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Portrait : Georges Amlon, Journaliste à l’Ortb, Une vie simple, un parcours rectiligne
Publié le vendredi 21 fevrier 2014   |  Visages du Benin




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Derrière le nom très célèbre se trouve un personnage calme et d’une sérénité prononcée. Georges Amlon, journaliste à la section Radio de l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb) a eu un parcours professionnel fourni mais construit dans la plus grande simplicité sans emphase ni tintamarre.

Né à Porto-Novo dans une famille de huit enfants, Georges Dénagnon Amlon se retrouve à la cinquième position. Son père médecin de profession était d’une rigueur prononcée. Il se charge lui-même de faire les classes à ses enfants après l’école ou pendant les périodes de congés ou de grandes vacances.

Déjà très curieux à l’âge de quatre ans, le petit Georges participait à ces séances de mise à niveau et apprenait à lire. A quatre ans et demi, il a déjà un niveau très appréciable en lecture et ses parents ont estimé qu’il fallait l’inscrire directement en Cours d’initiation, ce qui fut fait. Georges commença donc le cours primaire à cet âge à l’école Notre dame des apôtres à Porto-Novo. Après son premier diplôme scolaire, il entre au secondaire en 1969.

C’était au Collège Notre dame de Lourdes entre temps appelé Bregin. Le petit garçon Georges n’était pas un casse-tête pour ses parents. Il n’était pas non plus un grand timide. Il avait une passion pour le football, ce qui l’amenait surtout pendant les vacances très loin de son domicile. Le maraudage faisait aussi partie de ses passions d’enfant. Mais à chaque expérience entre amis, le petit Georges savait qu’il avait des limites à ne pas franchir.

En plus de son géniteur qui était très rigoureux, il y avait aussi le regard des autres car l’éducation en ces temps là était vraiment collective et la correction pouvait venir de toute part. Un sage, un ainé peut prendre la résolution de corriger un enfant à l’insu même de ses parents s’il estime qu’il s’égare. Cette pression extérieure empêchait les enfants de son âge de commettre de grosses bourdes.

Mais ceci n’excluait pas les petites erreurs. Seulement, à chaque occasion, la correction était là car affirme t-il, la rigueur en ces temps là n’admettait pas une quelconque complaisance. Toute faute était sévèrement réprimée.

Un destin un peu décalé

Après un parcours secondaire sans faute, Georges Amlon atterrit à l’université en 1975. C’était l’Université nationale du Bénin (Unb). Il porte son choix sur la Faculté de droit et de sciences politiques entre-temps dénommée Faculté des sciences juridiques, économiques et politiques (Fasjep).

Il fait les trois premières années sans difficulté et décroche sa licence. Le rêve du jeune Georges était d’être ambassadeur. C’est d’ailleurs ce qui l’a amené à choisir l’option Relations internationales. Il comptait après sa maîtrise embrasser véritablement cette carrière mais les réalités en ces temps là l’ont amené à changer d’option.

En effet, vu les difficultés que ressentait l’Etat à procéder aux recrutements et vu également la raréfaction des bourses d’études dans ce domaine précisément, il s’est rétracté et a retrouvé son second amour qu’est l’écriture journalistique déjà en année de licence. La suite de l’histoire lui a permis de comprendre qu’en réalité il n’avait pas fait une mauvaise option. Ce choix était inévitablement celui d’une vie. Mais Georges en ces temps n’y comprenait pas grand-chose.

Le journalisme, une vielle passion réveillée

Ecrire, était une passion pour Georges. Déjà au secondaire et plus précisément en classe de cinquième, il a commencé par faire ses armes dans le journal de son collège qui s’appelait « Levons l’encre » devenu « Le jeune militant ». A cette époque, Georges a été déjà identifié par les responsables du collège comme un jeune qui avait non seulement de la matière mais aussi un bon style.

Pendant tout son cursus au secondaire, il a écrit dans ce journal et ses publications ont été lues même hors de l’enceinte du collège. Cet amour pour la rédaction journalistique s’est encore affirmée à l’université mais cette fois-ci à travers des articles de sport qu’il envoyait dans le journal « Ehouzou », le seul d’ailleurs qui était vraiment lu à l’époque.

