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Vox populi sur les états généraux de la presse : Les réquisitoires et doléances des professionnels des médias
Publié le vendredi 14 fevrier 2014   |  Educ'Action




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Elévation du niveau de vie des journalistes et leur niveau intellectuel, deux préoccupations qui tiennent à cœur aux professionnels des médias et sur lesquelles les états généraux sont appelés à sérieusement réfléchir. Ils les ont exprimées à travers un vox réalisé cette semaine dans les villes de Cotonou et de Porto-Novo. Ceci, en prélude aux états généraux de la presse qui s’ouvrent dès la semaine prochaine, précisément le mercredi 19 février de cette année. A travers les lignes qui suivent, des confrères balisent le terrain, font l’état des lieux de la presse. Aussi n’ont-ils pas manqué d’émettre des vœux, de faire des suggestions et de formuler des doléances pour des états généraux des plus réussis.

Justin Sossou, retraité, ancien Chef programme de la Radio Nationale

« Toutes les fois que nous allons respecter les règles du métier que nous avons appris, je pense que la presse va se porter mieux… »

« Je crois que s’il y a des choses à faire pour que la presse que nous avons ici dans notre pays donne un autre visage de ce qu’elle est réellement, c’est déjà le professionnalisme. Nous exerçons un métier noble. Notre métier a des règles. Mais respectons nos règles, respectons les règles de notre métier, le métier que nous avons appris. Il ne faut pas se laisser aller à des chantages. Toutes les fois que nous allons respecter les règles du métier que nous avons appris, je pense que la presse va se porter mieux. Tous autant que nous sommes, tous nous avons besoin d’argent mais quel argent ? Est-ce qu’on va chercher l’argent pour tuer sa profession qui est très respectée et respectée partout? Je crois qu’il y a encore quelque chose à faire. Je crois aussi que l’opportunité qui nous est offerte incessamment va permettre encore d’assainir un peu les choses. On n’a pas besoin de devenir tous riches en même temps. Les problèmes sur lesquels je souhaite que ces états généraux se penchent par rapport à ce que je pense, c’est déjà qu’il y a beaucoup de journalistes qui sont sortis de plusieurs écoles, cela ne gène personne. Mais même ceux qui n’ont pas fait des écoles et qui ont été formés sur le tas, ils connaissent les règles élémentaires du journalisme. Que ce soient prioritairement respectées, les règles de l’art pour qu’on soit crédible. Donc, je suis convaincu que dès que cela va se faire, on va régler tous les autres problèmes. »

Peggy Ludovic Dagba, Rédacteur en Chef de Golfe FmPeggy Ludovic Dagba

« Les états généraux pour moi doivent se consacrer à deux éléments : l’élévation du niveau de vie des journalistes et leur niveau intellectuel. »

« Il me plait d’abord de dire merci à ceux qui font des préoccupations de la presse, de réelles préoccupations et qui veulent que l’on puisse véritablement nettoyer l’image de notre presse à travers ce rendez-vous important qui est le deuxième du genre, il me plait vraiment de leur dire merci. Merci parce que c’est très important que notre commune maison soit toilettée. La presse béninoise est quand même l’une des presses les plus dynamiques de la sous-région et on ne devrait pas dire que c’est l’une des plus à plaindre. Il y a beaucoup de qualités mais en revanche, il y a beaucoup de problèmes. Deux éléments essentiels me tiennent à cœur par rapport à ces états généraux de la presse. Premier élément, il est aujourd’hui important de relever le niveau de vie des journalistes parce que si on veut une certaine indépendance des journalistes et des organes de presse, il faut d’abord qu’ils soient indépendants dans leurs vies. Ils ne sont pas payés, ils ne sont pas bien payés. Imaginez un journaliste qui sort de chez lui, qui a une famille, qui a le loyer, les charges fixes à qui on paie 50.000, 40.000, 35.000 francs Cfa. Alors moi, je demande que les états généraux puissent vraiment travailler à améliorer le niveau de vie des journalistes. Deuxième élément, l’épanouissement on en parle mais beaucoup plus aussi sur le plan de la formation parce que c’est la formation qui va affiner son niveau et lui permettre de vraiment être indépendant et compétitif. On n’a plus rien à envier aux journalistes européens. Moi, je suis très à l’aise quand je suis dans un débat avec un journaliste européen parce que nous avons pratiquement les mêmes armes et les mêmes expériences. Ce qui reste, c’est la formation qui pèche chez nous parce que tout le monde n’a pas cette opportunité-là de se former. Donc les états généraux pour moi doivent se consacrer à deux éléments : l’élévation du niveau de vie des journalistes et leur niveau intellectuel. »

