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Fraternité N° 3546 du 19/2/2014

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Winnie Madikizela Mandela, à propos de son livre, un cœur indompté :‘’Sans moi, il n’y aurait pas eu de Mandela’’
Publié le jeudi 20 fevrier 2014   |  Fraternité


Winnie
© Autre presse par DR
Winnie Mandela, ex-épouse de Nelson Mandela, Winnie Mandela


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Tout le monde sait et on le ressasse à cœur joie, Nelson Mandela a passé 27 ans en prison. Mais on ne dit pas souvent tout ce que ses proches ont vécu pendant tout ce temps de galère. Et bien, son épouse révèle ici ce qu’elle a subi elle, dans une logique peut-on dire, de réclamation d’une part de la dimension connue au prix Nobel de la paix. Disons, affaire de testament remis en cause, mais sous une autre forme.

Retour sur une vie tumultueuse, passionnée et parallèle à celle de l’icône
C’est un ouvrage de 110 pages, qui est une reproduction de son journal tenu lors de son incarcération. Winnie Mandela rappelle dans son livre qu’elle a aussi été arrêtée et incarcérée cette nuit du 12 Mai 1969 par la police, et a passé 491 jours en détention.

C’est là qu’elle a tenu son journal, la matière fondamentale, qui nourrit largement la substance de ce livre. Elle y a notifié les sévices, humiliations et traitements divers subis, et qui ont fait d’elle, ce qu’elle a appelé une ‘’morte-vivante’’.

Il y a aussi dans ce bouquin les correspondances qu’elle a eues avec son époux et autres proches politiques ou idéologiques. On la voit à travers ce livre comme une autre grande figure de lutte anti-apartheid même si l’histoire a entaché cette réputation avec cette affaire du meurtre d’un gosse de 14 ans. (L’affaire Stompi).


Son livre apporte par ailleurs, quelques informations inédites, au-delà de celles révélées par son mari dans ses livres. On apprend par exemple qu’il y a eu un projet pour faire évader Nelson Mandela, qui a été abandonné à cause des nombreux risques qu’il présente ; un autre projet, celui-là de suicide, pour attirer l’attention de l’opinion internationale et sauver son mari.
On redécouvre en somme une femme dévouée à la cause de son mari, solide dans la tête et prête à tout. Cet engagement qui a fait d’elle, ‘’la mère de la nation’’ pendant ces temps dangereux.

Lecture d’un cœur indompté
La publication de ce livre est vue comme une réclamation de la part de célébrité de son mari, qui lui fait ombrage et fait occulter sa participation à la lutte. C’est certainement ce qui l’amène à dire, peut-être avec exagération, que :

"Sans moi, il n’y aurait pas eu de Mandela". Elle se présente comme celle qui a le plus souffert dans toute cette affaire d’emprisonnement qui a duré 27 ans. Elle disait justement à propos ceci : ‘’À Robben Island, nos dirigeants n’ont jamais vraiment souffert. Ils ne savaient pas ce que c’était de se battre au corps à corps avec l’ennemi’’.

C’est une occasion de faire découvrir au public tout ce qu’elle a eu à souffrir et surtout de légitimer une action et un héritage à transmettre aussi aux générations qui suivront. Elle passe ainsi par la publication de quelques-unes des lettres de son défunt mari où, Nelson Mandela s’appliquait à reconnaître la valeur et l’étendue de son combat.

On en a une dans laquelle le mari disait ceci d’elle : "Quelle femme ! Elle s’était déjà montrée courageuse au moment de me traîner devant l’autel, mais je ne l’aurais pas crue capable d’une telle bravoure. Comparer mes modestes efforts aux sacrifices qu’elle consent me remplit d’humilité."


Certains pensent aussi que c’est une sorte de remise en scène politique, mais aussi pour gommer les mauvais souvenirs qui continuent d’écorner son image. Il y a eu tant de choses en effet : cette affaire du gosse ; les fraudes électorales (elle est députée) de 2004 ; les affaires de corruption et surtout son soutien actuel à Julius Malema, l’ancien jeune trublion de l’Anc, radical et insolent.


Le livre est enfin une occasion pour s’expliquer. Son fort caractère, qui a débouché à un moment donné de l’histoire sur la violence et le radicalisme, (on se rappelle cette politique qu’elle a publiquement soutenue, de brûler les traîtres par des ‘’pneus et (nos) allumettes’’ pour libérer la nation ; on se souvient aussi : ‘’un boer, une balle’’), qui contraste avec l’esprit pacifiste de son mari.

Dans ce livre, elle explique un peu pourquoi elle est allée vers ce radicalisme qu’elle n’a d’ailleurs pas abandonné puisqu’elle soutient et le clame fort Malema (‘’c’est mon produit’’ disait-elle du garçon turbulent). Pour elle, elle n’avait d’autres choix dans le temps que de répondre à la violence par la violence.

Et pour finir, c’est une grande lumière sur l’histoire pour éclairer la jeunesse. Pas de remords pour ses victimes, pas d’égards, juste le devoir : apprendre à la postérité.

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