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La Presse du Jour N° 1850 du 21/3/2013

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A la découverte de Mme Sébastienne Adjadogbédji (Dg CVSFEB/Groupe Pépite d’or) : "J’ai voulu voler au secours de mes frères grâce à mes connaissances en agroalimentaire"
Publié le samedi 23 mars 2013   |  La Presse du Jour


Mme
© aCotonou.com par DR
Mme Sébastienne Adjadogbédji (Dg CVSFEB/Groupe Pépite d’or)


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Dans nos investigations pour vous présenter une dame qui apporte depuis des années, sa pierre à l’édifice de notre société, nous avons déniché, pour vous lecteurs, une femme qui lutte pour la bonne santé de ses » compatriotes « , comme elle aime si bien le dire. Bien qu’elle ne l’ait pas voulu, nous avons jugé opportun de la tirer en ce jour, de l’ombre où la méchanceté de l’Homme avait voulu la laisser. Il s’agit de Mme Sébastienne Adjadogbédji, Directrice générale du Centre de Vulgarisation du Soja et des Foyers Economiques du Bénin (Cvsfeb) ainsi que du Groupe Pépite d’or. Très croyante, persévérante et passionnée de l’orgue à ses heures perdues, elle fait, depuis 30 ans, de la promotion et de la transformation du soja son quotidien et surtout sa raison de vivre.

Dotée d’un professionnalisme, d’un savoir et d’un savoir-faire inouïs dans l’agroalimentaire, Mme Sébastienne Adjadogbédji, mariée et mère de 4 enfants dont 3 garçons et une fille, est un merveilleux exemple qui symbolise l’excellence féminine. La portée de son activité devrait donc pousser les autorités béninoises concernées par ce secteur, à l’accompagner financièrement en vue de l’ériger en une référence nationale, sous-régionale et internationale en la matière. Ce qui rendra certainement le Bénin gagnant sur les plans agricole et économique. Empreinte d’une discrétion et d’une efficacité sans pareille, elle est le numéro 1 dans la vulgarisation et la transformation du soja au Bénin. Mue en permanence par une myriade d’innovations, elle ne se lasse de créer à base d’une légumineuse qu’est le soja, des produits de consommation aux valeurs nutritives et thérapeutiques, contrôlés par la Dana et reconnus par des laboratoires de renommée nationale et internationale.

Ce qui lui a valu son titre de Numéro 1
Sa passion pour la promotion de la culture du soja, la vulgarisation des valeurs nutritives du soja, la transformation et la consommation du soja, est née au terme du »projet Soja » parrainé en 1982 par le » Catholic Relief Services » (Crs) au Bénin. Ainsi, en pleine période révolutionnaire et en sa qualité de responsable au Crs à cette époque, Mme Sébastienne A. a eu l’ingénieuse idée de continuer l’œuvre enclenchée par les partenaires en la matière. En voyant ses » compatriotes » rester 8 à 9 mois sans salaire et pour pérenniser les acquis dudit projet, elle a donc entrepris sur fonds personnel, et avec l’aide de son mari (qui, soulignons-le, n’a ménagé aucun effort pour l’accompagner financièrement et moralement dans la concrétisation de ce projet relatif au soja), de se rendre dans les garnisons, les centres sociaux, les hôpitaux, les écoles et les camps militaires pour sensibiliser la population béninoise sur la consommation du soja. Dans ce cadre, elle organisait des séances de démonstrations culinaires des produits dérivés du soja et elle procédait à leur distribution gratuite. Aussi, pour aider ses compatriotes à lutter contre la déforestation par l’usage des foyers économiques, elle créa d’abord en 1994, le Centre de Vulgarisation du Soja et des Foyers Economiques du Bénin (Cvsfeb) où elle a commencé à fabriquer et à vendre des foyers économiques. Elle a en ce sens, suscité la fabrication du foyer » Nasû « . Puis, quelques années après, elle créa le Groupe Pépite d’Or qui, avec le Cvsfeb, représente en réalité toute une chaîne d’industrie agroalimentaire. On peut même parler en termes de complexe de transformation du soja. Car, le Cvsfeb est également une unité de transformation des grains de soja en une farine (sofarine-G) qui remplace la viande hachée utilisée pour les sandwichs ; des germes de soja, en farine (Pépite d’Or) parfumée à l’ananas, vanille, l’anis, au chocolat, au baobab, et en de la farine Beau Bébé 1er et 2è âge ; de la farine de soja, en lait (Soja Milk, comparable au lait de vache), en biscuits (soyascuit) et en corn-flakes (yoki-yoki). Il importe de préciser ici que Mme Sébastienne A. a été la première personne à avoir réalisé des émissions sur l’Ortb, sur le soja et à avoir donné plusieurs recettes sur la préparation du fromage au soja et sur bien d’autres produits dérivés du soja. Quant au groupe Pépite d’Or ayant donné son nom à la farine instantanée sus-citée, il est un canal de commercialisation des produits finis, semi-finis et fabriqués par le Cvsfeb.

