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Le Matinal N° 4283 du 6/2/2014

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A deux ans de la fin de son mandat:Pourquoi le Chef de l’Etat doit rassurer ses compatriotes
Publié le jeudi 6 fevrier 2014   |  Le Matinal


Conférence
© aCotonou.com
Conférence de presse du président Thomas Yayi Boni


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La fin du deuxième mandat de Yayi Boni est une épreuve. Une rude épreuve pour la démocratie béninoise. Certes, cette épreuve peut se révéler à terme une bonne expérience, et une occasion pour affermir l’Etat de droit. A condition que le président de la République donne maintenant des gages sur son départ en 2016, et que le tissu sociopolitique complètement délité soit reconstruit.


La crise qui couvait depuis 2013, a aujourd’hui atteint son paroxysme. A la misère rampante à laquelle les uns et les autres avaient fini par s’habituer, s’est greffée une crise sociale explosive. Les enseignants sont dans la rue, les élèves aussi. Le pays semble au bord du gouffre. Les syndicalistes réclament justice, après la bastonnade de la Bourse du travail du 27 décembre 2013. Conséquences, une grève généralisée des plus féroces s’annonce. Dire que le mercure monte, c’est aujourd’hui faire preuve d’euphémisme, et d’une courte échelle de vue. Beaucoup d’observateurs argumentent que cela n’est pas une situation nouvelle, ni une première au Bénin. Mais la difficulté qui s’ajoute, ce sont les discours du chef de l’Etat qui ne rassurent pas. Avec un président qui s’accroche, et s’accroche encore, sans donner le moindre indice certain sur son départ d’ici 2016, les choses se compliquent. On a un sentiment fort triste et effarant, que Yayi Boni ne veut réellement pas passer la main. Il y a des faits et gestes qui poussent tous les jours à penser un peu à cela. Cela en rajoute dramatiquement à une psychose ambiante qui paralyse citoyens lambda et acteurs politiques. D’autres se sont braqués. Et le gouvernement continue de donner dans les invectives.

L’énigme d’un départ incertain

Si la déflagration arrivait à « péter », à qui profiterait le crime ? C’est la question qu’il convient de se poser. Car, il est désormais clair qu’après la sortie du député Candide Azannaï, et le meeting de Sacca Fikara le week-end écoulé à Dangbo, l’opposition est décidée à en finir avec le régime actuel. A y voir de près, les arguments avancés par les uns et les autres ne sont pas si légers. En égrenant le chapelet des scandales qui plombent la Refondation, on peut dire sans risque de se tromper qu’il y a matière à moudre. Tout n’est peut-être pas faut. Du moins, en attendant d’avoir sur chaque scandale dénoncé, des explications et des contre-arguments solides. Sinon, l’opinion est forte, et bien ancrée que ceux qui nous gouvernent ne seraient pas trop catholiques, et bien regardants sur les deniers publics. Sonacop, construction du siège de l’Assemblée nationale, les routes lancées et relancées, le frauduleux concours de recrutement qui crée la polémique, sont entre autres situations douteuses qui attendent d’être élucidées. Et, une fois pour toutes, les conseillers du Chef de l’Etat doivent attirer son attention là-dessus. Pour rétablir un capital-confiance avec le peuple, chacun de ces cas doit être élucidé. Cela aiderait à soigner l’image profondément écornée du président de la République et de son gouvernement. En prenant en compte, que le pourrissement de la situation actuelle, n’est guère favorable au chef de l’Etat. Sur un autre plan, Yayi Boni doit donner les gages sûrs de son départ, et décommander les sorties intempestives de ses ministres dans les régions reculées du pays. En rajouter à la souffrance, et à la désolation des populations rurales, n’est pas le meilleur moyen de s’en sortir. Il faut plutôt éviter diversion et amalgame. La stratégie de faire fi des réelles difficultés qui se posent, c’est de la politique de l’autruche. Les gages sûrs sur un départ de Yayi en 2016 rassureraient par ailleurs, la classe politique et une société civile déboussolée. L’opposition saisirait ainsi la balle au bond pour taire ses diatribes et critiques acerbes. Dans une telle configuration, une Liste électorale permanente informatisée (Lépi) corrigée à temps, et un rattrapage des élections municipales, seront des signes évidents qui provoqueront un dégel. Mais, voilà qu’un autre front d’incertitude est déjà ouvert : les négociations gouvernement/syndicats.

Wilfrid Noubadan

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