On voyait déjà sa signature mais le personnage n’était pas identifié par l’équipe puisque c’était juste des brèves sportives qu’il envoyait. Après sa licence, Georges sollicite et obtint un stage dans ce journal. C’était dans les années 1979. C’était sa première expérience dans l’univers médiatique national. Il avait comme compagnon et coach, Gabriel Yandjou. En 1980, il est embauché à l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb) entre-temps appelé la ‘’Voix de la révolution’’.

Très jeune, Georges Amlon retrouve les anciennes figures de la radio de cette époque telles que Jean Biaou, Eloi Assogba, William Arthur Ahouangonou et bien d’autres. Il était apparemment le plus jeune parmi ces grosses pointures de la radio. On était en plein dans la révolution et l’Ortb était la seule chaîne qui émettait et que tout le monde pouvait suivre. L’audience était forte, la pression également. Pour Georges, l’expérience était très passionnante. « Les ainés n’avaient pas fait d’école de journalisme mais étaient excellents.

C’était des gens très cultivés, qui avaient une rigueur professionnelle très prononcée. Avec le bagage intellectuel que j’avais déjà j’ai réussi à vite entrer dans le rythme et ils m’ont adopté », a-t-il fait savoir. « L’ambiance était conviviale. Ils ont l’habitude de se taquiner, de rire, de critiquer la révolution, c’était vraiment agréable. La radio nationale a cette particularité. Jusqu’à présent, cela n’a pas changé. On continue toujours de garder cette bonne humeur ».

L’expérience française

Après quatre années à l’Ortb, Georges Amlon s’envole pour la France, à l’Institut française de presse. Au cours de son séjour en terre parisienne, il a travaillé à Radio France international (Rfi), ce qui lui a permis d’affiner davantage sa production. Au sein de l’équipe de Rfi, Georges a été très vite remarqué bien que n’ayant pas fait une école de journalisme. « C’était au cours d’une formation au Bénin que l’un des formateurs envoyés m’a identifié. Il s’appelait Nolo. Arrivé en France, il a facilité mon entrée à Rfi.

Dans cette radio française très suivie à l’époque, j’ai retrouvé Fouad Benala et bien d’autres confrères très doués. J’ai été tout de suite opérationnel parce que j’avais fait la révolution et professionnellement j’étais bien formé. Le premier magasine que j’ai fait pour Rfi, Jacques Monique, un journaliste à Rfi m’a demandé si j’avais fait une école de journalisme. Je lui avais dit que je n’ai jamais fait d’école de journalisme et que j’ai appris sur le tas, à la radio nationale. Il ne s’en revenait pas », a-t-il témoigné.

Pour Georges, la pratique sous la Révolution était des meilleures. Les ainés à cette époque étaient, selon ses dires, suffisamment pointilleux sur la qualité du travail. Au point où aucune erreur n’était tolérée. Cette rigueur a vraiment aidé le jeune journaliste en terre française car même dans les situations les plus complexes, il s’en sortait toujours. L’expérience de la France a duré 8 années.

Elle était très passionnante mais il fallait bien retourner au pays pour continuer à servir la Nation, ce qu’il a fait en 1992. Georges Amlon n’était donc pas au pays pendant la Conférence nationale des forces vives de février 1990. En tant que jeune sous la Révolution, il avait voulu vivre cette expérience démocratique, mais ce n’était pas possible. Il ne viendra que deux années après.

Contrairement à beaucoup qui éprouvent du dégoût après leur arrivée au pays, Georges au contraire s’est très tôt adapté. Pour lui, il n’y a vraiment pas de différence. Mieux, il est très vite entré dans le rythme de l’Ortb à l’époque. Dans l’exercice de sa profession, il a beaucoup voyagé. « Le seul continent que je n’ai pas fait, c’est l’Océanie. Dans l’exercice de ma profession de journaliste, j’ai beaucoup voyagé. C’est bon de voyager surtout à un certain âge », a-t-il déclaré.

