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Politique et Business : comment Boni Yayi a bloqué « See Africa » de Issa Salifou
Publié le mardi 18 fevrier 2014   |  24 heures au Bénin


Le
© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat Beninois, Yayi Boni.


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Bien que la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) ait donné, en 2013, le quitus à Issa Salifou pour commercialiser les produits de « See Africa », le bouquet panafricain peine à diffuser ses premières images au Bénin. Seulement parce que le chef de l’Etat, Boni Yayi, a décidé autrement.

Comme de son habitude, en excitant les haines anti-investisseuses nationales, le président de la République, Boni Yayi, a bloqué l’opérateur économique béninois, Issa Salifou alias Saley, au profit de l’homme d’affaire français, Vincent Bolloré, dans le secteur de la commercialisation des produits audiovisuels satellitaires. Un tel favoritisme handicape le démarrage effectif des activités du bouquet « See Africa » au Bénin.

En effet, annoncées à grand renfort médiatique, les opérations du bouquet panafricain n’ont pas commencé, le 1er janvier 2014, comme prévues à la face du monde, sur une tablette de dernière génération, dans les locaux de la HAAC à Cotonou. Evidemment, la politique de l’acharnement contre les investisseurs nationaux a plongé sa vilaine gueule dans cette œuvre de développement, empêchant les Béninois de vivre les merveilles du bouquet de Saley.

La guerre des prix sur le marché audiovisuel

Lors de la signature de la convention entre la HAAC et « See Africa », rien n’avait présagé le moindre blocage de la commercialisation de ce bouquet au Bénin. Sourire aux lèvres, Issa Salifou avait fixé la date du démarrage de ses activités au 1er janvier dernier, démontrant les merveilles que regorge le nouveau né audiovisuel. « Je ferai l’abonnement à 1.000 FCFA (1, 5€), le mois. La carte d’abonné est à 3.000 FCFA (4, 5€). Les abonnés de « See Africa » peuvent, même utiliser les décodeurs des baba », avait-il expliqué.

Séduit, le président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, Théophile Nata, ne s’était pas empêché de louer l’initiative de l’honorable de Malanville. « Tout le monde est grand dans ce secteur. Issa Salifou n’est pas un inconnu dans le secteur audiovisuel. Et c’est une fierté pour nous de voir un Béninois parmi les grands », s’était réjoui, sans détours, le président de la HAAC.

Effectivement, on retrouve certains grands dans ce secteur audiovisuel satellitaire, notamment le groupe Bolloré, avec « Canal+ Canal Sat » opérant sur toute l’étendue du territoire national. L’arrivée du bouquet de Issa Salifou risque de bouleverser les intérêts capitalistes. La preuve, les prix de l’abonnement de « See Africa » sont, nettement en dessous de ceux pratiqués dans l’univers audiovisuel satellitaire au Bénin.

Pendant que « Canal+ Canal Sat » impose son décodeur, avec la carte d’abonné, au prix de 15.000 FCFA (22,9 €) et plus, selon la période, le bouquet panafricain livre sa carte d’abonné à 3.000 FCFA (4, 5€). Et mieux, les abonnés de « See africa » peuvent utiliser les décodeurs vendus dans les marchés. L’abonnement le plus bas, Access, du bouquet européen coûte 5.000 FCFA (7,6 €) tandis que celui du panafricain est à 1.000 FCFA (1,5 €), même avec TF1. Le prix de « See Africa » est même plus bas que celui de « TV Com » qui à 2.500 FCFA (3, 8€), le mois. En d’autres termes, Issa Salifou offre des prix à la portée de toutes les bourses, déclenchant ainsi la guerre des prix sur le marché audiovisuel.

Le prix d’un entêtement politique

Une telle vision africaine n’est pas bien vue dans le secteur. Et aux yeux de certains, Issa Salifou veut briser le « mythe » pour réveiller les populations. Il est urgent de l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Une dame a ainsi porté plainte contre le promoteur de « See Africa », sauvegardant les intérêts faits sur le dos des Béninois au Bénin.

Lorsque le dossier est tombé sur la table du chef de l’Etat, il n’a pas hésité à prendre fait et cause pour le groupe Bolloré, promoteur de TF1 en France et puissant actionnaire de « Canal+ Canal Sat » dans le monde.

Puisque le député Issa Salifou est dans l’œil du cyclone du gouvernement, les dés sont pipés. Il est cité, à tort ou à raison, parmi les parlementaires qui ont rejeté le budget de l’Etat exercice 2014. Le promoteur de « Canal 3 Bénin » doit alors payer, selon un cacique du régime, le prix de son entêtement à ne pas faire le jeu de la mouvance présidentielle.

Concernant le soutien indéfectible de Boni Yayi à Vincent Bolloré, dans divers secteurs, le chef de l’Etat cherche un éventuel soutien de la France pour un 3ème mandat présidentiel anticonstitutionnel, justifie un ancien ministre du gouvernement du changement. Une telle affirmation n’est pas, d’emblée, fausse puisque l’investisseur français est vautré dans le fauteuil portuaire où l’homme d’affaire béninois, Patrice Talon, avait été chassé, sans autre forme de procès.

Mais bien que « Canal+ Canal Sat » opère au Niger, « See Africa » mène ses activités au grand bonheur des nigériens, sous l’autorisation du président Mahamadou Issifou. Comme les choses sont à l’envers au Bénin, Boni Yayi a mis le bâton dans les roues du promoteur du bouquet panafricain. Bien avant lui, Sébastien Ajavon a « transféré » son « Cajaf Common » au Ghana et Patrice Talon son « SDI » au Burkina. Les investisseurs nationaux n’ont pas droit au chapitre dans le marché béninois réservé aux opérateurs économiques étrangers.

En somme, les Béninois désireux de regarder les chaînes de télévisions de « See Africa » vont attendre encore un peu, à moins que le chef de l’Etat, Boni Yayi, desserve l’étau autour de l’homme d’affaire béninois, Issa Salifou alias Saley.



Aziz IMOROU/Journaliste Indépendant

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