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Entretien avec le porte-parole du Collège des associations et groupements professionnels des opérateurs économiques de la Ccib: Serge SOGBOSSI se prononce sur le consensus obtenu pour les élections consulaires
Publié le vendredi 29 mars 2013   |  L`événement Précis


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© L`événement Précis par DR
Serge Maurice Sogbossi, porte-parole du Collège des associations et groupements professionnels des opérateurs économiques de la Ccib


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Les choses semblent rentrer dans l’ordre dans le processus électoral de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib). A travers cet entretien, Serge Maurice Sogbossi, porte-parole du Collège des associations et groupements professionnels des opérateurs économiques de la Ccib confirme le fait. Le président de l’Association nationale des entreprises de construction, des travaux publics et des activités connexes (Aneca) a, au nom du collège des opérateurs économiques, salué l’initiative du Chef de l’Etat qui a su, selon lui, mettre les petits plats dans les grands afin de relancer le processus. A cet effet, il a lancé un vibrant appel à ses collègues à qui il a demandé de faire preuve de légalité dans l’opération.

L’Evénement Précis : Vous avez été reçu cette semaine par le Chef de l’Etat au sujet de la crise qui secoue la Ccib. Quelle en est l’origine ?

Serge SOGBOSSI : Vous n’êtes pas sans savoir que depuis un certain temps, la manière dont les élections consulaires sont en train d’être gérées à la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib) ne correspond pas aux aspirations du collège des associations et regroupements des opérateurs économiques. Pour cela, nous avons tiré sur la sonnette d’alarme si bien qu’à plusieurs reprises, nous avons manifesté notre mécontentement. Il faut simplement faire comprendre qu’il y a eu violation d’un certain nombre d’articles dans le statut qui régit la chambre. Le problème était arrivé à un certain moment où le Chef de l’Etat avait dépêché six (06) ministres pour nous rencontrer et discuter avec nous sur les problèmes et voir les dispositions à prendre. Entre temps, nous avons porté le problème à la Cour suprême qui nous a donné raison et qui devait suspendre les opérations. Maintenant, quand les ministres nous ont rencontrés, on a discuté et trouvé un certain nombre de solutions. Malheureusement, le procès verbal qui est parvenu en conseil des ministres n’a pas été du tout conforme à ce qui a été arrêté lors de cette rencontre. Cela n’a pas du tout été l’émanation de la discussion qu’il y a eu. C’est ainsi que nous avons donné une conférence de presse pour dénoncer la situation. Car, cela voulait passer en sourdine en conseil des ministres. C’est ainsi que nous avons alerté l’opinion publique et l’ensemble des opérateurs économiques pour dire que ce n’était pas du tout ce qu’on avait retenu.

Qu’est-ce-qui a été décidé avec le Chef de l’Etat ?

Le Chef de l’Etat a décidé de nous appeler pour que lui-même discute avec nous afin qu’un terrain d’entente soit trouvé. Donc, c’est ce qui a été fait le lundi 25 mars dernier à la salle du peuple du palais de la présidence de la République, où le Chef de l’Etat a reçu, avec son gouvernement au complet, l’ensemble des opérateurs économiques pour les écouter et voir exactement comment faire pour en finir avec cette crise. C’est ainsi que nous avons discuté, posé des problèmes. Mais, il faut louer le leadership du Chef de l’Etat qui a voulu qu’une solution sorte des discussions. Donc de fil en aiguille, on s’est rendu compte qu’effectivement, nous avons raison sur un certain nombre de violations. Donc, le président de la République nous a demandé de trouver quand même un consensus. Cela a été trouvé par rapport à trois (03) points principaux.

Quel a été le contenu de ces trois points en questions ?

Le premier point était relatif à la commission électorale consulaire que nous avons demandé de dissoudre parce que cette commission avait complètement raté sa mission et avait violé tous les textes. Elle se permettait même de mettre de côté des articles des statuts que le Président de la République a signés en allant jusqu’à demander qu’on supprime les impôts et le casier judicaire dans les pièces à fournir. Ainsi, le Chef de l’Etat nous dit que, puisque nous sommes principalement en train de contester le mode de désignation des membres de cette commission, on doit désigner trois membres, et qu’on ne nous a pas consulté avant de le faire, il nous a alors demandé de le faire, nous-mêmes, pour remplacer ceux qui étaient mis sans notre consentement dans cette commission afin qu’elle soit reconstituée pour permettre aux membres de poursuivre le travail.

