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Le Matinal N° 4288 du 13/2/2014

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Echec des négociations gouvernement-syndicats:Les enseignants du supérieur dénoncent la dictature de Yayi
Publié le jeudi 13 fevrier 2014   |  Le Matinal




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Les enseignants du supérieur, à travers une adresse au peuple béninois et au monde, sont très remontés contre le Chef de l’Etat Yayi Boni. Ils condamnent la politique d’enlisement orchestré par le gouvernement dans la conduite des négociations gouvernement-syndicats. Ils lisent à travers cette attitude, une radicalisation de l’autoritarisme et un démantèlement de l’Etat de droit. (Lire leur communiqué)


Adresse au peuple béninois par la communauté universitaire

Au terme de son Assemblée Générale hebdomadaire du lundi 10 février 2014, tenue sur le campus de la Faculté des Sciences de la Santé à Cotonou, la communauté des enseignants du supérieur en lutte a décidé de s’adresser au peuple pour se prononcer sur le traitement fait par le pouvoir de la situation actuelle et prendre à témoins, à la fois, l’opinion nationale et internationale.

I- La position de la communauté des universitaires

Chers compatriotes !

Depuis un mois et demi, la situation sociopolitique de notre pays est marquée par la grève générale des Confédérations et de la FeSyntra-Finances. Ainsi, les secteurs de l’éducation, de la santé, des finances et de la justice sont paralysés. Il y a eu trois rencontres infructueuses entre le gouvernement et les Confédérations.

Une analyse objective des conditions de ces échecs successifs révèle :
- une volonté marquée du Président de la République et de son gouvernement de travailler méthodiquement à l’enlisement des négociations pourtant souhaitées par tous ;

- la mise en œuvre d’une stratégie machiavélique de diversion du peuple.
Pour quelles fins ? Une radicalisation de l’autoritarisme et à terme le démantèlement de l’Etat de droit ?
Il y a lieu de croire que la crise sociale actuelle est moins grave que le traitement qu’en fait le pouvoir. Les effets nocifs de la crise, ses impacts sur les conditions de vie des populations, sur la stabilité de l’Etat de droit et son essor, sur l’économie nationale et la paix sociale sont si considérables qu’il est difficile de comprendre la position du Chef de l’Etat et de son gouvernement.
Après deux rencontres infructueuses entre le gouvernement et les Confédérations en lutte, venir à la troisième et « demander un moratoire de trois (03) mois pour réfléchir sur ce qu’il faut faire, pour reconnaître que le Préfet de l’Atlantique/Littoral a tort d’interdire les marches, pour reconnaître que le Commissaire Central de Cotonou a tort de fusiller les manifestants pacifiques du 27 décembre 2013, pour reconnaître que le gouvernement a tort de violer la Constitution du 11 décembre 1990 et ses propres lois en faisant procéder aux défalcations sur salaire, c’est tout simplement refuser le dialogue, s’empêtrer dans la crise, entretenir à dessein cette crise là. »
L’ordre donné de procéder aux défalcations sur les salaires de février 2014 (!!), au mépris du geste patriotique des praticiens hospitaliers qui ont ajourné généreusement le mot d’ordre ‘’Hôpitaux morts’’, procède des mêmes objectifs.
Il apparaît donc net que le gouvernement et son chef ont fait le choix de la confrontation franche.
La communauté universitaire proteste contre ces menées et s’oppose à cette politique de pourrissement voulue. Elle décide de prendre à témoins, à la fois, l’opinion nationale et internationale.

II- Prises à témoins

A) Au plan national

Les enseignants des Universités Nationales du Bénin, réunis au sein de l’Intersyndicale des Universités Nationales du Bénin, prennent à témoin le peuple béninois des dérives totalitaires du pouvoir du Président Boni Yayi telles que décrites supra.
Pour assouvir le dessein autocratique du chef et mettre en exécution son plan occulte de démantèlement de l’Etat de droit, le Président de la République et son gouvernement se sont installés dans une stratégie d’escalades dans les provocations pourrissant toute initiative responsable de la résolution rapide de la crise sociale actuelle.
Aucun travailleur, entièrement convaincu de ses droits, constitutionnellement, législativement et réglementairement établis, ne cédera jamais devant la brimade, l’injustice.
C’est pourquoi, les enseignants du supérieur sont solidaires de la radicalisation du mouvement en cours en vue de :

- la satisfaction sans délai et sans conditions de tous les préalables et points essentiels des revendications actuelles ;

- la rétrocession sans délai et sans conditions des défalcations sur salaire injustement opérées par la force de la dictature.

Faute de quoi, l’année académique 2013-2014 sera invalidée sans possibilité d’un quelconque rattrapage, même après la satisfaction tardive. A cet effet, les enseignants ne seront nullement sensibles, le moment venu, aux appels et autres interventions des parents et autres acteurs de l’éducation ou de la cité.
En tout état de cause, le gouvernement et son chef seront tenus responsables des conséquences de l’obstination des uns et de l’inaction ou de l’indifférence des autres.

B) Au plan international
Les enseignants du supérieur se préoccupent du refus du gouvernement et de son de chef d’apaiser la tension sociale actuelle et de leur choix pour le pourrissement de la situation et l’aggravation de la crise. Cette situation ne saurait laisser indifférent. C’est de l’avenir de la démocratie et de l’Etat de droit qu’il s’agit. La communauté universitaire prend à témoin la communauté internationale.

Chers compatriotes !

De tout ce qui précède, rien ne pourra justifier de chacun de nous une coupable indifférence ou passivité. Notre patrie est en danger, conjuguons nos efforts pour empêcher une remise en cause des acquis démocratiques et l’instauration d’un ordre totalitaire.
Aux travailleurs en lutte ! Mobilisons-nous davantage pour arracher nos droits et avantages confisqués !

Abomey-Calavi, le 11 février 2014

Pour l’Intersyndicale,

ont signé :
Sg Snes

Dr. Vincent S. Houndédako

Sg Synares Prof. Fulgence Afouda

Sg Synhub Prof. Thomas C. Lokossou

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