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La Nation N° 5927 du 17/2/2014

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Soirée politique de la Fondation Friedrich Ebert : Regards croisés sur la correction de la LEPI
Publié le lundi 17 fevrier 2014   |  La Nation


Sacca
© Autre presse par DR
Sacca Lafia, Président du Conseil d`Orientation et de Supervision des operations de correction de la Lépi.


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Dans le cadre de ses soirées politiques, la Fondation Friedrich Ebert a organisé vendredi dernier, un plateau de débat contradictoire sur le processus de correction de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI). Une initiative qui a mis en exergue les arguments en faveur ou en défaveur de ce dossier qui ne cesse de nourrir de vives polémiques entre les acteurs sociopolitiques.


Par Thibaud C. NAGNONHOU


Quel est l’état des lieux de la mise à jour de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI)? Y a-t-il des embûches, et si oui, de quelle nature, et comment les surmonter? Quelles sont les perspectives, notamment par rapport aux futures échéances électorales? C’est pour permettre à la population d’être éclairée sur ces différentes questions que la Fondation Friedrich Ebert a organisé une soirée politique sur le processus de correction de la LEPI.
Cette soirée politique se veut, selon le représentant résident de la Fondation Friedrich Ebert au Bénin, Constantin Grund, un cadre de dialogue et de débat qui met en exergue les arguments en faveur ou en défaveur de la LEPI. Cette LEPI qui polarise les attentions, selon lui, semble diviser globalement les acteurs en trois catégories. Il y a, à en croire Constantin Grund, ceux qui affirment que la LEPI n’existe nulle part et qui la considèrent comme une fiction ou même un fantôme, ceux qui considèrent que la LEPI est bien opérationnelle et en vantent les mérites et enfin ceux qui estiment qu’il existe certes une base de données mais qui doit faire l’objet d’actualisation et de correction. En clair, la LEPI suscite suspicions, méfiances, polémiques mais surtout des craintes au lieu de concentrer le consensus entre les camps politiques. C’est donc pour crever l’abcès que la Fondation Friedrich Ebert a décidé de mettre la préoccupation au cœur de sa troisième soirée politique.
En face-à-face, il y a le député Sacca Lafia, membre de la Mouvance présidentielle et président du Conseil d’orientation et de supervision de la LEPI (COS/LEPI) et le député Basile Ahossi, parlementaire de l’Opposition et membre du COS/LEPI.
Outre ces deux acteurs politiques, il y avait Aurélien Agbénonci, fonctionnaire international et ancien représentant résident du Programme des Nations Unies au Mali (PNUD) et coordonnateur du Système des Nations Unies au Mali et Orden Alladatin, expert électoral et consultant indépendant. La modération de la soirée a été assurée par Georges Amlon, journaliste, et consultant en médias et communication.

Passe d’arme des panélistes

Les quatre panélistes ont débattu pendant plus de trois heures. Chacun a donné son point de vue sur ce qu’il pense du processus de correction de la LEPI. Tous se sont accordés sur une chose: la LEPI est un instrument de modernité et de développement qui peut servir à plusieurs applications, en dehors de la gestion électorale. Mais faudrait-il qu’elle soit bien élaborée.
Et c’est là justement les réserves de Aurélien Agbénonci, de Basile Ahossi et d'Orden Alladatin. Ils ont tenté de démontrer que la LEPI du Bénin est mal réalisée. Les différentes étapes de l’opération notamment la cartographie censitaire, le porte-à-porte, et la phase d’enregistrement des données biométriques ont été mal conduites, a critiqué Orden Alladatin. S’appuyant sur le rapport d’audit de la LEPI 2011 réalisé par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), il dénonce l’existence de 2,2 millions de personnes sans acte de naissance et inscrites sur la base de témoignages.
A ces dysfonctionnements, l’expert électoral ajoute le manque de confiance et le climat de suspicions qui a régné entre les acteurs politiques lors de la réalisation de cette LEPI ayant servi à l’organisation de la présidentielle et des législatives de 2011. Ce qui fait dire à Basile Ahossi que les problèmes actuels de la LEPI sont partis de l’ex-Commission politique de supervision (CPS) de 2009. Et la loi est venue encore les aggraver.
Il en veut pour preuve l’impossibilité pour le COS/LEPI de pouvoir tirer au clair les 2,2 millions de citoyens enregistrés sur témoignages. La loi relative à l’apurement, la correction et la mise à jour de la LEPI dit clairement que la liste de ces derniers reste intacte jusqu’en 2017.
«La correction de la LEPI sera faite mais elle sera à une proposition très insignifiante tant que le COS/LEPI n’est pas autorisé par la loi à clarifier la poubelle des témoignages», souligne le député de l’Opposition et membre du COS/LEPI qui salue par ailleurs la bonne ambiance de travail qui règne au sein de cet organe contrairement à l’ex-CPS/LEPI.
Sacca Lafia se veut plus optimiste.
Selon lui, la LEPI du Bénin n’est pas si calamiteuse comme tentent de le faire démontrer ses vis-à-vis. Elle existe et est satisfaisante. Il donne rendez-vous aux sceptiques au siège du COS/LEPI à Agblangandan pour venir la découvrir. La correction actuellement en cours ne vise qu’à l’améliorer. Seulement Sacca Lafia reconnaît que cette correction traîne encore. Et ceci du fait de certaines difficultés notamment l’insuffisance des moyens financiers et la lourdeur de la procédure de passation des marchés publics, étant donné que le processus de correction est financé par le budget national. Conséquence, l’audit participatif, première étape de la procédure de correction n’a jamais démarré. Il a été maintes fois reporté.

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