Le journalisme, c’est le travail

Pour Georges Amlon, il n’y a pas de voie qui mène pour un journaliste paresseux. Le journalisme selon lui, c’est le travail quotidien, la remise en cause permanente. « Quand je vois les générations qui m’ont précédé, la mienne, celle qui m’a succédée et celle d ‘aujourd’hui, je trouve des journalistes de grande qualité en presse écrite, en radio et en télévision. Je peux citer beaucoup ici à la radio. J’en connais qui sont très remarquables par la qualité de leurs productions. Après, il y a ceux qui sont nuls, très nuls.

Ceux-là qui ne connaissent pas le métier et passent leur temps à remplir les rangs. Cette profession demande beaucoup de travail, beaucoup d’investissement personnel, de recherche. Celui qui n’est pas prêt pour ce sacrifice peut changer de métier », a-t-il fait savoir. « Au-delà du travail, il y a l’investissement personnel pour un travail de qualité. Il y a un minimum de culture qu’il faut avoir et qu’il faut surtout entretenir.

Ceux qui le savent sont toujours remarqués. Ce n’est pas un miracle », ajoute t-il. Le journaliste de la radio nationale éprouve le regret que l’univers médiatique béninois n’ait pas pu connaître une réelle éclosion depuis plusieurs années de pratique. Il rêve d’avoir de grandes entreprises de presse solides et hyper organisés. « Je regrette que les médias béninois n’aient pas eu toutes les ambitions et le développement qu’on pouvait en attendre.

J’aurais voulu voir de grands groupes de presse, un Office de radiodiffusion et de télévision du Bénin (Ortb) véritablement tourné vers le futur. C’est de grands rêves mais c’est aussi des étapes. Peut être que je suis trop pressé. Mais je le souhaite vivement ». Parlant des états généraux, l’invité trouve que c’est une bonne chose. Il émet le voeu que cette fois-ci et pour de bon, des avancées remarquables se constatent pour enfin évoluer.

« Les états généraux sont une bonne chose. Mais après, il faut voir ce à quoi ils vont aboutir. Il faut conduire le processus de façon efficace. Il faut que les gens soient animés par une ambition, une envie de réussir quelque chose. Sinon ce sera encore une formalité. Il faut des gens qui portent un rêve pour l’éclosion de l’univers médiatique béninois », a-t-il fait confié.

Une vie simple

Quand le journaliste fait le bilan, il affirme ne rien trouver de particulièrement bizarre dans son parcours. C’est comme il le dit, une vie paisible pas trop agitée dans son ensemble. Il ne croit pas être né sous une très bonne étoile, mais il a la chance d’être toujours à l’abri de situations particulièrement désastreuses.

Comme tout homme, Georges Amlon a connu des déboires. Mais il dit ne jamais pouvoir s’en rappeler. Sa force, affirme-t-il, est de toujours oublier de façon systématique toutes les mauvaises expériences de la vie. « Il ne sert à rien de ruminer les mauvaises expériences.

J’ai la force de toujours passer derrière moi ces expériences. Je suppose que je ne suis pas le seul au monde à l’avoir vécu et que tout peut être réparé. J’ai connu de mauvais souvenirs, mais ça reste derrière moi. Donc j’avance », a-t-il fait savoir. Georges Amlon est marié et père d’1 enfant.

Les vieux jours en campagne

Il affirme n’avoir pas de retraite. Il ne se reposera que lorsqu’il ne se verra plus en possibilité de réfléchir. Même après l’aventure de l’Ortb, il est prêt à exercer avec toute l’envie, et la passion requise ce métier qu’il aime tant.

« Est-ce qu’un journaliste prend de retraite ? Je peux prendre ma retraite à l’Ortb mais l’Ortb n’est pas le seul endroit. Je pense rester dans ce métier pendant longtemps. En tout cas, tant que ma tête sera bonne pour produire quelque chose », a-t-il affirmé. Il ne compte pas quitter la plume de si tôt. Mais il a un rêve pour ses vieux jours. Il les passera en campagne.

« Je passerai mes derniers jours en campagne. J’aime la nature. Je ne compte pas voyager pendant mes vieux jours. J’ai beaucoup voyagé dans ma vie. A partir d’un certain âge, il faut revenir à des choses plus stables. Aller vers les siens, ceux qui nous aiment. Echanger, partager, c’est le meilleur à mon sens », a-t-il conclu.

Par Hospice Alladayè ( Le Matinal du 20 février 2014 )

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