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Le Matinal N° 4284 du 7/2/2014

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Les Béninois veulent une vraie Cour constitutionnelle
Publié le samedi 8 fevrier 2014   |  Le Matinal


Professeur
© Autre presse par DRR
Professeur Theodore Holo, Président de la Cour Constitutionnelle du Bénin


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Pourquoi la Cour tente-t-elle de justifier l’injustifiable ? Ou est-elle en train de copier son maître qui communique sur rien et sur tout ? On ne comprendra jamais quelle est cette logique à communiquer sur du faux.


Mais la Cour peut mieux faire pendant que nous y sommes. Provoquer un débat national si elle croit qu’elle est sur le droit chemin. Provoquer un débat public si elle le veut.


On invitera tous les juristes de ce pays pour que la Cour sache enfin qu’elle a violé la Constitution en disant : « L’Assemblée nationale doit voter impérativement la loi de finances exercice 2014, le 31 décembre 2013 conformément aux dispositions de l’article 56 de son règlement intérieur ».

La Constitution sur ce point précis n’a pas a été claire. Ou les députés votent, ou alors le chef de l’Etat prend ses ordonnances. Aucune menace sur le fonctionnement normal des institutions. Aucun blocage en vue.

La décision de la Cour est donc non avenue.
Mais ce que le professeur doit savoir, c’est que plus personne ne fait confiance à sa Cour. Personne. Certains disent même que le professeur Holo n’a eu sa place qu’en dénonçant son frère Robert Dossou. Vrai ou faux ? Personne ne peut le dire. Et cette décision réconforte plus d’un : Théodore Holo est en mission pour Yayi Boni, chuchotent des personnes les plus insoupçonnables du régime.

Et si les Béninois ont dit non à toute tentative de révision de la Constitution, c’est justement parce qu’ils n’ont pas confiance en leur Cour constitutionnelle que l’Exécutif manipule à sa guise. Le schéma de Yayi Boni est simple. Il révise la Constitution.

En 2016, il prétendra que c’est une nouvelle République. Des recours sont envoyés à la Cour constitutionnelle. Le groupe à Holo se réunit et déclare cette candidature de Yayi Boni recevable. Protestations. Yayi Boni « Bondit » et envoie les militaires massacrer les manifestants. On parlera de sang de cochons que les manifestants se sont aspergés.


Professeur, voici en quelques mots, l’idée que les Béninois se font de vous. Ils ont peur. Ils se demandent à quelle sauce vous les mangerez ?
En plus, professeur si vous pouviez entendre ce qui se raconte sur vous et votre équipe ? Si vous pouviez savoir ? Vous qui mettiez un point d’honneur à préserver votre intégrité ?

Vous qui avez travaillé avec Soglo sans vous compromettre ? Non, vous ne le méritez pas.
Avez-vous des besoins pressants ? Nous sommes capables d’organiser un téléthon en faveur de la Cour constitutionnelle, pour préserver son indépendance. Et tous les Béninois sont prêts. Ils veulent la liberté. Ils veulent leur Cour constitutionnelle du temps d’Elisabeth Pognon.

Ils veulent une Cour digne qui tranche sans aucune compromission. Ils veulent une Cour non corrompue, prête à résister au pouvoir en déconfiture de Yayi Boni. Ils veulent l’alternance en 2016. Ils veulent que la Cour aide à respecter la volonté du peuple béninois à la Conférence nationale. Ils veulent d’une vraie Cour constitutionnelle.
Et je sais que mon professeur peut relever ce défi !

Ch. T

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