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Le Matinal N° 4285 du 10/2/2014

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3ème échec des négociations sociales : le gouvernement exige une trêve, les syndicats résistent (Bientôt 96 heures de grèves par semaine)
Publié le mardi 11 fevrier 2014   |  Le Matinal




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Troisième rencontre gouvernement syndicats, troisième échec. La réunion de crise tenue hier lundi 10 février 2014 à l’Infosec à Cotonou qui a duré environ quatre heures d’horloge a accouché d’une souris. Face au moratoire de trois mois exigé par le gouvernement pour se pencher sur les 7 points de la plateforme revendicative, les Centrales syndicales posent des conditions et menacent de passer à 96 h de grève par semaine.


Les partenaires sociaux et le gouvernement n’arrivent toujours pas à accorder leurs violons sur les différents points d’achoppement. La troisième réunion de crise tenue hier n’a enregistré aucune avancée. Les négociateurs se sont quittés en queue de poisson.

En effet, après avoir accusé une heure et demie de retard, les émissaires du gouvernement se sont pointés devant les Centrales syndicales en leur demandant un moratoire de trois mois afin d’installer une Commission devant réfléchir sur les sept points revendicatifs qui leur sont soumis. « Une Commission sera installée.

Elle va enquêter sur les auteurs de la répression sanglante et examiner point par point vos différentes revendications.

Ce n’est qu’après cela que le chef de l’Etat verra dans quelle mesure il pourra satisfaire vos problèmes » a confié le représentant du présidium, Moise Mensah. Sans grande surprise, cette proposition a été rejetée par l’ensemble des partenaires sociaux.

Ces derniers précisent qu’avant qu’ils n’acceptent cette proposition, le gouvernement doit relever de leurs fonctions les auteurs de la répression de la marche du 27 décembre 2014 et rétrocéder les défalcations qu’il a opérées sur les salaires des fonctionnaires.

« Avant toute négociation, il faut que le pouvoir de Yayi règle les préalables. Toute reprise du travail est subordonnée à la satisfaction de ces préalables », ont déclaré le Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes, (Csa-Benin), Dieudonné Lokossou et son collègue de la Confédération générale des travailleurs du Benin (Cgtb), Pascal Todjinou.

Pour le Secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Benin (Cstb), Paul Esse Iko, le gouvernement est de mauvaise foi. Il estime que le Chef de l’Etat veut noyer les revendications des travailleurs en installant cette Commission. « Yayi veut nous faire tourner en bourrique. Il pense qu’en traînant les choses, il va monter le peuple contre nous.

Il se trompe. La rétrocession et le relèvement des auteurs de la marche sont prescrits par la Constitution. Il faut qu’il nous dise où il a mis les sommes défalquées. Je le mets en garde contre les actes d’intimidation et de répression » a-t-il indiqué. Face à la position intransigeante des syndicats, les émissaires de Yayi Boni ont suspendu sine die les travaux.

Menace de passer à 96 heures

La dilatoire dont a fait preuve le gouvernement au cours de la rencontre d’hier a mis en courroux les partenaires sociaux. Elles se disent frustrées par cette stratégie du gouvernement et menacent de passer à 96 heures de grève par semaine. « L’échec de la rencontre n’est pas du fait des Centrales syndicales. C’est de la responsabilité du régime en place. Tant que va durer le moratoire, on sera toujours en grève.

Lorsque cela va trop durer, nous allons mettre la barre très haute. Nous allons passer à 96 heures de grève. Au lieu de s’occuper des vrais problèmes de la nation, le régime en place envoie ses émissaires pour intoxiquer le peuple. Mais nous, on tient bon. Il ne peut pas nous amener dans l’ancienne Commission », a fait savoir le Sg/Cgtb, Pascal Todjinou.

Quant au Sg de la Fésyntra-Finances, Laurent Mètognon, il a invité les travailleurs béninois à poursuivre la grève, car leur salaire de février vient d’être amputé. « C’est du dilatoire. C’est de l’imposture. Il n’y a que la grève qui va vous permettre de jouir de vos droits acquis. Courage. Courage. Poursuivez la grève » a-t-il exhorté. Cependant toutes les Centrales syndicales se disent ouvertes au dialogue.

ILs ont dit

François Abiola : « Il faut du temps pour les enquêtes »

Si nous avons demandé un moratoire, c’est pour avoir le temps. Vous savez qu’il y a un point qui peut intéresser tout le monde. Les syndicats sont convaincus que la grève est légale. D’autres pensent qu’elle est illégale. Donc il faut bien une troisième qui va nous mettre d’accord sur la légalité. Donc ce sont ces points là qui nous ont motivés pour demander le moratoire pour qu’on puisse avoir le temps de faire les enquêtes. Pour situer les choses, nous avons pris le problème qui concerne le relèvement ou non du Préfet et du Commissaire centrale. On a abordé cette question là. Vous savez que pour ces questions on a besoin d’enquête approfondies pour savoir ce qui s’est passé. Donc, c’est pour cela Que nous mettons le moratoire.

Pascal Todjinou ‘’C’est du dilatoire’’

« C’est le gouvernement qui a décidé de suspendre la séance sine dié. Nous, organisations syndicales avons insisté pour qu’on trouve une solution à la crise, mais le gouvernement a préféré qu’on se voit plus tard. Cette précision est nécessaire sinon, on risque de penser qu’on va de préalable en préalable. Les gens avaient réellement espoir en la journée d’aujourd’hui lundi 10 février 2014. Mais comme on le dit, c’est du dilatoire. Autrement dit, les enfants ont commencé par s’amuser ».

Dieudonné Lokossou : « Il n’y a pas de trêve ni de moratoire »

Jusque-là le gouvernement n’a pas dit qu’il n’est pas capable de faire ci ou ca. Nous sommes en négociation et il faut que le gouvernement fasse preuve de bonne foi. Donc si les grèves continuent, c’est le fait du gouvernement. C’est le gouvernement qui ne veut pas que les écoles ne s’ouvrent pas.

Je voudrais profiter pour demander que les travailleurs répondent effectivement à temps et à contre temps au mot d’ordre que nous allons continuer de lancer jusqu’à nouvel ordre. Pour moi, on n’est pas en guerre. Il n’y a pas de trêve, il n’y a pas de moratoire. Je ne veux pas en entendre parler. Ils ont la solution en poche. Il faut restituer les sous défalqués. Il faut démettre le Préfet Azandé et le Commissaire Central Pierre Agossadou.

Paul Essè Eko : ‘’On ne demande pas une faveur à Yayi’’

J’ai tiré après plusieurs heures de concertation ce matin, une conclusion. Je ne parlerai pas du gouvernement, je parlerai du Chef de l’Etat, Yayi Boni. Il veut nous avoir à l’usure. Il veut nous avoir par le pourrissement. Il pense que tant qu’il traine la satisfaction des revendications, il pourra trouver des hésitants et soulever le peuple contre nous. Mais il se trompe. Je veux lui dire que nous ne demandons pas des faveurs au Chef de l’Etat.

Le relèvement du Préfet et du Commissaire centrale n’est pas une faveur, mais une obligation. Le retour de nos défalcations depuis 2012 n’est pas une faveur, mais une obligation. Ces points là ne sont pas à discuter. La constitution justifie nos revendications en son article 19. Le Chef de l’Etat n’est pas au dessus de la constitution.
Claude Ahovè

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