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Le Matinal N° 4292 du 19/2/2014

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Le multipartisme intégral, 24 ans après : un bilan pas des plus reluisants
Publié le jeudi 20 fevrier 2014   |  Le Matinal




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Le Bénin a choisi en 1990 lors des grandes et historiques assises nationales d’en finir avec le monopartisme et de décréter le multipartisme intégral. 24 ans après, si on assiste à une floraison de partis politiques, synonyme de liberté de pensée, ces organisations ne réussissent pas toujours à jouer convenablement leur rôle.


Le multipartisme intégral est l’un des acquis fondamentaux de la Conférence nationale de février 1990. Consacré par la Constitution du 11 décembre 1990, il est considéré par les forces vives de la Nation comme un des instruments de réalisation de l’alternance au pouvoir et de l’animation de la démocratie. Vecteur de la liberté d’expression, le multipartisme reste le passage obligé de l’expression démocratique.

Et au Bénin, 24 ans après l’ouverture de l’espace politique, personne ne peut nier le phénomène de prolifération des partis politiques. Certains spécialistes des sciences politiques affirment même qu’il en existe de trop. Des sources non officielles parlent de près 200 partis politiques au Bénin. Mais une liste approuvée par le ministère de l’Intérieur montre que 106 partis politiques ont été enregistrés à la date du 14 juin 2007.

Un nombre déjà important. S’il est vrai que certains partis s’expriment et prennent part aux consultations électorales, il est aussi vrai que l’effectif des forces politiques ne leur permet pas toujours d’œuvrer avec efficacité pour la démocratisation au Bénin.

Les partis politiques affichent pour la plupart des faiblesses et des défaillances en matière d’organisation interne, de culture démocratique, de mobilisation de ressources financières et de conception de projets de société.

Ces partis sont généralement dirigés par le fondateur qui prend de façon discrétionnaire la plupart des décisions qui s’imposent aux militants. C’est le candidat naturel du parti aux élections présidentielles, c’est aussi lui qui influence le choix des candidats du parti aux législatives.

Par ailleurs, le multipartisme sauvage tend à fragiliser la cohésion nationale. Il apparaît de plus en plus que le multipartisme reste un vecteur de régionalisme nocif et d’ethnocentrisme. Les leaders politiques ont en réalité souvent axé leurs discours sur des clivages ethniques et identitaires, plutôt que sur des clivages philosophiques, résultant des débats d’idées, pour attirer les sympathisants, asseoir leur autorité et atteindre le pouvoir.

Le Mofed, un dangereux précédent

Sous le régime de Yayi Boni, une autre déviance a été observée. En effet, pour la première fois on a noté la naissance d’un parti politique dont les objectifs « sont très largement dominés par la création au Bénin d’un Etat religieux et évangélique fortement structuré autour de l’ordre moral » (lire le livre « Boni Yayi ou le grand malentendu. Le quatrième président du renouveau démocratique béninois » du Professeur Victor Topanou). Il s’agit du Mouvement des forces pour l’éthique (Mofed) créé par des religieux en violation de la Constitution et de la Charte des partis politiques.

Ses membres, selon plusieurs témoignages, seraient très influents au palais de la République et dans certains secteurs clés de l’Administration. C’est dire que loin de s’améliorer, la scène politique nationale s’engage dans un virage dangereux, surtout ces dernières années.

C’est un virage préoccupant auquel il faudra trouver des solutions au plus pressé pour éviter un affaiblissement du processus démocratique. A ce propos, il faudra déjà veiller au respect strict des textes régissant les partis politiques au Bénin.

Le Parlement pourra également à la longue, initier un toilettage de textes devant permettre d’éliminer les partis existants de fait et contribuer à leur rationalisation. Le législateur peut soit adopter la solution de dissolution d’office soit celle de regroupement négocié des partis transrégionaux ou trans-ethniques pour créer de véritables partis d’idées.

Allégresse Sassé

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