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Koffi OLOMIDE : Son prochain album, en 2014, sera le dernier
Publié le samedi 22 fevrier 2014   |  24 heures au Bénin




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À 57 ans, le Congolais Koffi Olomidé met un terme à sa carrière pour se consacrer à la production musicale, aux affaires et peut-être à la politique.
Un double "M" triomphant sur le portail de sa villa de Mont-Fleury, quartier huppé de Kinshasa, rappelle au visiteur qu’il est bien chez Mopao Mokonzi - "le grand patron" de la musique congolaise. Un garde privé surveille les entrées et sorties. Koffi Olomidé est absent. Comme lors du premier rendez-vous, fixé deux jours plus tôt. Mais cette fois, il garantit qu’il sera là "dans douze minutes" très exactement. Trois quarts d’heure plus tard, promesse tenue : le Rambo (un autre de ses nombreux surnoms) est de retour chez lui. Il me reçoit au beau milieu de sa cour, où six grosses cylindrées servent de décor. L’entretien peut commencer.

Mais Koffi se méfie. "Si vous cherchez un révolutionnaire, je n’en suis pas un", lâche-t-il d’entrée de jeu. Pour lui, aucun doute : un journaliste est forcément à la recherche de sensationnel. Notre entrevue est sans cesse interrompue par la sonnerie de son téléphone. Un Congolais vivant à Paris insiste pour que son nom soit cité dans Treizième Apôtre, le prochain opus de l’artiste (sortie prévue fin 2014). "C’est 1 500 euros pour une dédicace" (autrement dit l’honneur de voir figurer son nom dans les paroles d’une des chansons du maître), tranche Koffi Olomidé, en rappelant à son interlocuteur que cet album sera le dernier de sa riche carrière. "Mais je continuerai à chanter", s’empresse-t-il de nuancer.


Les musiciens congolais boycottés par "les Combattants"
Antoine Agbepa Mumba (son vrai nom), 57 ans, sacré "artiste africain de la décennie" en 2005 aux Kora Awards, les trophées de la musique africaine, veut se consacrer "à la promotion de jeunes talents". Il a produit et composé l’album solo de Cindy Le Coeur, l’étoile montante de Quartier Latin International (son orchestre), sorti en juin 2013. Et il prépare le lancement de son label, Koffi Central. La stratégie de la maison de disques est déjà définie : "L’objectif sera de travailler avec au maximum dix talents", confie-t-il.

Celui qu’on surnomma aussi, dans les années 1970, l’étudiant le plus célèbre du Zaïre dit vouloir donner un nouveau souffle à la musique congolaise, qu’il trouve "mal en point". Boycottés par "les Combattants" (ces membres de la diaspora, opposants radicaux au régime de Kinshasa), qui leur reprochent de soutenir Kabila, les musiciens congolais ne peuvent plus monter sur scène en Europe depuis près de cinq ans, ou alors dans des conditions très difficiles. "Un manque à gagner énorme", déplore l’artiste, qui dit comprendre certaines revendications de ses compatriotes en colère, mais sans partager "leur manière de faire" : "Ce n’est pas par la violence que nous apporterons des solutions aux problèmes du pays."
À la veille des concertations nationales qui ont rassemblé la majorité, l’opposition et la société civile, le musicien a tenu à écrire "une chanson patriotique", intitulée Congo mon amour, pour faire passer son message : "Si vous aimez le Congo, respectez les institutions et la Constitution. On ne change pas les règles du jeu pendant le match." Un premier pas vers une carrière politique ? Koffi Olomidé n’écarte pas l’éventualité.

Mais pour l’instant, ses soucis sont ailleurs. Notamment à Nanterre (près de Paris), où il est poursuivi, depuis plus d’un an, dans une affaire de viol présumé sur mineures. "Une cabale montée de toutes pièces par quatre de mes danseuses qui ne cherchaient qu’à obtenir des papiers pour rester en France", soutient l’inculpé. Lequel ne cache pas son admiration pour Marine Le Pen, "seule capable d’imposer des mesures fermes en matière de régularisation des sans-papiers".
En attendant, Koffi Olomidé développe ses affaires. Début 2012, il a inauguré un luxueux hôtel quatre étoiles à Kinshasa. "Et après mon dernier album, je rebondirai encore plus fort", promet la star.

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