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Le Matinal N° 4282 du 5/2/2014

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Rituels à Abomey : « Sodabi », la vitamine des divinités
Publié le mercredi 5 fevrier 2014   |  Le Matinal




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Le ‘’Sodabi’’, l’alcool localement fabriqué dans le Zou comme dans bien d’autres départements du Bénin, constitue pour certaines divinités, un déclic dans l’accomplissement de leurs missions spirituelles. Ainsi dans les cérémonies coutumières, il garde toujours sa place que les liqueurs importées n’arrivent pas à occuper.

« Les divinités telles que le ‘’Hêbiosso ‘’ le ‘’Sakpata’’, le ‘’Lègba’’ et le ‘’Dan’’ dans une certaine mesure baignent dans l’alcool » nous informe Raymond Capo-Chichi prêtre du Vodoun thron. Le Sodabi, clarifie-t-il permet à ces divinités de retrouver toute leur plénitude pour pouvoir accomplir efficacement leurs missions de protection et de lutte contre les ennemis et autres esprits maléfices.

Le Sodabi se veut alors leur essence et leur boisson préférée. « La présence du Sodabi lors des rendez-vous cultuels est capitale et significative par conséquent, on ne peut s’en passer et prétendre réussir une cérémonie et avoir l’exhausse de sa prière » souligne le prêtre. Le Sodabi n’est pas l’apanage exclusif des divinités. Les êtres humains aussi en raffolent.

Guillaume Salanon est l’un de ceux qui adorent boire du Sodabi. Nous l’avons croisé à la sortie d’un cabaret à Zagnanado. Visage bouffi, démarche titubante, il embaumait l’atmosphère avec la fumée de sa cigarette allumée entre ses doigts pour accompagner les quelques verres de Sodabi pris dans le cabaret. Il estime que l’alcool traditionnel est son dopamine. « Je retrouve mes sens et toute mon énergie après avoir pris le Sodabi » répond Guillaume Salanon.

Le Sodabi me permet de mieux s’inspirer et d’agir » renchérit Victorin Sèmassou son acolyte. « N’oubliez pas qu’il console les attristés, encourage les désespérés et permet de se départir des soucis » complète un autre fan du Sodabi. Malgré que ce produit soit très apprécié dans certains milieux, son odeur indispose certaines personnes de la société.

« Naturellement, j’ai la nausée quand je sens l’odeur du Sodabi » dénonce Bienvenu Kpotoun Ainsi, il n’aime pas vivre dans un environnement pollué par cette odeur du Sodabi ni cohabiter avec un consommateur. Gérard Ahamidé, prédicateur à l’église du christianisme céleste de Sèhoun pour des raisons purement spirituelles ne s’approche même pas des bouteilles des boissons alcoolisées.

« L’alcool nous éloigne de l’esprit saint et nous déconnecte de Dieu. Le chrétien qui en consomme n’est plus en phase avec son âme par conséquent ses prières ne sont plus exhaussées » indique Gérard Ahamidé. « Ce n’est pas moi qui ne dit. Mais plutôt ce sont les saintes écritures qui l’ont enseigné » a-t-il poursuivi.

Pour éviter alors la rupture de communication en Dieu et soi même, Gérard Ahamidé recommande l’abstinence vis-à-vis de la consommation de toutes les boissons alcoolisées quel que soit leur origine. Dans le domaine de la tradition, des divinités font aussi exception à la règle. Selon les confidences de Raymond Capo-Chichi les divinités ‘’Sacla’’, ‘’Thron’’ et ‘’Baguini’ pour ne citer que celles-là ne prennent jamais du ‘’Sodabi’’ pour des raisons de convenance personnelle.

Le cas du fétiche ‘’Dan’’ est particulier. A en croire les explications du prêtre Thron, cette divinité accepte exclusivement le Sodabi pour des missions délicates et difficiles. Il y en a aussi d’autres qui ont ce principe.

Z.T

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