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Clôture des 2èmes états généraux de la presse béninoise : Le succès des travaux reste conditionné par l’application des résolutions
Publié le mardi 25 fevrier 2014   |  Educ'Action


Deuxièmes
© aCotonou.com par TOP
Deuxièmes Etats Généraux de la Presse Béninoise
19 et 20 Février 2014, Cotonou : La presse Béninoise tient ses deuxièmes états généraux


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Les rideaux sont tombés, vendredi dernier, sur les 2èmes états généraux de la presse béninoise avec l’adoption de grandes résolutions. Une réussite saluée par la majorité des participants qui restent néanmoins prudents en attendant l’application effective des recommandations issues de ces assises.

Trois jours durant, les professionnels des médias béninois ont dépouillé, de belle intelligence, les « enjeux et défis de la professionnalisation », thème retenu pour les assises des états généraux de la presse béninoise. En présence du Chef de l’Etat, Thomas Boni Yayi, du président de la HAAC, Théophile Nata, et des délégations étrangères venues du Burkina-Faso, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Niger et du Togo, ces 2ème assises de la presse ont commencé le 19 pour finir le 21 Février au soir avec la présence effective des Ministres d’Etat, François Abiola, et celui de la Communication, Komi Koutché Koami. Si tous les intervenants ont salué la qualité des débats et des résolutions issues des travaux en panels et ateliers, tous attendent néanmoins leur application pour constater les effets positifs sur une presse béninoise totalement en perte de boussole, très peu professionnelle et paradoxalement en quête de privilèges. Représentant le Chef de l’Etat à la clôture des travaux, le ministre d’Etat, François Abiola, a rassuré les participants de la promesse ferme du Chef de l’Etat à prendre des actions diligentes pour la mise en œuvre effective des résolutions, notamment celles relatives à la professionnalisation du métier de journalisme au Bénin. Après trois jours d’intenses débats, les 2èmes états généraux de la presse béninoise ont diagnostiqué, décrypté, et solutionné par le choc des idées, les maux qui minent la corporation. Les participants ont formulé plusieurs motions et recommandations dont voici la teneur :

Des motions

Elles sont au nombre de sept (07). La motion la plus applaudie par la plénière des états généraux touche à la déclaration relative à la mise en œuvre du principe de l’accès équitable à la télévision nationale. Tout en déplorant les blocages manifestes qui empêchent la jouissance du droit à l’accès équitable à la télévision nationale, les participants aux 2èmes états généraux de la presse béninoise ont demandé à la HAAC d’user de ses pleins pouvoirs pour faire respecter rigoureusement sa décision relative à l’accès aux médias de service public et, au besoin d’appliquer les sanctions requises.

Une autre motion a visé la HAAC elle-même. Les participants aux états généraux de la presse béninoise ont apporté leur soutien à une réforme de la loi organique de la HAAC afin de permettre à l’institution de mieux accomplir sa mission de régulation de la communication. Dans cette même veine, une motion a demandé le renforcement des pouvoirs de l’instance d’autorégulation (l’ODEM) afin de permettre à celle-ci d’accomplir sa mission de police interne de la presse.

Les quatre autres motions ont permis aux participants, de féliciter le comité d’organisation pour la bonne préparation des 2èmes états généraux de la presse béninoise, féliciter le gouvernement pour la précieuse aide (80 millions de Francs CFA) qui a été accordée à l’organisation de ces assises nationales, remercier le président de la République et son Gouvernement pour leur soutien constant au cours des préparatifs et du déroulement des travaux. Les participants ont enfin remercié la HAAC pour avoir accepté et pour avoir conduit l’organisation des 2èmes états généraux de la presse béninoise et surtout les délégations étrangères en reconnaissance des pertinentes contributions des Présidents des instances de régulation de la Communication des pays frères et amis venus tous honorer et soutenir les présentes assises destinées à rebâtir la presse béninoise. Après ces civilités, les participants ont identifié des recommandations pour baliser la décennie à venir.

