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Adjinakou N° 2380 du 6/2/2014

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Actualisation de la Lépi : un échec pour la classe politique
Publié le vendredi 21 fevrier 2014   |  Adjinakou


Sacca
© Autre presse par DR
Sacca Lafia, Président du Conseil d`Orientation et de Supervision des operations de correction de la Lépi.


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Depuis le début du processus de correction et d’actualisation de la Lépi, aucune avancée majeure n’est enregistrée alors que le temps passe pour les élections locales et communales. Les élus locaux dont le mandat est prolongé se déclarent fatigués. Les acteurs politiques impliqués dans le processus cherchent à préserver chacun leurs intérêts. Certains acteurs du processus crient à la marginalisation. Et déjà, des voix s’élèvent pour réclamer l’augmentation des techniciens dans le conseil d’orientation ou du moins, la marginalisation des acteurs politiques.


Faut-il réduire considérablement le nombre de d’acteurs politiques impliqués dans le processus de correction et d’actualisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) au profit des techniciens ou les dessaisir de cet outil ? Telle est la question qui monte au sein de l’opinion publique. En effet, depuis l’installation des membres du Conseil d’orientation et de supervision de la correction de la Lépi (Cos-Lépi), aucune avancée significative n’est remarquable. La grande difficulté de ce conseil reste l’absence sinon le retard dans la mise à disposition des fonds devant servir aux travaux. Aux lendemains des élections présidentielle et législatives de 2011, des voix se sont élevées pour réclamer le démarrage à court terme du processus d’actualisation de cette liste déclarée inhérente pour toute élection par la Cour constitutionnelle. C’est en 2013 que le conseil a pris fonction. A la date d’aujourd’hui, le processus piétine. Depuis quelques jours, des voix se font entendre et réclament une liste électorale ad hoc (proposition du Parti du renouveau démocratique, Prd) en vue de la tenue dans un bref délai, des élections locales et communales. D’autres estiment qu’il faut renforcer le Cos-Lépi plutôt par des techniciens que des politiciens qui ne visent que leurs intérêts et parfois ceux de leur région.

Le débat !

La Fondation Friedrich Ebert, dans son projet expérimental d’échanges dénommé « Soirées politiques », a réuni le vendredi 14 février dernier, le président du Conseil d’orientation et de supervision de la Lépi, Sacca Lafia, le député de l’Opposition parlementaire, Basile Ahossi, l’expert électoral Orden Alladatin et le fonctionnaire international, Aurélien Agbénonci. Le président du Cos-Lépi, Sacca Lafia, a estimé qu’il faut être progressiste. Par comparaison, il a indiqué que la dernière liste manuelle a coûté quatre milliards cinq cent de Fcfa, et qu’on ne saurait y retourner. Sur la polémique liée aux 2.200.000 cas recensés, le président du Cos-Lépi, a précisé que les 2.200.000 personnes recensées, objet de la polémique, sont ceux qui sont recensés lors de l’opération porte-à-porte et qui n’avaient pas de pièces d’identité, y compris les enfants de 7ans. Pour l’honorable Basile Léon Ahossi, des doutes existent sur le contenu de la Lépi, de 2011 à ce jour. ‘’Je ne sais pas si le nombre de personnes inscrites sur cette liste en 2011 est le même à ce jour. Autant de choses qui jettent le doute sur l’opinion que l’homme politique que je suis, a vis-à-vis de la Lépi’’ a-t-il insisté. Il a par ailleurs invité le gouvernement à écouter d’autres sons de cloche pour une correction fiable de cette liste. L’expert électoral, Orden Alladatin et le fonctionnaire international Aurélien Agbénonci, ont estimé que c’est tout le processus électoral qui est à revoir pour aboutir à une liste fiable et consensuelle pour une élection sans controverses. Le fonctionnaire international a déclaré que cet outil dans les mains des politiques, constitue un frein pour le développement du pays. Pour sa part, Orden Alladatin a été clair : ‘’la classe politique ne savait pas ce que c’était la Lépi, c’est aujourd’hui qu’elle s’en approprie. Il faut qu’elle reconnaisse ses erreurs. Si la Cour constitutionnelle savait également ce que c’était cette liste, elle n’aurait pas rendu l’arrêt qu’elle a rendu. Le processus n’était pas en réalité achevé, ce sont les politiques qui l’ont décrété ainsi. Et pour une Lépi technique, il faut des experts, non pas des politiques’’. Au terme des échanges, la majorité des débateurs autour de la table se sont accordés sur une chose : l’urgence de dessaisir les acteurs politiques de cet important outil de développement et surtout de faire confiance à l’expertise nationale dont les mérites sont reconnues au-delà des frontières béninoises.


Le Cos-Lépi se défend

Aujourd’hui, un demi-pas a été effectué. Selon les membres du Cos/Lépi, les travaux d’affichage de la liste se feront en deux phases. Dans un premier temps, il sera question de l’affichage des anciennes listes dans les bureaux de vote qui ont servi à la présidentielle et aux législatives dernières. A cette étape, il est demandé aux citoyens de se rendre dans lesdits bureaux pour vérification de présence ou non sur les listes affichées. Au terme de cet exercice qui n’est rien d’autre que l’audit participatif, une compilation des informations sera faite pour traitement. Les résultats de cette opération permettront d’obtenir une nouvelle liste qui sera à nouveau affichée dans les nouveaux centres de vote. La technique de la capture optique a été celle choisie par les membres de la structure de correction pour des raisons de rapidité. Les opérateurs des kits sont mobilisés pour la cause. Les maires et les préfets sont aussi sensibilisés pour leur implication dans la réussite de l’opération de correction. Malgré cette avancée saluée par les députés, des insuffisances demeurent.

Par ailleurs, des élus locaux se déclarent fatigués de cette prolongation sans fin. La question qui se pose est donc de savoir si en face de la grogne des élus et le tâtonnement du Cos-Lépi, il est opportun de remplacer les politiques par des techniciens de la cartographie, des statisticiens?


Gathum Gbaguidi

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