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Suspension du lotissement à Abomey-Calavi: Ce que Hounsou-Guèdè doit faire pour obtenir la levée de la mesure préfectorale
Publié le mercredi 3 avril 2013   |  Le Matin




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L’arrêté préfectoral portant suspension des travaux de lotissement et de recasement dans la commune d’Abomey-Calavi reste en vigueur. La levée de cette mesure est subordonnée à la mise en œuvre efficiente de deux grandes résolutions : la Mairie doit faire le point quartier par quartier des réserves administratives (les identifier par des plaques) et faire aussi le point quartier par quartier des chutes... Les géomètres et les comités de lotissement qui opèrent sur le terrain doivent être également mis devant leurs responsabilités, de sorte que celui qui a acheté sa parcelle puisse la retrouver saine et sauve après le lotissement et le recasement. C’est la condition sine qua non imposée hier au conseil communal. C’était à la faveur d’une séance de travail avec le ministre de la décentralisation, Raphaël Edou, et le Préfet des Départements de l’Atlantique et du Littoral, Placide Azandé.

«C’est une réunion à caractère pédagogique. Ce n’est pas pour ouvrir un débat autour de l’arrêté de suspension. Le Préfet n’a rien fait de mal. Je lui renouvelle ici ma totale confiance. C’est sur mes instructions qu’il a agi. Il faut donc le laisser en paix. La décision est prise et on ne reviendra pas sur ça». Ainsi s’est exprimé le ministre de la décentralisation pour planter le décor de la rencontre. «Après Abomey-Calavi, nous allons nous intéresser à 15 autres communes pour faire la lumière sur les travaux de lotissement et de recasement. Il faut rester coller aux textes et surtout à l’esprit de la décentralisation. Le Conseil communal doit rassurer les populations. Tant que les problèmes posés ne trouveront pas de solutions adéquates, la mesure ne sera pas levée. Le patrimoine de la commune a un caractère sacré. Les opérations de lotissement doivent suivre une procédure», a-t-il fait observer, avant de déplorer les sorties médiatiques du Maire Patrice C. Hounsou-Guèdè sur l’arrêté de suspension. «Il ne faut pas s’en prendre au Préfet. Il n’a fait que son travail», lui a-t-il martelé. Après avoir fait ces mises au point, le Ministre Raphaël Edou a donné la parole au Préfet Placide Azandé pour faire le point des griefs majeurs des uns et des autres contre la Mairie. Il ressort de ces griefs que les travaux de lotissement et de recasement dans la commune sont très mal conduits avec à la clé le morcellement et la vente des réserves administratives et la disparition miraculeuse des parcelles de certains citoyens.

Les clarifications du Maire

Prenant la parole à la suite du Préfet pour apporter sa part de vérité, le maire Patrice Hounsou-Guèdè a affirmé que les questions de lotissement et de sécurité sont ses deux priorités dès sa prise de service. Il a indiqué qu’elles sont en train de le «rattraper». Il se dit «surpris par la décision du ministre» et dépose au Préfet «un recours gracieux aux fins de la levée de la mesure de suspension», dans une lettre en date du 02 avril 2013. «Il n’y a pas de lotissement parfait. Quand on suspend pour mieux faire, le risque est que les problèmes s’aggravent et c’est la mafia foncière qui en bénéficie. Elle s’installe confortablement. Le Ministre et le Préfet ont parfaitement raison sur toute la ligne. Mais je demande leur clémence pour sortir de l’impasse. Je propose la mise en place d’un comité Ministère-Préfecture-Mairie pour suivre les travaux et trancher les problèmes un à un. Je n’ai rien dans la Tranche C. Je supplie le ministre et le Préfet de revenir sur leur décision», a déclaré le Maire.

Le ministre maintient sa position

Les clarifications du maire n’ont pas convaincu le Ministre, qui a décidé d’aller jusqu’au bout. «Le Préfet n’a pas été instruit sur la base de ce que les gens viennent nous rapporter. Nous avons agi en toute responsabilité. Ceux qui parlent ne connaissent pas les textes de la décentralisation. Plus rien ne sera comme avant. Le signal fort vient d’être donné à partir d’Abomey-Calavi qui servira d’école. On ne peut pas faire le lotissement pour que les gens perdent après leurs parcelles. On ne peut pas aussi parler de sinistrés après un lotissement. Calavi, c’est la commune d’espoir du Bénin. On ne doit pas mal gérer les réserves administratives et nos terres en général», a fait savoir le ministre Raphaël Edou. Il était entouré pour la circonstance de son Directeur de Cabinet, du Secrétaire Général du ministère et de quelques directeurs centraux et techniques. «Il y a même des géomètres qui ne doivent plus intervenir dans nos communes. A Abomey-Calavi, il y a trop de problèmes. En moins d’un an, nous avons reçu 1086 plaintes au sujet notamment du lotissement. Nous sommes déterminés à corriger le tir. Lorsque le Maire et le Conseil communal mettront nos instructions fermes en œuvre, ils rendront directement compte au Préfet. Dès que j’ai le retour, je vais envoyer une mission de contrôle sur le terrain pour vérifier. Et j’aviserai après», a-t-il conclu. Voilà ce qu’on peut retenir de cette séance.

L. H.

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