Des recommandations des 2ème EGPB

Elles ont été catégorisées, respectivement à l’endroit du gouvernement, de l’assemblée nationale, de la Haac et des associations professionnelles des médias. Un plaidoyer a été souhaité pour que la Présidence de l’organe de régulation des médias du Bénin soit assurée par un professionnel des médias comme cela avait été le cas à la 1ère mandature de la HAAC et dans les autres pays de la sous-région ; un autre plaidoyer pour la représentativité des professionnels des médias au niveau du Conseil Economique et Social (CES). Les participants, en reconnaissance des mérites du célèbre confrère Louis Hounkanrin, salué et reconnu pour son intégrité, ont décidé d’instituer un prix dénommé « Louis Hounkanrin » à décerner à un acteur de la presse ; il a été convenu de doter le secteur d’un Document de politique et de stratégies (DPS) et de le vulgariser aux fins de favoriser le développement de plans opérationnels adéquats par les acteurs du secteur. A l’endroit de chaque cible, on peut retenir :

Recommandations à l’endroit du Gouvernement

Créer un environnement favorable à la création de véritables entreprises de presse ;
Œuvrer au renforcement des capacités financières de l’ABP en lui accordant une subvention pour une photothèque nationale à mettre à la disposition permanente de tous les organes de presse exerçant en République du Bénin ;
Appui aux médias audiovisuels par la création d’un Fonds d’appui au « tout numérique » ;
Créer un centre de formation en médias nouveaux en région urbaine.
Recommandations à l’endroit de l’Assemblée nationale

Supprimer les peines privatives de liberté du droit des médias ;
Relire la loi organique de la HAAC à l’effet d’augmenter la représentativité des professionnels des médias en son sein ;
Rallonger le délai de l’exception de vérité ;
Faire adopter et annexer le budget des médias de service public à celui de la HAAC qui se chargera de les mettre à leur disposition ;
Fixer à 25% les revenus publicitaires dans les recettes des médias du service public.
Recommandations à l’endroit de la HAAC

Procéder à la numérisation intégrale de la carte de presse nationale ;
Procéder à la relecture du décret portant avantages liés à la détention de la carte de presse en améliorant son contenu.
Recommandations à l’endroit des Associations professionnelles des médias

Faire une étude évaluative des chantiers des EGPB de 2002 ;
Moderniser le fonctionnement de l’ODEM en tenant compte des TIC et renforcer sa coopération avec la HAAC en vue d’une co-régulation ;
Prendre en compte les études déjà réalisées dans ce cadre et qui proposent des améliorations des textes de l’ODEM et du Code de déontologie de la presse béninoise ;
Amener les associations professionnelles à mieux soutenir l’ODEM en mettant à sa disposition les moyens nécessaires à son fonctionnement ;
Amener les entreprises de presse à libérer leurs cotisations statutaires pour le fonctionnement de l’ODEM ;
Intégrer l’ODEM au Code de l’information et de la communication pour être reconnu comme organe d’autorégulation des médias au Bénin ;
Prendre en compte les recommandations des rapports d’étude sur la co-régulation entre l’ODEM et la HAAC, d’une part, et sur la révision du Code de déontologie de la presse et des textes fondamentaux de l’ODEM, d’autre ;
Mettre en place un comité ad’hoc de 7 membres pour choisir le statut juridique convenable au Fonds d’appui au développement des médias (FADEM) ;
Les assises ont pris fin, dans une ambiance bon enfant marquée par des agapes fraternelles et des retrouvailles chaleureuses. Certains professionnels ont accepté nous livrer leurs impressions.

