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Le Matinal N° 4279 du 31/1/2014

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Dos au mur: Yayi Boni doit jeter l’éponge
Publié le lundi 3 fevrier 2014   |  Le Matinal


Conseil
© Autre presse par Presidence
Conseil de l`entente: réunion des chefs d`Etat et de gouvernement à Niamey.
Mardi 17 Décembre 2013, à Niamey (Niger). Tenue de la 2 ème session ordinaire de Conférence au sommet des Chefs d`Etat et de Gouvernement du Conseil de l`Entente. Photo : Le president Boni Yayi.


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A la faveur de la rencontre avec les jeunes « mouvanciers », le Président de la République a parlé longuement. Un monologue ennuyeux qui a exaspéré ses hôtes. Il s’est vidé en s’exposant. Sur tous les sujets abordés, Yayi Boni, a montré que son second mandat était de trop.

Dépassé par les évènements, physiquement épuisé, moralement découragé, intellectuellement mal préparé pour l’exercice, le Président de la République a montré qu’il est essoufflé. Et pourtant, il refuse de jeter l’éponge. Retour sur une sortie qui affaiblit son autorité et montre qu’il a peur pour l’après-pouvoir.

Yayi Boni a banalisé la fonction présidentielle. Face aux jeunes de la « mouvance », il a montré ce qu’il est. En réalité, pendant plusieurs heures, le Président de la République a étalé qu’il n’est ni un homme politique ni un homme d’Etat. Depuis que les intellectuels qui ont fabriqué sa candidature en 2006 ont déménagé de la maison, il est définitivement perdu.

Lorsque le Président de la République affirme -sans avoir un regret de conscience- que Talon a fui avec les capitaux, il fait sourire le collège des économistes de son propre camp. Le Bénin est petit. C’est un village. Tout se sait. C’est un mensonge grotesque. Comment un individu peut-il emporter tous les capitaux d’un pays ? Certes, On respire péniblement au pays. Mais la faute n’est pas à un homme.

Le crime, c’est Yayi Boni lui-même. Et pour cause. Pour Yayi Boni, ne pas respecter la parole donnée est un art. Sur le fond, comment est-ce que lui qui a exigé des fonctionnaires de toujours mettre le titre « Dr » (Docteur) avant son nom puisse permettre l’évasion de capitaux d’une telle ampleur ? C’est hallucinant. Un autre polar pour parler comme l’autre. Si ce mensonge est vrai, c’est qu’il laisse planer le doute sur son titre, sa compétence et son savoir-faire.

Quand le Président de la République confond sang de mouton et sang humain, il fait peur à son peuple. En effet, c’est ce qu’il pense au fond de lui-même qu’il laisse s’envoler à travers les mots. Il a envie de bondir sur ses opposants et de les déchirer comme s’ils étaient des moutons. C’est un aveu inconscient. Il convient de faire un rapport sur son intervention. Lequel rapport doit être transmis à la Cour pénale internationale, à titre d’information. Il devient un mal latent à surveiller de près.

Pour le Président de la République, l’enfer, c’est l’autre. Cet autre s’appelle Patrice Talon. Un citoyen contraint à l’exil par le bon-vouloir d’un Président de la République déboussolé par le feuilleton d’une histoire d’empoisonnement qui lui revient comme l’œil de Caen. Si la nuit du Président de la Républiques est hantée par l’absence d’un fils du pays, il n’y a aucune honte à le confesser.

Les jeunes politiquement vierges qui étaient au Palais de la Marina se sont posé des questions. Confidence pour confidence : « Pourquoi un individu fait si tellement peur au Président de la République ? Pourquoi le Président perd-t-il toujours ses procès aussi bien au Bénin qu’à l’Extérieur ? »

La réponse est claire. Yayi Boni a montré ses limites. Son leadership est inexistant. Yayi se perd parce qu’il n’a pas été préparé à la fonction. Pour les huit cent jours qui lui restent, il faudrait lui recommander en guise d’apaisement personnel la lecture de l’histoire de quatre figures importantes de la Bible. Moïse (dans l’Exode), David (dans Samuel I et II), Jésus (dans l’Evangile selon saint Mathieu) et Paul (dans les Actes des Apôtres). On a constaté que le Président semblait à l’aise devant les jeunes sans emplois. C’est un monstre froid d’indifférence.

Quand on détruit tous les opérateurs économiques de son pays, on ne vient pas devant la jeunesse pour dire qu’on fait des efforts. Lorsqu’on organise des concours frauduleux et qu’on promeut le cerveau principal de la fraude, on devrait s’agenouiller devant la jeunesse pour dire : « Oui, je reconnais que je suis pécheur, je ne suis plus apte à bien gouverner. Priez pour moi afin que je trouve enfin le courage de limiter les dégâts avant le 6 avril 2016 ».

Il n’y a aucune fierté à être perpétuellement le dernier de la classe de l’Uemoa. Les compétences politiques et économiques du Président de la République sont visiblement épuisées.

Yayi Boni semble avoir le dos au mur. A sa place, ne serait-ce que par amour pour la patrie, je jetterais l’éponge et sortirais par la grande porte. Les exemples sont légion dans l’histoire des peuples.

Abdouharamane Touré

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