Pélagie SolotéPélagie Soloté, Rédacteur en Chef de la Télévision Nationale

« Nous souhaitons aujourd’hui une presse de qualité… »

«Que souhaitons-nous aujourd’hui pour la presse béninoise ? Une presse de qualité, une presse qui se respecte, une presse au sein de laquelle les membres peuvent se dire désormais les loups ne se mangent pas entre eux, une presse de qualité pour que chaque membre officiel de la presse béninoise se dise je mérite le titre que je porte sinon il y aura toujours un grand point d’interrogation devant notre profession. Et c’est vraiment dommage ! »

Wilfried Ahouassou, Rédacteur en Chef de Capp Fmwilfried

« Je souhaiterais qu’on définisse clairement la qualité du journaliste. Qui est journaliste et qui doit l’être ? …»

« Premier problème, je souhaiterais qu’on définisse clairement la qualité du journaliste. Qui est journaliste et qui doit l’être ? Parce que nous avons constaté que le métier est ouvert, n’importe qui y entre, ce qui fait que tout le monde est confondu et aujourd’hui, on n’est pas fier quand on se dit journaliste parce que les gens ont trouvé en cette profession, une sorte de raccourci, une panacée. Deuxième problème, c’est justement par rapport aux conditions de vie et de travail des journalistes. Je pense que la convention collective a été rédigée et même signée par les patrons de presse mais à l’analyse, elle n’est pas appliquée. Ce qui fait que les journalistes sont obligés de tirer le diable par la queue. Il faudrait que la Haac en collaboration avec les associations professionnelles voient dans quelles mesures, obliger les patrons de presse à appliquer la convention collective pour que les journalistes aient les conditions meilleures pour travailler parce que si le journaliste ne travaille pas dans de bonnes conditions, ne lui demandez pas la vertu. Troisième problème concernant la profession du journaliste, c’est surtout l’accès des journalistes à l‘information officielle. Il est vrai que nous avons un code de l’information et de la communication pendant sur la table des députés mais mon souhait est que ce code soit vite voté pour que nous puissions faire notre travail. »

Crépin BossouCrépin Bossou, journaliste à Communales Infos

« Le problème de la viabilité et de la pérennité des entreprises de presse … »

« Mes attentes, c’est que les vrais problèmes soient posés. Les vrais problèmes, c’est quoi ? C’est la professionnalisation du métier, que les journalistes soient formés et qu’à travers cette formation, on puisse véritablement améliorer la qualité des productions dans tous les médias (radios, télévisions, presse écrite). Ensuite le problème de la viabilité et de la pérennité des entreprises de presse. La question doit être sérieusement débattue au cours de ces états généraux, on doit pouvoir baliser le terrain pour la création d’entreprises de presse, que les gens qui ont le courage de se mettre dans la dynamique puissent avoir la protection et le soutien de l’Etat. Au-delà de tout ça, je voudrais aussi que les professionnels lavent le linge sale en famille, qu’on puisse sans phare ni faux fuyants, poser les problèmes relatifs à la corporation c'est-à-dire les brebis galeuses, comment faut-il faire pour qu’au sortir de ces états généraux, qu’on puisse avoir une presse crédible qui contribue réellement au développement de notre Nation. »

Angelo Dossoumou, journaliste à Fraternité.Angelo Dossoumou

« Mon plus grand souhait, c’est que les états généraux se penchent beaucoup plus sur les problèmes de la formation… »

« Mon plus grand souhait, c’est que les états généraux se penchent beaucoup plus sur les problèmes de la formation parce que vous n’êtes pas sans savoir qu’au niveau de la presse, la qualité n’y ait pas totalement et aussi que les états généraux pensent sérieusement à la convention collective parce que le journaliste béninois est assimilé aujourd’hui à un moins que rien, c’est celui-là le va nu pieds qui n’a pratiquement rien. Je crois que s’il a plus de moyens, il fera beaucoup plus et avec la formation, les conditions idoines pour travailler, ça pourra donner quelque chose. Ce sont ces deux points qui me tiennent à cœur. Avec les états généraux, si cela peut être corrigé, c’est tant mieux. »

dahouawe1Eustache S. Atinkpahoun alias Dah Houawé, journaliste en langue fon à Capp Fm

« On veut faire les états généraux de la presse française et non de la presse béninoise …»

