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Le Matinal N° 4285 du 10/2/2014

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Tentative de décrispation de la tension sociale : ce qui plombera les actions des médiateurs
Publié le mardi 11 fevrier 2014   |  Le Matinal


Nicolas
© aCotonou.com par TOP
Nicolas Adagbè, Président du Conseil Economique et Social


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Le feu est à la maison et tout le monde accourt pour l’éteindre. Le geste est sage mais est-ce que l’apport des uns et des autres sera pris en compte ? Le Chef de l’Etat, dernier rempart sera-t-il disposé à écouter les propositions issues des différentes concertations pour la résolution de la crise ?

Face à la crise sociopolitique, chacun veut apporter du sien pour que la situation se calme. Au premier niveau de la charpente, on retrouve le cadre de concertation composé des facilitateurs avec à leur tête, le Président du Conseil économique et social Nicolas Adagbè.

Dans la pratique, ce sont exclusivement les membres du gouvernement qui font face aux syndicats. Mais cette-fois ci, on retrouve aux côtés des ministres qui sont déjà près d’une dizaine, des facilitateurs. Il s’agit du Haut commissaire à la gouvernance concertée, du Président du Conseil économique et social et aussi du Médiateur de la République. Le geste n’est pas mauvais mais une question subsiste tout de même.

A-t-on vraiment besoin de si tant de personnalités pour régler le problème ? Si déjà on connaît la ligne du gouvernement, ne serait-il pas mieux de sélectionner les plus représentatifs ? Encore que l’important n’est pas dans le nombre, c’est dans la volonté réelle de consentir des sacrifices pour avancer. Le deuxième niveau de cafouillage, c’est l’intervention des structures de négociation ad’ hoc. En ligne de mire, la fondation Mathieu Kérékou.

En effet, face à la tension actuelle, ce creuset a mis en place un Comité qui a entamé un certain nombre d’actions allant dans le sens du dégel de la crise. L’initiative est méritoire car elle vise à régler la crise actuelle. Mais il n’y a rien à attendre de ce comité. Osons être suffisamment pessimiste. Ce Comité est né avec deux pieds moribonds. La justification n’est pas à chercher sur la lune. Elle saute à l’œil. En effet, le premier niveau d’échec de ce comité, c’est sa composition.

Dans ce Comité, on aperçoit d’anciens ministres du gouvernement du Président Mathieu Kérékou qualifiés par les locataires actuels ‘’d’espèces en voie de disparition’’. Allons-y nommément pour permettre de cerner la nuance. En effet, le Président du Comité Ali Houdou est un ancien ministre du Président Kérékou et de surcroit un ancien révolutionnaire. Au-delà du fait qu’il soit ‘’en voie de disparition’’ comme ils le disent, il est un révolutionnaire.

Un mot qui provoque des allergies fortes par ces temps qui courent. Le second personnage influent du Comité, c’est le Général Mama Sika. Il n’a pas été révolutionnaire, mais il fut ministre du gouvernement Kérékou. Ce qui envenime la situation, c’est la présence dans le comité d’un personnage apparemment très mal vu du côté du Pouvoir.

Celui-là, c’est le premier constitutionnaliste du Bénin, le Professeur d’université, ancien membre de la Cour constitutionnelle et fonctionnaire international Maurice Ahanhanzo-Glèlè. En plus de ce qu’il remplit la condition citée ci-dessus, il est un défenseur des libertés. De surcroit, il a été très remarqué ces derniers temps par ses prises de positions contre les décisions de la Cour constitutionnelle et la question de la révision de la constitution.

On se demande par quel miracle les membres de ce Comité ainsi composé entre autres, peuvent réussir à franchir les marches de la Présidence de la République. Et comme on pouvait s’y attendre, l’audience qu’ils ont sollicitée pour rencontrer le Chef de l’Etat n’a pas prospéré. Joint dans la journée du dimanche, le Président du Comité Ali Houdou l’a confirmé. Au regard de tout ceci, on remarque qu’on semble toujours tirer sur les ficelles.

Sur la Chaine de télévision Canal 3, le Président du Réseau Social Watch a déclaré que la condition pour une issue à cette crise reste le sacrifice et la logique de consensus. Le gouvernement est-il prêt à sacrifier ses illusions politiques pour rassembler tout le monde autour de cet impératif ? Répondre par l’affirmation serait un exercice dangereux.

Une issue difficile

Pour certains membres du gouvernement, le seul et unique creuset reconnu en matière de négociation, c’est le cadre de concertation gouvernement/syndicats. On ne saurait dénier à ceux-ci le rigorisme quant à l’application des textes. Mais en matière de dialogue, toutes les voies mènent. Rien ne dit que ceux mandatés pour dialoguer réussiront le pari.

La preuve, trois rencontres déjà, mais rien de concret à se mettre sous la dent. On se demande même si la présence de certaines personnalités au dialogue ne tue pas le dialogue. Dans un contexte pareil où tout ressemble à un atermoiement stérile, nul ne sera de trop.

Le sursaut des structures ad ‘hoc pour régler la crise ne devrait pas être balayé. Et parlant de structures ad’ hoc, on retrouve aussi l’Assemblée nationale dans la grève des praticiens hospitaliers. L’Assemblée nationale a réussi à surseoir au mot d’ordre ‘’hôpitaux morts’’ déclenché par les praticiens hospitaliers.

C’est un exploit qu’il faut saluer. Mais une question subsiste. Quelle sera l’issue quand on sait que le dernier mot ne revient pas aux députés mais au gouvernement. Surtout qu’on sait aussi que le courant entre les deux personnalités que sont le Chef de l’Etat et le Président de l’Assemblée nationale tarde à prendre, il y a de belles questions à se poser à ce niveau.

Cette action des députés ne gêne t-elle pas déjà l’entourage du Chef ? N’y aura-t-il pas des manœuvres obscures pour torpiller cette noble initiative des députés ? Si cette hypothèse était à admettre, une question subsiste. Qui bloque vraiment le dialogue ? En tout cas l’idéal, c’est de fédérer toutes les énergies dans un cadre plus représentatif.

Hospice Alladayè

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