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Le Matinal N° 4283 du 6/2/2014

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Nomination de Alassani Tigri : Yayi Boni viole les lois et règlements de la République
Publié le jeudi 6 fevrier 2014   |  Le Matinal




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Le Conseil des ministres du 21 janvier 2014 a prononcé le limogeage du désormais ex-Secrétaire général du gouvernement (Sgg), Eugène Dossoumou. Alors qu’on s’attendait à un autre haut fonctionnaire pour occuper le poste devenu ainsi vacant, l’opinion découvre huit jours après, c’est-à-dire le 29 janvier 2014, le visage du nouveau Sgg en la personne de Alassani Tigri, ancien ministre de Soglo mais aussi ancien camarade de promotion de Yayi.


Si l’opinion s’accorde sur le profil des prédécesseurs d’Alassani Tigri, dont la plupart, en dehors de Victor Topanou, sont des administrateurs chevronnés, beaucoup s’interrogent sur la cohérence entre le profil de Tigri et le poste que Yayi vient de lui confier. De même, l’opinion reste sceptique sur le changement intempestif des Sgg.

Sur le profil d’Alassani Tigri

L’article 8 du décret n° 2006-270 du 14 juin 2006 portant attributions, organisations et fonctionnement du Secrétariat Général du Gouvernement dispose : « Le Secrétaire général du gouvernement et ses Adjoints sont des cadres de l’Administration publique de la catégorie Al, intègres, consciencieux, expérimentés et ayant au moins quinze (15) d’ancienneté de service.
Ils sont nommés par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition du Chef du Gouvernement »,
Une telle disposition n’offre pas d’exception pour des personnes qui ne relèvent pas de l’administration publique. Or, s’il est vrai qu’Alassani Tigri a occupé par le passé les fonctions de Ministre, l’intéressé ne peut justifier d’un statut d’Agent de l’Administration publique. Pour une fois au moins, Yayi Boni ne pourra pas dire aux Béninois qu’il ignore que son camarade et son Conseiller spécial n’est pas Agent de l’Administration publique. De toutes les façons, rien ne nous surprendra plus quant à la gestion des ressources humaines et de la cité tout court sous le Changement et la Refondation. En la matière, le Président de la République passe pour un coutumier des faits. Récemment, il a nommé le magistrat Euloge Akpo comme membre de la Cour constitutionnelle au mépris des statuts de la magistrature. Il a fallu des recours pour revenir à l’ordre normal des choses. Les grèves qui perturbent depuis quelques mois le secteur de la justice tirent leur motif des nominations hasardeuses de magistrats. Les violations de la Constitution, des lois et règlements de la République sont légion voire incomptables sous Yayi. C’est un récidiviste.

Des changements intempestifs des Sgg

La durée moyenne au poste des Secrétaires généraux de gouvernement sous l’ère Yayi Boni est de moins de 2 ans en moyenne. Jamais de mémoire de Béninois, aucun régime n’a réalisé un tel record, du reste peu glorieux. C’est la première fois que le Bénin réalise une telle performance en matière de gestion administrative. Et c’est le fait du régime du Changement Refondation. Il s’agit là de la violation du décret sus mentionné qui organise le fonctionnement du Secrétariat général du gouvernement qui stipule que : « le Secrétariat général du gouvernement est l’organe permanent chargé de la coordination de l’activité administrative du Conseil des Ministres et de ses travaux »
Le caractère permanent de cet organe s’illustre par la stabilité au poste des femmes et des hommes chargés de l’animer. En France comme partout ailleurs, on ne change pas de Sgg comme on change une chemise puisqu’il est la mémoire de la République. Il survit aux régimes. Si avant Yayi, le Bénin aussi a cultivé une telle stabilité dans un passé récent avec des hauts Administrateurs civils comme Nestor Houéto, Godfried Johnson ou encore plus récemment avec les feus Lambert Idjidina et Ambroise Lalèyè, à quoi assiste t-on depuis 2006 ?
En sept (7) années d’exercice de pouvoir, le régime du Changement est à son cinquième ou sixième changement de Sgg, celui qui a le plus duré au poste étant Eugène Dossoumou, nagot comme Yayi lui-même, mais qui vient d’être débarqué à son tour. Yayi Boni vient de donner une nouvelle fois la preuve de son mépris pour les lois, les règlements et les institutions de la République ainsi que pour la mémoire collective des Béninois.
Face à de telles dérives, chaque fois récidivées, la Cour suprême et la Cour constitutionnelle doivent intervenir pour remettre les pendules à l’heure et sauver la République. Il y va de l’intérêt de la nation et de tous les citoyens béninois qui n’aspirent qu’à vivre en paix dans le respect des lois et des institutions de la République.
La question aujourd’hui est de savoir ce que veut cacher le Président de la République en procédant comme il le fait. Bien malin qui pourra y répondre.

Abdouramane Touré

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