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Fraternité N° 3535 du 4/2/2014

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Négociations gouvernement-syndicats : la Csub et l’Unstb la pomme de discorde, la rencontre terminée à queue de poisson
Publié le mardi 4 fevrier 2014   |  Fraternité


Martial
© Autre presse par DR
Martial Souton, Ministre de la reforme administrative et institutionnelle.


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C’est dans une ambiance surchauffée cet après-midi du lundi 03 février 2014 que les Centrales et Confédérations syndicales et les membres du gouvernement se sont rencontrés à l’Infosec de Cotonou.

Malgré la présence des « Facilitateurs » que sont le président du Conseil économique et social (Ces), le Médiateur de la République et le Haut Commissaire à la gouvernance concertée, les négociations n’ont pu démarrer.

Il fallait d’abord régler un préalable, celui de vider de la salle les Secrétaires généraux de la Centrale des syndicats unis du Bénin (Csub) et de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb) qui ne sont pas signataires des motions de grève, tel qu’exigé par les autres responsables syndicaux.

Une situation qui a conduit à l’échec de l’ouverture du dialogue.
Lundi 03 février 2014, 15 heures locales, la devanture de l’Infosec de Cotonou grouillait de monde. Responsables syndicaux, militants, journalistes et autres cadres de différents ministères attendaient impatiemment l’arrivée de la délégation gouvernementale pour l’ouverture des négociations.

Quelques minutes après, un cortège d’une dizaine de véhicules s’immobilise ! Huit ministres du gouvernement à savoir François Abiola, Jonas Gbian, Martial Sounton, Eric N’Da, Soumanou Djimba, Dorothée Kindé Gazard, Valentin Djènontin et Laurence Sranon accompagnés de Véronique Brun Hachémè, Directrice du cabinet du chef de l’Etat et Emmanuel Tiando font leur entrée dans la salle où attendaient déjà Nicolas Adagbè, président du Conseil économique et social (Ces), Joseph Gnonlonfoun, Médiateur de la République et Moïse Mensah, Haut commissaire à la gouvernance concertée.

D’entrée de jeu, les nerfs ont commencé par se chauffer à cause de certains propos. Pascal Todjinou, Secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) a demandé de régler un préalable avant toute discussion. Il s’agit de faire sortir de la salle les deux Secrétaires généraux de la Csub et de l’Unstb qui ne sont pas signataires de la motion de grève, objet de l’ouverture desdites négociations.

Une demande soutenue par ses pairs. Les « Facilitateurs » ont estimé qu’il faille suspendre la séance pour cinq minutes, le temps de trouver une solution au préalable. Et c’est parti pour un bon moment. Ils vont revenir après 30 minutes pour proposer une solution aux responsables syndicaux. « Nous ne pouvons pas ouvrir le dialogue ce soir.

Toutefois, nous allons jeter les bases. Donc, souffrez qu’on ne dise pas que tel a raison et que tel a tort », a sugéré Nicolas Adagbè. Une proposition balayée du revers de la main par les responsables syndicaux qui ont exigé la sortie pure et simple des camarades qui ne sont pas signataires de la motion.

Et quand la parole a été donnée à l’un d’entre eux, notamment à Emmanuel Zounon de l’Unstb, tous les autres syndicalistes ont vidé la salle. Ce fut tout un tohu-bohu général. Zounon ayooooooooooo, ayooooooooo !! Agossou ayoooooooooooooo, ayooooooooo !!!, ont-ils scandé en sortant.

Les négociations ont échoué !
« Nous ne devons pas laisser cette belle occasion qui s’offre à nous. Ce serait dommage pour le rétablissement du dialogue social longtemps plombé. Mais si telle est la position des deux parties, nous ne pouvons que constater l’échec », a déclaré Nicolas Adagbè.

Pour le porte-parole des personnes ressources, il serait souhaitable qu’on ouvre les discussions avec les signatures des motions de grève qui paralysent le pays depuis plus d’un mois et qu’on cherche les voies et moyens pour sortir de crise.

Mais, c’était sans compter avec de deux Secrétaires généraux non signataires des motions de grève qui ne veulent pas démordre. Si pour Emmanuel Zounon, il fait partie de la Commission et de surcroît même une grue de 200 tonnes ne peut le faire sortir de la salle, Jean Sourou Agossou estime quant à lui que c’est le ministre Martial Sounton qui l’a invité à la rencontre et que par respect pour son pays, il ne sortira pas de la salle. « En tout cas, ce n’est pas une imposition, mais ce serait dommage… », a conclu Nicolas Adagbè.

