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A cœur ouvert avec Catherine Bio Sare Megninou, DEC/MESFTPRIJ : « On s’arrange pour qu’en 24 ou 48 heures, les attestations du BEPC puissent sortir »
Publié le jeudi 6 fevrier 2014   |  Educ'Action


Catherine
© Autre presse par DR
Catherine Bio Saré Megninou, Directrice des Examens et Concours au Ministère de l`Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle, de la Reconversion et de l`Insertion des Jeunes


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L’année 2014 a définitivement pris son envol dans tous les secteurs avec la fin de ce mois de Janvier. A la Direction des examens et concours du Ministère de l’enseignement secondaire, de la formation technique et professionnelle, de la reconversion et de l’Insertion des Jeunes, (Dec/Mesftprij), la Directrice Catherine Bio Sare Megninou s’attèle à relever les défis de l’année, notamment le respect du chronogramme des activités, la sécurisation des diplômes délivrés, la délivrance à temps des attestations et diplômes. En bonne éducatrice, elle n’a pas manqué, dans cette interview, de prodiguer des conseils aux élèves en cette période sensible de débrayage.


Educ’Action : Quels sont les défis de 2014 pour la Directrice des examens et concours du Mesftprij ?

Catherine Bio Sare Megninou : Pour une structure aussi sensible comme la mienne, c’est beaucoup de choses à faire parce que beaucoup de choses restent à faire pour parfaire les prestations que nous offrons à nos usagers. Au niveau organisationnel, au niveau communicationnel, il y a beaucoup de choses à faire et même au niveau du déroulement de nos examens et concours. Dans les communiqués, il faut qu’on s’arrange pour que cette année, chaque chose soit faite en son temps pour qu’en son temps aussi, les usagers puissent être en possession de leurs diplômes.

Quels sont les réels problèmes auxquels vous faites face ici ?

De façon générale, je crois que le plus gros problème, c’est le problème financier sinon au niveau du personnel, le nombre est assez raisonnable. Seulement que les plus anciens sur qui on peut compter, sont en train de partir ou sont déjà partis à la retraite. Il faut revoir la chose autrement pour que la roue tourne normalement.

Pensez-vous que la relève n’est pas assurée ?

En fait, c’est juste qu’il faille savoir à qui passer le témoin pour que la Directrice des examens et concours n’en souffre pas beaucoup.

Certains usagers de la Dec se plaignent du délai trop long de réception des attestations. Qu’en est-il ?

C’est pour cela que je parle de problèmes communicationnels. Il faut qu’on sorte pour leur parler, pour leur dire qu’à tel moment, il y a ceci, il y a cela. En un mot, il nous faut communiquer efficacement pour permettre aux usagers d’avoir la bonne information. Il y en a, dès qu’ils finissent le BEPC, la même année, deux ou trois mois après, ils sont pressés de prendre leur diplôme. Ce n’est pas possible.

Alors combien de temps faudrait-il normalement ?

Normalement, il faut d’abord faire ce que nous appelons la post session. C’est-à-dire contrôler le dossier des admis, voir si toutes les informations sont correctes avant de préparer ce que nous appelons la décision. Il faut envoyer toutes les listes au cabinet. Eux aussi, ils s’asseyent pour voir la conformité. Ils contrôlent tout avant de nous renvoyer les listes. Et quand on nous donne le ok, on installe le logiciel pour. Donc, il faut un délai minimum de 6 mois et ce délai est vraiment le strict minimum pour que tout soit vraiment au point. Mais quand on nous presse et que la post session est mal faite, on finit par sortir les dossiers avec des erreurs. Si on ne nous laisse pas dans les limites normales, on ne peut pas faire un bon travail.

Quelle stratégie mettez-vous en place pour lutter contre les faux diplômes parce qu’il y en aurait même dans l’administration publique ?

