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Le piège qui guette le peuple béninois
Publié le jeudi 28 mars 2013   |  24 heures au Bénin


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Alors que le peuple attend d’être convoqué aux urnes pour renouveler ou non les conseils communaux, municipaux ou locaux, il a été assommé de plein fouet par une proposition de loi visant la prorogation du mandat de ceux-ci par la mouvance parlementaire. Le vote de cette proposition de loi par les députés pourrait entraîner d’autres vides juridiques. Et pou cause !

Les conseils communaux et locaux des 77 communes du Bénin en fin de mandat, sont en passe de séjourner encore quelques mois dans leurs unités territoriales. Ainsi, en a décidé le pouvoir en place qui, par le biais de la mouvance parlementaire, a introduit à l’Assemblée nationale une proposition de loi visant la prorogation du mandat des maires et de leurs conseils ainsi que celui des élus locaux. Ces derniers peuvent d’ores et déjà commencer par se frotter les mains. Puisque cette proposition de loi qui passera comme une lettre à la poste, fait non seulement l’affaire des élus de la mouvance, mais aussi de ceux de l’opposition.


Les maires ou les chefs d’arrondissement, ou encore les élus locaux en disgrâce auprès de leurs mandants dans la perspective des prochaines joutes électorales, peuvent jouir encore quelques temps des délices du pouvoir en attendant de peaufiner de nouvelles armes pour aller à la quête des probables électeurs.
La prorogation en vue de leur mandat du fait de la non mise à jour des outils électoraux fait donc réjouir plusieurs maires et élus locaux. Les plus versatiles qui ont usé de subterfuges au cours de leur mandat, ceux qui ne sont pas sûr de se faire réélire puis ceux qui ne bénéficient plus du soutien de leur formation politique du fait de leur gestion calamiteuse exultent à l’idée de passer encore quelques mois au poste.


Le danger


Dans ce jeu de cache-cache, toutes les parties prenantes trouvent leur compte. Certains abuseront sans doute de la faiblesse du peuple pour lui faire croire qu’ils n’épousent pas l’idée de la prorogation du mandat des maires et autres élus locaux, mais en réalité vont donner leur onction à ce projet. Ils feront des pieds et des mains pour que les initiateurs dudit projet ne fassent pas marche arrière. Mais ce qu’ils oublient est qu’il n’y a jamais un sans deux, ni jamais deux sans trois. Si le cas des maires et des élus locaux passe, la représentation nationale portera un coup à l’ordre constitutionnel et dressera ainsi le lit à d’autres vides juridiques avec en toile de fond, la prorogation du mandat des députés et celui de l’exécutif.


Ainsi, tout comme les élections communales et locales, les scrutins législatifs et présidentiel seront repoussés sans tambour ni trompette. Seulement sur une proposition de loi qui sera adoptée à l’unanimité des députés ou du moins par ceux de la mouvance parlementaire sous le regard complice des députés de l’opposition. Qu’est-ce qui a pu bien empêcher les acteurs politiques toutes tendances confondues de doter le pays des instruments lui permettant de retourner aux urnes pour choisir ses conseillers municipaux ou communaux ou locaux dans les délais prescrits par la loi ?


On n’a vraiment pas besoin de faire une grande université avant de répondre à cette question. C’est clairement la politique politicienne qui a pris le dessus sur le développement. Les choses sont exprès retardées en vue de tirer le drap sur soi. Ni la liste électorale, ni l’organe en charge de l’organisation des élections et ses démembrements n’a été jusqu’à présent mis sur pied alors que le mandat des conseils communaux et locaux en place s’achève ce mois-ci. Et le hic, au lieu de s’empresser pour éviter ce vide juridique, la mouvance parlementaire n’a trouvé mieux à faire que de proposer la prorogation du mandat des maires et autres. Ceci, pour ensuite ouvrir le boulevard en 2015 et en 2016 à d’autres vides juridiques aux fins de porter des coups à la démocratie afin de satisfaire des ambitions politiciennes. Pour ce qui concerne le développement, il peut encore attendre. Ainsi va la politique.


I. AÏTCHEDJI

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