Le gouvernement entretient le flou


Représenté par huit ministres et deux membres du cabinet du chef de l’Etat à savoir la Directrice de cabinet et le Secrétaire général de la Présidence, le gouvernement n’a pu piper mot au cours de la rencontre. Serait-il en train d’entretenir un flou artistique ?

Tout porte à le faire croire. Sinon, comment comprendre que le ministre de la Fonction publique et du travail Martial Sounton ait pu inviter des Secrétaires généraux « Briseurs de grève » avec ceux qui avaient signé une motion de grève. L’eau et l’huile ne pouvant jamais donner un mélange homogène, cette invitation contre nature n’a pas sa raison d’être.

Et lorsque les autres exigent qu’on fasse sortir ceux dont les militants ne sont pas allés en grève, il fallait le faire si tant est qu’on veut vraiment aller à un dégel de la situation. « La Csub et l’Unstb ont été effectivement invitées à cette séance. Je ne renonce pas à ma signature. C’est vrai, aujourd’hui, nous ne sommes pas en train de tenir une séance sur les négociations… », a clarifié Martial Sounton, ministre de la Fonction publique.

Ce qui veut dire qu’il a agi à dessein afin de bloquer les travaux d’un éventuel dialogue. C’est désormais clair que c’est le gouvernement, qui fait obstacle à l’ouverture du dialogue avec les Centrales et Confédérations syndicales.

Ainsi, les masques sont jetés et le peuple béninois est édifié sur celui qui fait preuve de bonne foi entre le gouvernement et les syndicats. Aussi, les autres ministres présents à la séance ont-ils donné leur langue au chat.


Dans l’ambiance électrique de l’après-midi du lundi 03 février 2014 à l’Infosec de Cotonou, des actes peu orthodoxes ont été notés. Outre les écarts de langage auxquels sont habitués les citoyens, d’autres actes « ignobles » se sont fait remarquer. Tenez ! Hier, alors qu’il était hué par ses camarades syndicalistes qui menaçaient de le tabasser, Emmanuel Zounon a sorti de son sac un tournevis.

Une arme blanche, qu’il a voulu utiliser pour blesser son camarade Paul Essè Iko. N’eût été sa vigilance de ce dernier, le pire pourrait arrivé. Est-ce à dire que les responsables syndicaux sont des voyous ?
Lire les impressions de quelques secrétaires généraux :

Dieudonné Lokossou :
``Il y avait des loups dans la bergerie’’

« Il y avait des loups dans la bergerie. Les syndicalistes de l’Unstb n’ont fait aucune revendication. Ils n’ont aucune préoccupation. Ils ont pris tout le temps à tirer à boulets rouges sur les confédérations et maintenant, on se retrouve à la table de négociation et subitement, ils s’y trouvent également. Cela signifie de l’opportunisme et nous, nous disons non. Nous ne pouvons pas discuter dans cette condition, avec la présence de l’Unstb ».

Noël Chadaré :
``Si on nous appelle demain, nous y serons mais ça doit être en l’absence de l’Unstb’’

« Le 14 janvier dernier, nous avons été appelés à une concertation gouvernementale et nous avions fait savoir que seuls les signataires de la motion de la grève iront à cette négociation et qu’il n’y aura pas l’Unstb, sinon nous n’accepterons pas négocier et le ministre de la fonction publique a accepté.

Maintenant, nous sommes venus aujourd’hui et constatons le contraire de ce sur quoi nous nous sommes entendus. Cela explique clairement qu’il y eu a rétropédalage, car nous avons remarqué la présence de l’Unstb qui est invitée au même titre que les signataires de la motion. C’est dommage et c’est une question d’éthique.

Vous n’avez pas signé une motion de grève, alors vous ne devez pas être présents à la négociation. Nous sommes disponibles quand même à tout moment. Si on nous appelle demain, nous y serons mais ça doit être en l’absence de l’Unstb ».

Pascal Todjinou

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`` Le gouvernement ne veut pas la décrispation de la situation sociale’’
« Le gouvernement ne veut pas la décrispation de la situation sociale aujourd’hui… Aujourd’hui, les négociations n’ont pas eu lieu parce que le gouvernement est totalement absent à la table de négociation.

On nous a appelés pour venir négocier, mais je viens trouver le Président du Conseil économique et social, le haut commissaire à la gouvernance concertée, le Médiateur. Non !!!! Il n’y a rien qui concerne les institutions de la République.

