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Le Matinal N° 4286 du 11/2/2014

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Edouard Loko, Pdt du comité d’organisation : « Vers une nouvelle ère pour les médias au Bénin »
Publié le mercredi 12 fevrier 2014   |  Le Matinal




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Douze ans environ, après les premiers, les deuxièmes états généraux de la presse béninoise se tiendront sous la supervision de l’actuel vice-président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, Edouard Loko. Par l’entremise d’un entretien, ce dernier a indiqué que les prochaines assises aboutiront à plus de professionnalisme dans les médias.


« Professionnalisation ». C’est le credo principal de l’organisation des deuxièmes états généraux de la presse béninoise qui se tiendront dans les jours à venir. Pendant deux ou trois jours, 300 participants, dont 240 provenant du monde des médias et les autres des institutions de la République, réfléchiront sur le devenir de la presse béninoise en quête de professionnalisme.

Ainsi, il sera question de redorer le blason des médias au Bénin. Comment ? Selon le vice-président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) et président du comité d’organisation desdits états généraux, Edouard Loko, il est temps d’avoir au Bénin de véritables entreprises de presse où les conditions de vie et de travail des journalistes seront améliorées.

« La liberté de presse est une question sensible. Il nous faut aujourd’hui de véritables entreprises de presse économiquement puissantes, des organes de presse capables de bien payer les journalistes… », a déclaré Edouard Loko. « Nous allons faire le diagnostic de tous les problèmes que nous rencontrons dans la presse… », a-t-il ajouté

Organisation
des médias

En dehors du professionnalisme, la restructuration des associations et organisations des médias sera au cœur des échanges pendant les deuxièmes états généraux de la presse. En premier lieu, le rôle et la mission de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication feront l’objet de résolutions. Ici, il s’agira de faire de cette institution, un organe plus proche des acteurs des médias.

« On discutera longuement de la Haac… », a révélé Edouard Loko. Ceci permettra de dépolitiser la Haac. De même, les textes, régissant le journalisme au Bénin, seront réétudiés pour mieux organiser la profession. « La presse béninoise est l’une des plus organisées dans la sous-région en terme de textes. Mais, nous devons aller plus loin… », a fait savoir Edouard Loko.

De ce fait, il est attendu des deuxièmes états généraux de la presse béninoise des résolutions efficaces et capables pour plus de professionnalisme dans le monde des médias. « Au lendemain de ces assises, les dispositions seront prises pour appliquer les recommandations… », a rassuré M. Loko. Selon ses propos, lesdits états généraux constituent un tournant décisif pour la professionnalisation de la presse béninoise.

Jules Yaovi Maoussi

Michel Tchanou, ancien président de l’Odem
« …Nous allons prendre des résolutions qui seront noyées par les Communales »
L’ancien président de l’Odem reste très confiant mais méfiant. Il est optimiste par rapport aux prochains états généraux mais s’inquiètent en même temps de ce que deviendront les décisions prises si rien n’est fait pour le suivi des recommandations, au regard des élections qui s’approchent.
Le Matinal : Douze ans après les premiers états généraux de la presse, quel bilan peut-on faire de ces assises ?

Michel Tchanou : Il faut dire qu’aux états généraux de 2002, on avait envisagé un certain nombre de chantiers qui devaient être réalisés. Certains l’ont été, d’autres non. Pour ce qui concerne la presse écrite, il y en a qui nous aurait permis d’évoluer, mais qu’on n’a pas pu atteindre malgré tous nos efforts. Entre autres, on a pu mettre sur pied l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias (Odem), l’Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb), le Conseil national du patronat de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa), la Maison des médias ( Mdm).

Entre autres échecs des états généraux, on peut citer : la non mise sur pied de la Centrale d’achat des intrants. Si c’était fait, elle allait alléger les charges au niveau des journaux. La création de l’école du journalisme et la révision à la hausse de l’aide de l’Etat à la presse privée ont aussi été chose effective.

Pour ce qui est des recommandations vis-à-vis de l’Assemblée nationale, rien n’a été fait par rapport à la presse écrite. Quant à celles adressées à la Haac, la révision à la baisse des redevances annuelles a été obtenue, le toilettage des textes relatifs au guide du promoteur et des cahiers de charge n’est pas fait.

Lorsqu’on jette un regard sur les recommandations issues de ces rencontres, beaucoup n’ont pas été mises en œuvre. A quoi cela est dû ?

C’est un problème de suivi. Par exemple pour la Centrale d’achat, des démarches ont été faites. Mais il y a eu des disfonctionnements. Le Comité de suivi qui a été mis en place au lendemain des assises a vécu pendant un temps.

Et que faut-il faire pour éviter le même sort que les recommandations de 2002 ?

On peut mettre en place un Comité de suivi avec un chronogramme bien défini. On peut aussi dire par exemple qu’après six mois on fera une évaluation. Mais si tel n’était pas le cas, après les assises, chacun va croiser les bras. Et ce sera dommage.

De façon concrète, qu’attendez-vous des 2èmes assises des états généraux ?