Avis des participants

Gerard GuedegbeGérard GUEDEGBE, journaliste

J’avoue qu’en venant ici j’étais beaucoup plus motivé par les débats sur la qualité de la prestation des journalistes. J’avoue que nous n’avons pas eu beaucoup de progrès à ce niveau, on a beaucoup parlé d’avantages, ce qui pour moi n’est qu’une conséquence de l’action bien planifiée. Je pense que c’est là où on peut dire franchement qu’il y a eu une toute petite déception. On a pensé que c’est parce qu’en réclamant les avantages qu’on est rapidement servi. Or il fallait trouver les actions qui permettent de trouver des avantages comme conséquences des actions. Mais je suis aussi content qu’il y ait des résolutions sur l’avenir, sur qui peut prétendre être journaliste. Je ne veux pas qu’on parle des avantages liés à la carte de presse, mais qui peut mériter la carte de presse. C’est le plus important. Il faudra aussi qu’on fasse un effort pour le numérique. Ça semblé être des incantations mais je pense que c’est ça ou rien et il faut aussi renforcer l’indépendance des journalistes. Nous disons toujours en tant que journaliste : je doute donc je suis. C’est le principe de base du journaliste et je souhaite bon courage à notre presse et c’était un bon exercice pour moi ; c’est la première fois que je participe à une rencontre comme celle-ci. Merci

Desire AdajaDésiré ADAJA, conseiller du Chef de l’Etat

J’ai été impressionné, impressionné par la franchise, la profondeur qui a marqué d’une manière générale les débats. Et puis la qualité des recommandations, des résolutions, des décisions et des points qui ont été retenu dans le rapport parce qu’il n’y pas eu des questions tabou, il n’y a pas eu de faux fuyants. En fait c’est une sorte d’États Généraux où toutes les vérités étaient bonnes à dire. Je crois que c’est un point essentiel à retenir.

Il y a eu plusieurs points, aucun des points n’est vraiment à négliger parce que tous contribuent à un même résultat à savoir : comment redessiner le visage des médias béninois pour que la presse épouse son temps, soit un reflet de nos aspirations. Il y a d’abord le souci de pouvoir rentrer dans l’ère du numérique. Ça a été un grand débat à tous les égards, techniques, même au plan des réformes, en matière organisationnelle en matière de formation parce que c’est un grand défi qui est déjà dans nos quotidiens sans même que nous ne nous en apercevions. Le souci de la professionnalisation du métier à marquer les débats. On ne sait plus très bien qui est journaliste, qui ne l’est pas. Pour ce qui est de l’État, je pense qu’il doit créer les conditions, mettre en place les réformes nécessaires pour que la presse nourrisse son homme, que les médias nourrissent les professionnels et les gens qui osent entreprendre dans ce domaine.

Achile AHOSSINOUAchille AHOSSINOU, journaliste

Chers confrères, il faut quand même dire que c’est un exercice très difficile, les deuxièmes états généraux de la presse béninoise. Des résolutions ont été prises, il faut louer la clairvoyance de tous les participants. Si effectivement ces résolutions étaient mises en pratique, ça fera avancer l’État en général et la presse béninoise en particulier. Donc on peut déjà se bomber un peu le torse pour dire, bon à moitié chemin parcouru, c’est une réussite. Merci

Francois AwoudoFrançois Awoudo

Mes appréciations, je ne dirai pas qu’elles sont bonnes. Après trois jours de travaux, je pense que nous sommes entrain de faire ce qui se fait en de pareille occasion. Il y a eu des communications introductives, il y a eu des panels, il y a eu des ateliers et des TDR et je pense que jusqu’à présent ses TDR sont entrain d’être exécutés. Dans l’ensemble, tous les travaux se sont bien déroulés. En termes de grandes orientations je peux déjà vous dire que ses Etats Généraux nous ont permis de faire le point de tout ce qui avait été fait autour des premiers Etats Généraux de novembre 2002 notamment la mise place d’une centrale d’achat des intrants de la place, la mise en place de la maison des médias, la mise en place d’un cadre fédérateur des Unions des professionnels des Médias. Donc il y a des chantiers qui ont été initiés mais qui n’ont pas pu se tenir. Nous avons fait le point pour savoir un peu ce qui n’a pas marché et qui a fait que les choses ne se sont pas bien déroulées. Il y a de nouveaux défis qui sont apparus. Si je m’en tiens au plan technologique dans la presse aujourd’hui, il va falloir que nous nous adaptions à ses prescriptions. On vous parlera de la numérisation des Médias. C’est de tous ces sujets là que nous avons débattus au cours de ces Etats Généraux. Il s’agira de suivre maintenant la mise en œuvre de ses décisions.