Mais pourquoi le Président de l’Assemblée nationale n’est-il pas arrivé ? C’est vous dire concrètement que ça ne marche pas. La situation dépend du gouvernement. Nous, on est prêt à travailler. Si on n’est pas prêt, on n’allait pas venir.

Ils ont ‘‘monter’’ l’Unstb pour se moquer de nous. L’Unstb a dit : je ne sors pas. Même une grue de 200 tonnes ne peut me faire sortir. Ça veut dire que l’Unstb est supérieure au gouvernement, au Président du Conseil économique et social, au haut commissaire à la gouvernance concertée, au Médiateur. L’Unstb a donc une force terrible.

C’est une moquerie pour mon pays. C’est une moquerie que plusieurs Ministres soient venus et qu’on ne soit pas en mesure de dire monsieur le secrétaire général de l’Unstb sortez ! Mais je voudrais vous annoncer qu’on est toujours disponible. Deuxièmement, je voudrais vous dire solennellement que chaque semaine et pendant 3 jours : mardi, mercredi et jeudi, il y a mouvement de grève ».

Paul Essè Iko
``L’Unstb a sa place ailleurs, pas avec nous’’

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« Une excroissance du gouvernement, il a sa place ailleurs, pas avec nous. Celui qui n’a pas pu donner son dos revient dire que c’est une petite bastonnade. Mais pourquoi n’est-il pas venu donner son dos pour cette petite bastonnade-la ? On continue la grève.

C’est le gouvernement qui, en fait, ne veut pas la satisfaction des revendications et la paix. Sinon, on nous invite sans ordre du jour, et il nous invite avec quelqu’un qui n’a pas signé la motion de grève et qui a soutenu le gouvernement tout le long des grèves.

Dans toutes les grandes négociations, quand la Palestine entre dans la salle de négociation, Israël sort et quand Israël entre, la Palestine sort. Tant qu’ils seront là, nous on ne discute pas. Nous ne voulons pas négocier en présence de l’Unstb.

Parce que avec l’Unstb, on n’aura jamais le bout du tunnel. Il va être là pour être une coquille. Et on ne trouvera jamais satisfaction. Ils peuvent négocier avec lui, on ne refuse pas mais on veut négocier séparément pour obtenir de bons résultats ».

Laurent Mètognon :
``Boni Yayi est le seul capable de décrisper la situation’’

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« L’Unstb et la Csub n’ont pas leur place ici, mais elles ont été appelées dans la salle de négociation. C’est un Rubicon à ne pas franchir. Moi je constate que Boni Yayi est le seul capable de décrisper la situation, car il est celui qui a dit qu’il ne nous doit rien.

Ce qui veut, selon moi, que même tous ceux qui sont ici ne peuvent rien. Ce qui s’organise ici, c’est du folklore et nous acceptons assister à ce folklore pour qu’on ne dise pas après que le gouvernement nous a appelés et que c’est nous qui ne sommes pas partis ».

Emmanuel Zounon, Sg/Unstb
``J’ai été invité par le ministre du travail Martial Sounton…personne ne peut me faire sortir’’

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« J’ai été invité par le ministre du travail Martial Sounton pour prendre part à la négociation de ce jour. Si c’est dans le cadre de la commission de négociation gouvernement-syndicats, je suis membre. Si c’est dans le cadre de la grève en cours, je suis encore concerné parce que mon affilié greffier, les auxiliaires de la justice sont depuis plus d’un mois, en grève.

Et on a besoin de discuter. On m’a invité et je réponds présent. Dès lors que j’ai reçu un mandat pour être dans la salle, aucune force à part Dieu, même une grue de 200 tonnes ne peut me soulever de cette salle ».

Agossou Jean Sourou,
Sg Csub `` Nous sommes tous pour la plupart mécontents de la gestion du pays, mais nous n’allons pas renverser les choses pour les renverser’’
« Si je suis ici, c’est parce que je respecte le gouvernement qui m’a invité. Les membres du gouvernement me connaissent.

Ces histoires là ne m’intéressent pas parce que c’est de la politique. Je suis un homme de gauche... Nous sommes tous pour la plupart mécontents de la gestion du pays, mais nous n’allons pas renverser les choses pour les renverser.

Quand on m’invite, et là je parle au gouvernement, évitez de me placer devant ces genres de choses parce que je suis un homme respectable. C’est moi qui me plains. J’ai des militants et nous sommes aujourd’hui à quelque mois des élections professionnelles. Vous voudrez que je sorte de la salle et ces mêmes personnes diront qu’ils nous ont sortis de la salle ? Ça ne se passera pas ».

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