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La Nation N° 5928 du 18/2/2014

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24è anniversaire de la Conférence nationale des Forces vives : ces grands acteurs qui ne pourront plus jamais témoigner
Publié le mercredi 19 fevrier 2014   |  La Nation




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Du 19au 28 février 1990 le peuple béninois a vécu un évènement inédit sur le continent qui a bouleversé la vie politique du Bénin dénommé Conférence nationale : rassembler les Forces vives de la nation pour discuter de la situation sociopolitique du pays et lui tracer une ligne directrice pour l’avenir.

S’il est vrai que chacun des 493 délégués ont contribué à la réussite de l’évènement, il y a ceux qui étaient plus en vue. Ceux-là qu’on peut qualifier d’acteurs -clés de ces assises dont on fête, aujourd’hui, les 24 ans d’anniversaire. Alors qu’on a plus que jamais besoin de leur précieux témoignage, ils ne sont plus malheureusement parmi nous.
Zoom sur quelques-uns de ces compatriotes qui ont contribué à l’écriture des pages de la vie démocratique du pays.



Par Sabin LOUMEDJINON


«Je ne suis ni académicien, ni sociologue, ni homme d’Etat, même si à un moment donné de ma vie, j’ignore encore par quelle voie, ni pour quelle raison j’ai été conduit à accepter de me mettre ponctuellement au service de mon pays pour l’accompagner dans son difficile passage d’un système et régime politique abject et avilissant à un autre, estimé humaniste et plus digne de l’Afrique et de l’Homme». Ainsi s’exprimait le président du présidium de la Conférence nationale, Monseigneur Isidore de Souza.

En effet, président de la délégation de l’Eglise catholique à la place de Mgr Robert Sastre empêché, le prélat fut élu par les conférenciers pour être président du présidium des assises du 19 au 28 février 1990. L’homme a été exemplaire. Il incarnait la sagesse. Il est pour beaucoup encore, l’homme du mot juste et grand artisan de la réussite de ces assises.

Sa voix enrouée appelant à chaque instant à la tolérance et la paix résonne encore dans la mémoire des compatriotes qui, il y a 24 ans, avaient les oreilles collées à leur poste transistor pour écouter le prélat qui aura marqué tous les Béninois par son esprit de discernement, son sens élevé de responsabilité, son entregent et sa capacité managériale. L’auteur de la célèbre phrase «Plaise au ciel qu’aucune goutte de sang ne tombe sur la terre de nos aïeux.

Qu’aucune goutte de sang ne nous éclabousse et nous emporte dans ses flots», a su avec dextérité conduire les débats même dans les moments les plus difficiles pour un heureux dénouement.

Grand réconciliateur, la qualité de l’homme avait fait qu’après la Conférence nationale, il lui a été confié la présidence du Haut conseil pour la République (HCR). Malheureusement, il a été arraché à notre affection le 13 mars 1999, au moment où son pays avait encore besoin de lui. Le destin a voulu qu’il ne vive pas longtemps pour témoigner toujours sur ces moments palpitants de l’histoire du pays.


A côté ou aux côtés du prélat, figure l’un des plus bouillants syndicalistes à l’époque. Icônes du syndicalisme d’avant le Renouveau démocratique, Léopold Dossou, la répartie facile, fin négociateur et méticuleux dans l’action, il a été celui à qui fut confié le poste de premier vice-président du présidium de la Conférence nationale. Il est venu à ces assises par l’entremise du Syndicat national de l’Enseignement supérieur (SNES) dont il était le secrétaire général.
Le poste de deuxième vice-président du présidium est revenu à l’avocat Bertin Babliba Borna.

L’ancien haut fonctionnaire des Nations Unies fait partie des personnalités influentes qui ont, à chaque fois que cela était nécessaire, calmé le jeu en intervenant auprès du président de la République, le général Mathieu Kérékou. Malheureusement, il nous a quittés le 15 juin 2007.
Grâce d’Almeida Adamon a été la seule femme au présidium de la Conférence nationale.
Tous ceux qui ont pris part aux assises de la Conférence nationale se souviennent encore de la silhouette frêle de cette dame calme, effacée à la limite de la timidité qui siégeait au présidium aux côtés de 12 autres membres, tous des hommes.

Seule femme donc sur les 13 membres du présidium, Grâce d’Almeida Adamon a mis son savoir-faire d’avocat à la disposition du peuple en occupant le poste de conseiller juridique. Elle qui devrait, en principe témoigner en ce jour du 24è anniversaire, est partie comme une étoile filante en 2005.

Outre ces membres du présidium, certaines personnalités politiques ont marqué de leurs empreintes les assises de la Conférence nationale. On retient, entre autres des anciens présidents comme Justin Ahomadégbé, ancien premier ministre et président de la République. Il avait à ses côtés son collègue Hubert Maga.

Leur présence a apporté beaucoup au bon déroulement des travaux de la Conférence nationale. Une dizaine d’années seulement après la fin de ces assises, ces deux sages nous ont quittés. Le premier le 8 mars 2002 et le second, le 8 mai 2000.
Que dire du colonel Maurice Iropa Kouandété.

L’homme fait partie des personnalités ayant marqué, à sa manière, les assises de la Conférence nationale. Le samedi 24 février 1990, en pleine séance plénière, le tonitruant officier à la retraite choisit de mettre les pieds dans les plats en qualifiant les 493 délégués de faux, de malhonnêtes.

Le débat sur le retour des Forces armées populaires (FAP) dans les casernes est à son avis une attaque contre l’Armée. Il ne souhaite pas entendre parler de départ du président Mathieu Kérékou du pouvoir mais prône plutôt son maintien et le réaménagement du gouvernement pour l’aider à continuer à assumer ses fonctions.

Les instants qui ont suivi, le spécialiste des coups d’Etat (puisqu’il a réussi à faire descendre celui qu’il a amené au pouvoir, le colonel Alphonse Alley), menace de faire un coup d’Etat…. Se fâche, ramasse ses affaires et sort de la salle. Un fait qui jette l’effroi sur tous les participants.

Aujourd’hui, beaucoup ne retiennent que ces frasques de l’homme qui est décédé le 7 avril 2003 et dont le mausolée est implanté à l’entrée de la ville de Natitingou.

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