Si Boni Yayi ne veut écouter personne pour reculer dans la crise qui secoue actuellement le Bénin, il y a tout de même le Général Mathieu Kérékou à qui il ne saurait en principe opposer un refus d’obtempérer. Le Général Président a donc de ce part une responsabilité morale à assumer en appelant Boni Yayi à se pencher réellement sur les problèmes actuels du Bénin et y apporter des solutions.
Tous les Béninois doivent se rappeler qu’au temps fort de la crise liée à la liste électorale en 2011, il a fallu que le Général Mathieu Kérékou sorte pour que la machine à gagner de Boni Yayi puisse aller à son terme.
Les Présidents Kérékou, Zinsou et Soglo avaient invité les candidats à accepter d’aller aux élections avec un rajout finalement aléatoire de quelques uns sur les listes.
De ce fait, le Général Mathieu Kérékou porte aujourd’hui la responsabilité morale qui veut qu’il invite son successeur, qu’il a sauvé en 2011, en d’une concertation salutaire pour le Bénin. Car si Mathieu Kérékou n’était pas sorti en ce temps, toute tentative des deux autres présidents serait probablement une peine perdue.
La preuve est que le président Soglo était dans le processus depuis et faisait des propositions non prises en compte par le Président Yayi. Les partisans du Président Zinsou aussi ne cessaient de monter au créneau pour exiger la bonne conduite de la Lépi. Et pour sauver la situation et surtout le Chef de l’Etat qui ne savait plus comment faire avancer le dossier face aux autres formations politiques qui refusaient la mascarade de la liste, Mathieu Kérékou est venu appeler au calme. Son message était une invite à des gens bien indiqués qui n’avaient plus un autre choix que de suivre le mot d’ordre du « Caméléon ». Aujourd’hui, le pays va mal et cela ne mérite pas un silence de la part du Général Président Mathieu Kérékou. Il faut qu’il invite le Chef de l’Etat pour lui dire ce qu’il faut et surtout partager avec lui la sagesse avec laquelle il a dirigé le Bénin du renouveau démocratique. Son humilité légendaire qui sait jusqu’où il ne fallait jamais aller dans un bras de fer avec les travailleurs doit être partagée avec Boni Yayi. Ainsi, il aura apporté à nouveau de l’eau au moulin de la grande estime que lui vouent aujourd’hui les Béninois. Ne pas agir maintenant lui ferait porter une responsabilité morale vis-à-vis de l’histoire au sujet du deuxième mandat de Boni Yayi. Les filaos ont donc besoin d’accueillir l’actuel patron de la Marina ; à défaut, il faut que le Général, tel un sage expérimenté, frappe à la porte du palais de la présidence de la République comme un invité surprise. Cette démarche vaudra son pesant d’or pour sauver le Bénin d’une catastrophe annoncée. Cher Président, tant que vous vivrez, le devoir vous appellera pour toujours aider à sauver le pays qu’il a plu à vos compatriotes de vous appeler à servir au plus haut niveau durant environ 27 ans.
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