Le second point était relatif au secrétaire général de la Ccib. Nous avions un certain nombre de griefs contre lui. Ce que nous avons posé parce qu’il estimait, par exemple, qu’il fallait quand même permettre aux informels de participer aux élections. Ce que nous avons dénoncé avec véhémence. Le Chef de l’Etat a dit qu’il en prend note et qu’il avisera en conseil des ministres. Donc, par rapport à cela, le Chef de l’Etat a demandé de le laisser régler cela lui-même. Et comme lorsqu’un père de famille intervient dans une situation, on le respecte, d’après la tradition, nous avons accepté.

Le troisième point concerne la liste électorale elle-même. Nous l’avons dénoncée parce qu’elle était truffée d’irrégularités et si on devait apurer cette liste, ça devrait être un travail de longue haleine. C’est ainsi que nous avons demandé de mettre carrément cette liste de côté pour relancer l’opération de recensement. On a dit que s’il fallait apurer cette liste, il fallait enlever près de 90% et ce n’est plus vraiment valable. Mais, le Chef de l’Etat nous a expliqué que le temps que cela allait prendre, était trop long et qu’il fallait qu’on élise vite l’institution consulaire et le président dont il a besoin pour des négociations dans les autres pays. Et mieux, que le temps le presse. Alors, il nous a demandé d’accepter que cette liste soit apurée mais que comme il y a une crise de confiance, il va personnellement désigner un comité d’experts pour spécialement suivre cet apurement. Et comme ce sera une commission neutre, nous avons aussi accepté ce consensus. Donc, les trois points ont trouvé un consensus et actuellement la machine est relancée et le collège des associations et groupements professionnels de la Ccib s’en félicite et félicite beaucoup le Chef de l’Etat pour l’ouverture d’esprit qu’il a eue. A partir de là, je crois qu’il ne devrait plus avoir de problème. C’est vrai que nous avons quelques apurements sur la liste et nous ne savons pas comment ça va être fait parce qu’il y a des choses qui seront difficilement réalisables étant donné que les circonscriptions électorales avaient été même toutes mélangées. Mais, avec les experts, nous allons discuter pour voir, car le Chef de l’Etat a déjà pris la décision. Le reste est, à nous, de voir comment faire.

Par la suite, vous avez également tenu une rencontre avec la ministre du commerce. Toujours pour la bonne cause ?

Oui, c’est vrai. Au lendemain, la ministre nous a convoqués pour la désignation des trois représentants. Nous avons mis la machine en marche pour désigner les trois autres membres. Les opérateurs économiques auront enfin leurs représentants dans la commission électorale. C’est déjà presque fait. On nous a donné une dizaine de jours. Mais, je crois qu’on l’a déjà presque terminé. On a déjà ciblé ceux qui doivent désigner les trois et les noms seront envoyés.

Quelle est la nouvelle démarche du collège des opérateurs économiques?

Actuellement, nous sommes vigilants et ne comptons pas que le consensus arrêté avec le président soit encore torpillé par d’autres. Car, les virus sont toujours en train de roder autour du système. Les dossiers à apurer sont dans une salle où la clé est toujours avec les gens que nous contestons. Donc, on ne sait pas ce qui se passe actuellement là. Nous voulons donc que déjà la ministre demande cette clé et garde jusqu’à ce que la commission soit prête pour qu’on lui confie la mission. Sinon, nous n’avons plus vraiment de problème parce que quand il y a feu dans une maison, que le père de famille réunit tout le monde et donne des orientations et conseils, on les respecte.

Quels mots à l’endroit des opérateurs économiques qui sont réticents aux opérations durant cette période de crise ?

Oui, je pense que quand on est opérateur économique, il faut participer à la gestion de son pays par ces genres d’associations que nous avons et qui conduisent à la Ccib. Et ce n’est que comme cela qu’on arrive à développer un pays. Donc, je leur demande de tout faire pour être à jour en payant les impôts, la Cnss, être à jour vis-à-vis de la Ccib avec un casier judiciaire et les pièces demandées pour pouvoir répondre. Nous ne pouvons pas poursuivre dans l’informel. Je leur demande d’être légal et participer à cette élection pour qu’on n’envoie pas n’importe qui nous représenter à la CCib. Car, nous avons besoin d’une Ccib forte avec un président valable face aux investisseurs.

Propos recueillis par Emmanuel GBETO

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