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Le Matinal N° 4293 du 20/2/2014

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Conférence nationale des forces vives, 24 ans après : le désenchantement des Béninois
Publié le vendredi 21 fevrier 2014   |  Le Matinal


Nicéphore
© Autre presse par DR
Nicéphore Soglo, ancien Chef d’Etat et Maire de Cotonou


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Personne ne peut nier le grand recul qu’a connu le Bénin 24 ans après la tenue de la Conférence nationale. Les Béninois sont déçus et plusieurs acteurs de la vie sociopolitique nationale s’inquiètent des graves menaces pesant sur les libertés publiques et le vivre-ensemble.


Sans doute, c’est le désenchantement total dans le rang des Béninois. 24 ans après les assises nationales, ils sont nombreux à dire leur déception par rapport à la gestion des gouvernants. Beaucoup affirment que les grands reculs ont été nettement notés ces huit dernières années.

Des analystes n’hésitent en effet pas à souligner que c’est sous le régime du Changement et de la Refondation qu’ont été organisés le sabotage de l’édifice institutionnel national et la liquidation des libertés qui restent le fruit des années de lutte et de sacrifice.

« La demi liberté acquise est aujourd’hui embrigadée par une gouvernance des pires dirigée par le pire des présidents béninois depuis 1990. Je le dis et je le répète, le président Yayi Boni est le pire des présidents que nous avons connu depuis 1990…

Au lieu de sauvegarder cette demi liberté pour qu’on en ait davantage, il est venu arracher au peuple cela et empêcher de faire des revendications pour aller au pain », a fait observer le vice-président du parti Alternative citoyenne, Séraphin Agbahoungbata (Lire Le Matinal du mercredi 19 février 2014).

Comme lui, de nombreux Béninois pensent que durant les 10 dernières années la gouvernance n’a fait qu’aggraver les maux dont souffre le Bénin. L’avocat au Barreau du Bénin, Jacques Migan a, lui aussi, déploré hier dans les colonnes de ‘‘Le Matinal’’ les nombreuses violations des dispositions de la loi fondamentale sous le Changement.

« Ce que nous constatons depuis quelques temps, c’est que l’on crée des conditions pour bafouer, pour mépriser et pour méconnaître cette Constitution. Nous avons des gens qui se connaissent, que nous appelons des experts.

Ils ont même contribué à l’écriture de cette Constitution et qui aujourd’hui font comme s’ils jouent avec la loi fondamentale... », a-t-il dénoncé. Et faisant allusion à la guéguerre qu’il y a eu entre la Cour constitutionnelle et le Parlement au sujet du vote de la loi de finances exercice 2014, il a poursuivi : « La Cour constitutionnelle n’a pas été créée pour prendre les textes de lois.

Elle est là pour réguler. Elle est là pour contrôler. Mais elle n’est pas là pour décider en lieu et place de ceux qui doivent le faire. Ce sont des régressions et c’est seulement maintenant que nous vivons ces régressions-là sous le président Yayi Boni ». Un constat de l’avocat qui amène à souligner que le régime actuel a une volonté affichée de caporaliser les institutions de la République. L’exemple de la Cour constitutionnelle en est seulement un parmi tant d’autres.

Le vivre-ensemble éprouvé

Les libertés sont violées, et l’unité nationale est aussi fortement menacée. Au Bénin, l’ethnocentrisme semble se développer depuis l’arrivée du régime de la Refondation. La méfiance s’installe en effet entre les différentes communautés. On note une forte poussée du repli identitaire. « Aujourd’hui on assiste au régionalisme.

L’unité qui existait et qu’on a construite en 1990 de même que la paix et la démocratie, toutes ces avancées, sont en train de voler aux éclats », a fustigé Me Jacques Migan. Ali Houdou, ancien ministre et membre de la Fondation Mathieu Kérékou lui aussi déçu par les dérapages des discours ainsi que les actes régionalistes de plus en plus prononcés, s’est-il lâché dans les colonnes de votre journal hier :

« Si aujourd’hui on ne parle pas de problème de salaire, on constate qu’il n’y a pas la cohésion nationale. Les enfants du pays se déchirent comme au temps précédent la révolution. Aujourd’hui les enjeux sont d’abord de sauvegarder la cohésion nationale, la paix sociale afin que la démocratie ne soit pas un poison ». Des propos qui sonnent comme une alerte rouge. C’est la preuve que le malaise est là. Et prononcé.

Et personne ne le cache. Le Bénin est de moins en moins un modèle en matière de démocratie. Les Ong internationales spécialisées dans l’alerte précoce s’inquiètent déjà par rapport à l’environnement sociopolitique national. Un ancien membre d’International crisis group (Icc) rencontré à Cotonou en 2013 avait souligné que la situation au Bénin est de plus en plus évoquée lors des travaux des organisations de veille. C’est donc un euphémisme de dire que la désillusion gagne les Béninois.

Allégresse Sassé

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