Jerome CarlosJérôme Carlos

Nous avons beaucoup plus insisté sur la professionnalisation. Parce qu’aux premières assises nous étions beaucoup plus accentués sur la question de la liberté. C’est-à-dire avoir un espace d’expression, un espace d’épanouissement, un espace d’accomplissement. Dix ans après, ce qui nous préoccupe c’est de faire un métier qu’on maitrise complètement et pour lequel on est prêt à donner le meilleur de nous-mêmes parce que c’est notre contribution à la construction d’une société moderne qui se veut démocratique. Disons que quand les professionnels comme nous se retrouvent, on partage des idées comme c’est le cas aujourd’hui. A la fin de nos réflexions, ce que je dois retenir d’abord, c’est l’engagement que nous prenons. Que cela ne reste pas lettres mortes parce que la tentation est toujours grande. Les résolutions sont belles à tout point de vue. Nous voulons insister sur la collaboration entre les différentes associations, nous voulons insister sur les écoles de formation, nous voulons que ce métier puisse avoir une identité forte avec une carte de presse qui donne un certain nombre d’avantages à ses détenteurs. Mais ce qui préoccupe plus c’est la volonté de les mettre en œuvre.

Guy AhoumiGuy Constant Ehoumi, président de l’ODEM

Nous avons discuté pendant trois jours et les grandes décisions vont dans plusieurs sens dont nous pouvons retenir quelques grands axes. La première chose c’est la question de la balise de l’accès à la profession qui est fondamentale parce que nous pensons que l’assainissement passe par là. C’est un métier totalement ouvert et on ne peut plus continuer de cette façon là. Et le point d’orgue a été mis sur le code de l’information et de la communication qui sera bientôt envoyé à l’Assemblée Nationale et nous comptons travailler pour que ce code là soit voté parce qu’il va régler plusieurs choses notamment en ce qui concerne l’accès à ce métier et balisera le terrain pour entrer dans la profession. L’autre chose c’est l’état du service public au Bénin. Nous avions été sérieusement dans le sens que le service public soit renforcé. Et que véritablement tout citoyen puisse savoir que tout service de médias public travaille véritablement pour lui. Et nous avons suggéré qu’on puisse vraiment doter les médias publics des moyens qu’il faut afin qu’ils puissent bien faire leur travail. Tout ce que nous avons retenu au cours de ces assises est dynamique. Les questions de spécialisation nous avons pensé à tout ça et surtout au renforcement de l’ODEM.

Pascal ZantouPascal Zantou

Ce serait prétentieux de ma part de parler de toutes les grandes orientations des Etats Généraux de la presse. Je vais plutôt souligner deux ou trois choses importantes. La première chose, c’est que les Etats Généraux ont mis un accent particulier sur le contexte technologique actuel dans lequel se déploie les Médias dans notre pays. C’est-à-dire que d’ici à là, il va avoir de grands bouleversements en matière de technologie nouvelle. On aura le passage au numérique. Les Etats Généraux ont pris des résolutions par rapport à cette question là pour demander au gouvernement, à la HAAC, aux associations professionnelles de prendre les dispositions idoines et pratiques et le passage des médias béninois au numérique. L’autre chose que j’ai également retenue, c’est la situation qui prévaut au niveau des entreprises de presse. Les entreprises de presse béninoises évoluent dans ce que je pourrais appeler une certaine précarité économique qui rejaillit non seulement sur la qualité des productions qui sont faites mais sur la situation sociale des ses animateurs. Je veux parler des journalistes, des cadreurs, des caricaturistes, des photojournalistes etc. qu’est-ce que les Etats Généraux ont décidé c’est que le gouvernement puisse permettre certains allègements de la fiscalité à laquelle les entreprises de presse sont soumises. L’avantage ici, de ces mesures à prendre, c’est que les entreprises vont prospérer mais aussi les journalistes qui travaillent pour ces entreprises là. La dernière chose la plus importante que je voudrais souligner c’est la formation. Il a été suggéré que les formations qui sont dispensés aux professionnels des médias soit désormais réorientées dans la spécialisation en tenant compte de la nouvelle approche qui est le passage au numérique.

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