable.

Il vous suffit d’être identifié comme amis de ses Messieurs, surtout de Patrice Talon pour être sous la menace de Boni Yayi.

J’en fais les frais. Le plus étonnant pour moi, à été l’assaut de plus sept policiers français contre moi, alors même que je m’apprêtais à poser les pieds dans la navette qui devrait me conduire à mon vol retour sur Cotonou le 26 décembre dernier au lendemain des fêtes de Noël ...

Les opposants sont ennemis de la Nation, les membres de la majorité présidentielle qui ne montrent les dents pour singer l’acquiescement des dérives pathologiques d’une présidence de la République au rabais sont ennemis de la Nation, le clergé catholique est ennemi de la Nation, les syndicalistes sont ennemis de la Nation, même toute personne qui donne un conseil qui n’appuie pas les impasses de Boni Yayi sont ennemis de la Nation...

Voir des ennemis de la Nation partout sans discernement est nuisible à la cohésion nationale : sommes-nous diriger par homme ou par un démiurge hanté ?

Médiocrité discursive et propos attentatoires à la paix :

Les propos de Boni Yayi face à certains jeunes sous le prétexte d’une cérémonie de présentation de vœux du nouvel un 27 janvier, soit un mois après les répressions sanglantes du 27 décembre 2013, sont aussi graves que son inopportunité verbale du 1er août 2012.
Un président de la République ne peut rabaisser le discours présidentiel aux propos indignes des badauds et de la délinquance langagière.

" Ils vont à Paris ... je les suis...je suis au courant de tout...je les ai tous...ils sont dans mes mains...je les attends...je vais bondir sur...ils verront...il peut avoir la guerre...vous les jeunes je vous le jure...le père céleste créateur du ciel et de la terre...vous êtes mon bouclier, je serai avec vous au ciel ou sur la terre...les syndicalistes...le président ne peut plus toucher quelqu’un...il vont utiliser de l’encre rouge...ternir mon image...l’image de la République...si il peut ramener 1% de ce qu’il a ..."....

Et j’en aurai oublié si j’évoquais : "... ils peuvent marcher maintenant ...je vais leur acheter des ranger’s... sans propos violents,.."

Et avec toutes ces indigestions discursives cyniquement comédiennes il s’affuble du pseudo " Papa", en contraste avec des désinvoltures parolières pyrogènes dans un contexte de tensions sociales et politiques dont il est la cause directe de par la faiblesse de la médiocrité politique dont il se révèle le prototype à la tête de notre Pays depuis les indépendances ...

Lorsque le 1er août 2012, il avait menacé de détruire les Talon, et de nuire aux petits, nous avions tous suivi les événements ...

Maintenant qu’il déclare que tout le monde est dans ses mains, et que les gens verront quand bondira à quoi devrons nous, nous attendre ?

Des clarifications s’imposent sur où, cet homme veut conduire la Nation.

La question du mandat en système de démocratie et la question de convergence des forces de défenses des libertés, et des droits de l’homme ne sont des inacceptables en démocratie...
Que comprend Boni Yayi des exigences de la démocratie plurielle et de l’Etat de droit relativement aux actions populaires de défense des libertés ?

Une action syndicale peut-être politique et politiquement soutenue, tout comme une action politique peut-être soutenue par des mouvements syndicaux. Il n’y a aucune malice à cela.
Il n’y a aucun interdit dois-je affirmer au Président Boni Yayi que des politiques rencontrent des syndicats et que des syndicalistes rendent des visites à des politiques.
Dire le contraire aux jeunes, c’est tenter de les abrutir...

Et c’est bien une inquiétude que Boni Yayi s’adonne à de tels non - sens en face des plus jeunes, en face de nos enfants...

Le prétexte du raccourcissement du mandat est un faux - fuyant.
Les systèmes politiques modernes ou anciens n’excluent pas les raccourcissements de mandat. Les grandes démocraties en connaissent et la mettent en œuvre chaque fois que nécessaire.

La Constitution du Bénin n’a pas fait le muet sur la question et il est vain que Boni Yayi agite frénétiquement et épisodiquement l’argument des menaces sur son mandat pour répandre la terreur en faisant croire sous les vacarmes de ses appels à l’affrontement des uns contre les autres qu’il a des étoffes de chef de guerre clanique...

Pour la crédibilité du système de Démocratie plurielle, et de l’Etat de droit, tout Gouvernant qui renie sa signature, doit en déduire qu’il renie par ce seul fait, le mandat à l’occasion de l’exercice duquel, il s’est rendu de la sorte fourbe.

Que faire ?

L’urgent est la compréhension des dits et non - dits des propos et des agissements de Boni Yayi.

Les dits indiquent l’aveu d’échec. Les lecteurs politiques sérieux avaient décrypté cet auto-diagnostic que constituaient déjà les propos scandaleux du 1er août 2012.

Mais une autre compréhension est le refus d’assumer l’échec qui pousse à la construction des échappatoires en dehors des voies de l’alternance qui ne garantissent pas l’impunité si les présidentielles de 2016 devraient se déroulées dans la parfaite régularité.

La peur entre en scène dans la dimension psychologique de l’anticipation de l’après-pouvoir : compliquer l’alternance pour s’accrocher au pouvoir au besoin par la terreur se met en relief dans les schémas anti - constitutionnels de Boni Yayi...

Les non-dits orientent vers le vain besoin d’une loi d’amnistie. Il est une question de vie ou de mort pour Boni Yayi qui est de s’éterniser au pouvoir ou à défaut, de se chercher une immunité sur mesure en échange d’une impunité. Ces non-dits, poussent Boni Yayi dans les soubresauts pathologiques du pouvoir qui lui font en anticiper les cauchemars d’une balance de reddition des comptes qu’il sait désastreuse pour lui.

Devant une telle lecture, on devra décrypter les propos de 2012 et ceux du 27 janvier 2014 comme des catégories d’acte de désespérés.

Le rôle de la classe politique responsable est :
De soutenir les mouvements de protestations populaires,
De soutenir les revendications syndicales, et de condamner toute confiscation de salaire sous forme de défalcation. Les travailleurs victimes doivent être rassurés que lesdites défalcations tôt ou tard leurs seront rétrocédées et au besoin avec intérêts ;

De condamner les répressions sanglantes du 27 décembre 2013 ;
De dénoncer les propos irresponsables tenus par Boni Yayi le 27 janvier dernier devant des jeunes ;

D’interdire l’instrumentation de la jeunesse et de mettre Boni Yayi contre la transformation des jeunes en bouclier humain ;

D’ouvrir le chapitre du déboulonnage de la médiocrité présidentielle ;
De créer les conditions du chapitre de la proposition d’une autre modélisation du développement axée sur la jeunesse et l’investissement privé national comme première source de la création du travail et de la richesse nationale ;

De réaliser les conditions de mutualisations des intelligences et stratégies organisationnelles en vue d’une plus grande efficacité dans la défense et la protection des acquis de la Conférence nationale de 1990 ;

Candide Armand - Marie Azannaï

 Commentaires