Il y a une révolution qui est à l’horizon, le passage de l’analogique au numérique. Mais avant, le grand chantier que nous espérons et autour duquel nous devons discuter, c’est le Code de l’information et de la communication qui rassemble toutes nos anciennes lois car jusque-là, la presse est régie par des lois éparses. Pour une fois, on aura un corpus complet de ces différentes lois qui contient beaucoup d’innovations et apportera un changement. Mais tous nos amendements n’ont pas été suivis.

il y a aussi, le statut de l’entreprise de presse parce que aujourd’hui vous allez remarquer que nous nous battons pour l’assainissement de la profession mais on ne peut pas le faire sans une revue de la Convention collective, sans une réorganisation de l’entreprise de presse.

Le Code stipule que n’importe qui ne peut plus se lever pour créer une entreprise de presse. Il faut une organisation à mettre en place. En plus de cela, il y a aussi le Code de publicité parce que nos organes fixent chacun à sa manière le prix des publicités. Ce qui cause beaucoup de disfonctionnements.


La question des journalistes sans salaires est à ne pas perdre de vue. Nous avons un débat sur la Convention collective depuis près de 15 ans. La Convention qui est mise en application est même dépassée sans qu’elle ne soit appliquée. Désormais, si on crée le répertoire des entreprises de presse qui ont un statut, qui paient les impôts, on peut régler le problème. Mais tant que ce problème ne sera pas réglé, on ne sortira pas de l’auberge.

Les états généraux doivent également nous permettre de discuter du passage de l’analogique au numérique. Il faudra aussi s’intéresser au statut des journalistes. Comment faire donc pour fidéliser les journalistes et faire en sorte que les gens puissent faire carrière dans le journalisme ?

On va en discuter. Il faut donc revoir les conditions de vie des animateurs des médias. On ne cessera de parler de dérapages tant que les journalistes ne seront pas bien payés. Pour l’assainissement de la corporation, il faut prendre des lois.

Après 24 ans de démocratie, nous avons remporté la bataille de la pluralité. Il nous faut maintenant mener le combat de la qualité qui passe par le texte approprié. Donc il y a ces deux chantiers.
Au-delà du fait que la Loi sera envoyée à l’Assemblée nationale, il faut que les journalistes s’organisent en lobbying pour aller au Parlement et faire des plaidoyers.

Ceci afin que les conditions que nous avons mis dans le Code ne soient pas corsées par les élus du peuple. Une chose est de prendre une loi, mais l’autre est de suivre le vote de ladite loi parce qu’il y a beaucoup de députés qui n’aiment pas les journalistes.

Votre conclusion

Après ces états généraux, on entre déjà dans les périodes de campagnes. Et si nous ne faisons pas attention, nous allons prendre des résolutions qui seront noyées par les Communales, Législatives et Présidentielle à venir. Si nous n’avons donc pas un bon Comité de suivi, nous risquons de ne rien avoir car nous sommes en présence d’un régime qui tend vers sa fin. Le contexte nous oblige à avoir un contexte bien précis et à bien cibler nos objectifs.

Propos recueillis par Serge Adanlao

Akuété Assévi, Dg/Onip
« Ces assises doivent nous permettre d’alerter les gouvernants face à nos problèmes »
« Le mérite des premiers états généraux de 2002 a été d’initier et de développer la profession de la presse.

D’abord on était en rang dispersé, mais on a pu faire la part des choses. A coté de cela, à partir des états généraux les professionnels des medias ont pris leurs destinées en main parce qu’on leur a dit officiellement de s’organiser. Il leur revient de se donner des directives pour l’amélioration de la qualité de la presse béninoise.

Les premiers états généraux ont apporté un certain dynamisme pour faire prendre conscience de la réalité. Comme autre acquis, il y a le fait qu’à partir de ces états généraux, les professionnels sont mieux contrôlés par l’instance de régulation. En outre, les états généraux sont venus consolider les acquis de l’Odem.

Pour ce qui n’a pas marché, il y a la non recommandation de la création de la centrale d’achat des intrants. Autre échec, on a pensé qu’on peut mettre en place une maison de la presse libre. Là aussi, c’est un échec. Par rapport à la centrale d’achat, je ne comprends pas pourquoi ceux qui se sont constitués en associations et qui ont investi dans ce domaine n’ont pas pu bénéficier du support de la Haac.

Les prochains états généraux doivent nous permettre d’améliorer la qualité de nos productions. Nous devons faire un état des lieux et tirer des leçons pour mieux développer la profession. Ils doivent nous permettre d’examiner les raisons pour lesquelles on n’a pas de véritables entreprises de presse.

Ces assises doivent nous permettre d’alerter les gouvernants face à nos problèmes. Il y a le fisc qui nous pourchasse, il y a la carte de presse qui n’est pas encore bien considérée. Nous devons aussi, en tant que professionnels des médias, faire des autocritiques et trouver des solutions pour améliorer la presse béninoise.

Propos recueillis par Claude Ahovè

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