Beaucoup de structures nous ramènent des listes et nous demandent de contrôler et effectivement, il nous arrive d’en rencontrer qui n’ont pas des diplômes authentiques.

Que faites-vous de ces cas ?

Ce que nous faisons, c’est que nous rendons compte et quand c’est flagrant, nous-mêmes, on prend le dossier et on dépose la plainte auprès des autorités compétentes pour diligence à faire. Tout contre fait, on ne croise pas les bras. Nous les traquons, il y en a qui disparaissent. Quand vous déposez la plainte, le temps d’aller voir, on vous dit que l’intéressé a abandonné le boulot.

Quelles sont les réformes que vous mettez en place aujourd’hui à la Dec ?

Nous sommes en train de voir comment sécuriser au mieux ce papier-là que nous délivrons. Qu’est-ce qui peut nous aider à mieux identifier le vrai diplôme ? Nous sommes en train d’y penser et je crois que c’est ce souci qui nous amène à délivrer d’abord les attestations, le temps de vraiment fouiller quand la personne serait prête à venir chercher son diplôme, nous aussi, on serait prêt déjà pour la réforme. Là, on pourra sortir effectivement un diplôme propre. Les attestations, ça nous permet d’aller vite. Ça pénalise moins l’usager.

En combien de temps vous délivrez les attestations ?

Quand il n’y a pas trop d’affluence, on s’arrange pour qu’en 24 ou 48heures au plus, les attestations puissent sortir. Seulement puisque beaucoup de demandes quittent les départements pour ici, le travail pèse et il faut un bras de fer pour signer toutes ces demandes. Mais je fais ce que je peux, je travaille, au besoin, tout le week-end.

De l’examen jusqu’à l’attestation et au diplôme, combien de temps, l’apprenant doit compter ?

Après la composition et après le résultat, nous nous attelons à sortir au moins les relevés que les élèves peuvent utiliser pendant au moins un an. Pendant cette période de validé des relevés de notes, on aura le temps de sortir les attestations et diplômes. Donc, au bout d’un an au plus tard et au bout de six mois au plus tôt, on peut prendre son diplôme.

Un message aux enseignants pendant cette période de crise ?

Je dirai aux enseignants de poser la balle à terre et de dialoguer. L’école béninoise a beaucoup de problèmes qu’il est impérieux de régler. Pour y arriver, il faut de la volonté, de l’engagement au niveau individuel d’abord. Il faut que nous ayons un certain patriotisme. L’amour de la Nation, l’amour de nous-mêmes. Quand nous nous aimons, nous savons ce qui est bien pour nous et donc pour l’autre aussi. C’est-à-dire apprendre à aimer son pays et son travail et à bien faire ce pourquoi, on est à ce poste là.

Un message aux élèves et aux parents ?

Pendant le dernier grand débrayage, on a vu beaucoup de choses. On a vu des enfants aller à l’école en trompant la vigilance des parents. Mais qu’est-ce qu’ils font ? C’est dans les salles de classes qu’ils se retrouvent et ce qu’ils ne doivent pas faire, ils le font avec beaucoup de grossesses. Voyez-vous, une fille qui tombe enceinte, ce n’est pas bon pour elle, pour ses parents, pour sa famille, pour son environnement, pour sa Nation. Et puis, on leur permet d’aller à l’école aujourd’hui avec leur grossesse. C’est un véritable poids. Il y en a qui arrivent à le faire mais beaucoup perdent le chemin de l’école. Et beaucoup à bas âge tombent enceinte malheureusement. Je voudrais dire à la jeunesse de savoir raison gardée en toute chose et surtout de prendre conscience qu’elle est la relève de ce pays. Il leur faudra donc accorder du temps à leur formation avec l’accompagnement diligent et responsable des parents. Nous vivons aujourd’hui dans une société où le foyer est en crise. Il faut que les parents jouent leur rôle.

Propos recueillis par Ulrich Vital AHOTONDJI

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