« Nous avons un réseau de journalistes en langues, on ne nous a pas pris en compte. Les états généraux qui veulent se tenir, c’est une très bonne chose au niveau de la presse. Mais la Haac, le ministre de la communication, l’Upmb, l’Odem et autres ont oublié la grande masse composée des journalistes en langues nationales au Bénin. Nous avons un réseau que la Haac connait, que tout le monde connait. Nous nous sommes réunis, nous avons même envoyé une demande d’audience au Président de la Haac, il ne nous a pas reçus jusqu’aujourd’hui. Mais nous faisons quand même la grande masse du personnel des médias aujourd’hui. Mais on nous laisse et on dit qu’on veut faire états généraux, nous constatons que ces états généraux sont pour les confrères qui parlent le Français et non états généraux pour la presse béninoise parce que la presse béninoise aussi s’est enracinée à cause de nos langues. Donc, sans nous qui composons la majorité, on ne peut pas faire états généraux d’une presse qui va réussir. Nous, nous protestons. En tout cas, à travers moi, tous ceux qui parlent nos langues nationales dans la presse protestent. Nous avons beaucoup de problèmes que nous aurions souhaité soulevé à ces assises une fois autour de la table, mais ils ne nous ont associé à rien jusqu’à l’heure où je vous parle alors que sans nous, la presse n’aura pas de poids. Vous savez quand on parle le Français, c’est une association de patois qui compose le Français. Aujourd’hui, nous avons aussi nos patois. Quand on voudra choisir une langue nationale pour le Bénin, c’est à base de ces patois-là. A partir de là, on ne peut pas ignorer tous ceux qui travaillent dans ce domaine pour dire qu’on veut faire des états généraux. On veut faire états généraux de la presse française et non de la presse béninoise. »

Robert Fabiyi alias Aloba dur, Animateur de programmes à Capp Fm Robert Fabiyi

« Je souhaiterais que l’on se penche beaucoup plus sur les conditions de délivrance des cartes de presse… »

« Je souhaiterais que l’on se penche beaucoup plus sur les conditions de délivrance des cartes de presse. Les conditions sont difficiles pour certaines personnes notamment ceux qui sont formés sur le tas, ceux qui n’ont pas fait une école en bonne et due forme. Or c’est ceux-là qui produisent les meilleurs résultats. Je voudrais bien qu’on y réfléchisse. Et puis l’aide de l’Etat à la presse privée, aujourd’hui les choses deviennent de plus en plus dures. Qu’on repense autrement la chose et que l’on augmente l’enveloppe pour que les choses puissent aller de mieux en mieux parce qu’aujourd’hui, la publicité seule ne permet plus de couvrir les charges quant aux radios et télévisions. »

Sosthène Roland AnaniSosthène Roland Anani, Rédacteur en Chef de Radio Planète

« Que le code de l’information et de la communication soit voté pour nous faciliter l’accès aux sources d’information… »

« Ce que nous attendons par rapport aux états généraux de la presse, c’est que ces assises puissent changer le monde de la presse parce que ce qui se passe aujourd’hui comme vous le savez, ça fait honte et ça n’honore pas notre pays tout simplement parce que les textes mêmes qui régissent la profession, ne sont toujours pas bien appliqués en ce sens que la question de la convention collective qui touche les conditions de vie et de travail des professionnels des médias n’a jamais été une préoccupation des promoteurs. Mieux, il faut qu’aujourd’hui le cadre juridique qui encadre la profession soit revu parce que comme vous le savez, n’importe qui se lève aujourd’hui, crée, il suffit d’avoir une baraque, un kiosque ou avoir un portatif pour créer un organe de presse. Le code de l’information et de la communication qui, me semble t-il, est actuellement sur la table des députés, que ça soit voté pour nous faciliter l’accès aux sources d’information. »

Vincent Lézimè, journaliste à Nouvelle ExpressionVincent Lézimè

Il faut que les états généraux règlent les problèmes d’instrumentalisation des journalistes

« Selon moi, ce sont les journalistes qui ont des problèmes. Il s’agit notamment des problèmes économiques. Dans les organes de presse, les gens ne payent pas. Les gens ne payent pas le travail du journaliste. C’est cela qui justifie le fait que le journaliste est devenu un objet aux yeux des acteurs politiques, économiques. Ils sont chosifiés. Parce que les journalistes se sont tellement prostitués, pour 10.000 FCFA ou 15.000 FCFA, on les instrumentalise. Il faut que nous nous prenions au sérieux ; que nous nous vendons à notre juste valeur. Que ce soit le Président de la République, que ce soient les magistrats, que ce soient les jokers ou les syndicalistes, tout le monde veut le journaliste. Si nous comprenons les choses de cette manière pour aller régler ces problèmes d’instrumentalisation du journaliste, je crois que c’est opportun d’aller aux états généraux. Aller dire autre chose là- bas, ce serait du temps perdu. »

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