Des innovations d’inspiration divine

Les innovations en matière de produits dérivés du soja de Mme Sébastienne A. ont pour unique source une inspiration qu’elle-même n’arrive pas à expliquer. Etant très fervente dans le catholicisme, l’on peut donc qualifier cette inspiration de divine. Car, à ses dires, seul Dieu lui insuffle les idées novatrices et lui donne les moyens nécessaires pour les concrétiser. L’on déduit donc de ses propos très humbles, que c’est cet être suprême qui agit par elle en lui insufflant d’être par son activité, aux côtés de ses compatriotes. Il s’agit ainsi d’une œuvre sociale et de charité qu’elle exécute en faisant fonctionner ces deux structures à travers ses multiples innovations qui sont au service de la bonne nutrition et de la bonne santé des Béninois. Elle juge en effet qu’il est capital pour elle de sensibiliser toute la population béninoise sur l’importance de la consommation du soja riche en protéine, phosphore, calcium et vitamine A, B1, B2….. Elle a la conviction que c’est la mission dont l’éternel l’a investie durant son séjour sur terre. Une mission qu’elle a préféré circonscrire à son pays le Bénin en dépit des offres alléchantes qu’elle a reçues de l’extérieur. Une mission dont elle ne veut non plus se détourner malgré les médisances, les calomnies et les épreuves de haine lui ayant causé pendant plusieurs années de graves maladies au début de son entreprenariat en la matière. Sa seule force, étant de » convertir sa souffrance en joie « .
Par ailleurs, son esprit novateur toujours en ébullition l’a amenée à fabriquer, en dehors des produits sus-cités, un défatigant naturel appelé » j’assure le thé « , du gari enrichi au soja sucré lacté et au soja simple ; du tapioca (farine de manioc) enrichi au soja sucré et aromatisé au lait de coco ; du goussi (citrouille) simple et granulé à base de soja ; un assaisonnement d’épices (So-Afi) à base de soja. Et tout dernièrement, » Tonifia « , un jus de soja aromatisé à l’ananas, sans ajout de sucre, sans conservateur ni colorant, et une nouvelle farine Pépite d’Or faite à base du riz local, du soja et du miel.
Commercialisés dans les grandes surfaces sur toute l’étendue du territoire national, dans les boutiques, les centres de santé et disponibles dans les pharmacies de Cotonou à Malanville en passant par Parakou, ces produits ont valu à leur conceptrice plusieurs prix, trophées et distinctions.

Lesquels ?

Elle a obtenu le 1er prix spécial en agroalimentaire du Cbrst, en 1977; une médaille d’or et un diplôme de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi) en 1999 et en 2000 ; les Trophées Recades en 2002 ; le prix Uemoa de la meilleure femme entrepreneuse au Salon international de l’agroalimentaire de Cotonou en 2003 ; le trophée Cauris International de l’excellence et de l’intégration de l’Uemoa et le trophée des oscars de l’entreprenariat féminin kafour à Cotonou en 2004; le prix de la banque mondiale lors de la foire régionale de développement en 2006 à Bamako ; la nomination dans l’ordre du mérite agricole en 2007 ; la délivrance du certificat iso 9001 version 2008 par Moody international certification en novembre 2011 et l’obtention de la certification iso par l’Uemoa en 2012. Elle a récemment reçu en février 2013, le trophée » Alopheir » de la 2è édition des Oscars de l’Artisanat Africain, octroyé aux entrepreneurs qui sont passés de l’artisanat à l’industrie.

Une femme au cœur d’ange

Mme Sébastienne Adjadogbédji est en effet, une femme très dynamique, affectueuse, disponible, endurante et déterminée qui a été motivée à s’engager dans cette œuvre par le travail bien fait, le patriotisme et l’amour du prochain. Des préceptes comptant énormément pour elle et l’ayant amenée à adopter pour philosophie » Azowènongbôya » qui signifie que » c’est le travail qui met fin à la pauvreté « . Par le biais de ses centres situés à Kouhounou, Agla, Djidjè et Pahou à Ouidah, elle crée ainsi beaucoup d’emplois. Car, elle a à sa disposition environ une centaine de personnes dont 70% de femmes (toutes mères et épouses) qui travaillent dans ses unités de transformation ainsi qu’un groupement de 32 femmes transformatrices de gari enrichi au soja. Elle permet donc à celles-ci d’exercer une activité génératrice de revenus susceptible de les aider à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.

Mot de fin

Au regard du dynamisme de cette dame dont les efforts sont à louer dans le secteur de l’agroalimentaire, l’on ne peut qu’interpeller les autorités béninoises, les institutions financières et autres organismes d’appuis à l’entreprenariat, à lui témoigner un accompagnement financier et matériel conséquent. Car, il s’agit d’un projet dont elle a déjà passé le cap du suivi et de l’exécution. Etant actuellement à la phase de développement, nous estimons qu’il est très important que les personnes de bonne volonté l’assistent véritablement en vue de la pérennisation de ses actions. Ceci devrait normalement susciter un réel engouement au niveau de tous les ministères du pays. Car, l’agroalimentaire étant incontournable pour le développement d’un pays, son essor ne peut qu’être par ricochet, avantageux pour les secteurs de l’agriculture, du commerce, de l’emploi et de la recherche scientifique. De plus, dans un contexte où l’intégration économique et la mondialisation sont devenues incontournables, une telle poussée des innovations de cette dame, s’impose afin qu’elle puisse exporter les valeurs nutritives du soja, une richesse du Bénin et contribuer davantage à la bonne nutrition des Béninois à travers une alimentation riche et équilibrée. Car, 1kg de soja vaut 2kg de viandes, de poissons, de crabes, de crevettes, 60 œufs et 10l de lait de vache. Nous ne pouvons donc que lui souhaiter, grâce au concours de plusieurs donateurs, de continuer à émerveiller sans cesse ses consommateurs par ses créativités d’ordre alimentaire.

Réalisé par Monaliza Hounnou (Stg)

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