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Le Matinal N° 4297 du 26/2/2014

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Rencontre à huis clos avec le Front des trois ordres de l’Enseignement : le gouvernement veut casser les Syndicats
Publié le jeudi 27 fevrier 2014   |  Le Matinal




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La rencontre à huis clos entre le Gouvernement et le Front des trois ordres de l’Enseignement provoquée par les ministres en charge de l’éducation vise à saper les actions que mènent les Centrales et Confédérations syndicales.Le Gouvernement emmené par le ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, François Abiola a fait l’option de ‘négocier’ sur deux fronts pour trouver une issue à la crise sociale qui frappe de plein fouet le Bénin. D’un côté, il poursuit les négociations avec les Confédérations et Centrales syndicales. De l’autre, il a tendu la perche au tout puissant regroupement des trois différents ordres de l’Enseignement au Bénin. Un syndicat très redouté et véritable bête noire du régime. La question que beaucoup se posent, c’est de savoir si le Front des trois ordres de l’Enseignement a saisi la possibilité à lui offerte par le gouvernement pour discuter des revendications spécifiques au monde des enseignants. La réponse c’est oui. Ce dimanche 23 février 2014, un huis clos s’est déroulé entre les responsables du Front et les trois ministres en charge de l’Education nationale. Le gouvernement, ayant dans un premier temps opté pour un bras de fer avec les Centrales et Confédérations syndicales s’emploie aujourd’hui à sortir de cette logique pour adopter une politique bien connue de lui. Celle d’utiliser le Front pour casser l’unité et la lutte des grands ensembles syndicaux. C’est pour quoi, très tôt à la table des négociations, les représentants du chef de l’Etat ont su apprivoiser les chefs de file des syndicats invités.

Les enseignants vacataires au coeur des discussions

La première question qui a été soulevée est celle des enseignants vacataires. Ce monde est confronté à deux problèmes majeurs. La sédentarisation et le taux horaire de rémunération. Ce qu’il importe de souligner, c’est que les deux parties sont tombées d’accord pour mettre en place une commission afin d’étudier ces revendications. On peut se rendre compte que le gouvernement a réussi à convaincre le Front à désigner ses représentants pour siéger au sein de cette commission. La position du Front a été mal accueillie dans certains milieux syndicaux où des observateurs et même dans le rang des travailleurs on constate avec amertume que le Front se prête au jeu du Pouvoir. Dans les plus hautes instances syndicales, notamment à la Cstb, la Csa-Bénin, la Cosi et à la Cgtb, l’attitude du gouvernement ravive les tensions. Les Confédérations et Centrales syndicales fustigent la propension de l’Exécutif à les affaiblir par ses différentes manœuvres. Selon nos informations, les deux revendications liées aux vacataires ont déjà fait l’objet de discussions ayant débouché sur des approches de solutions. D’après un ancien responsable du Front qui avait participé aux négociations, le problème de sédentarisation des vacataires a été débattu et son règlement ne devrait plus attendre. En clair, c’est une question qui doit être réglée tout de suite au lieu de la reverser à une commission. Par contre en ce qui concerne le problème relatif au taux horaire de rémunération, cela se comprend qu’il soit pris en compte et traité par une commission. Ayant prétexté de la spécificité de ces revendications et en panne de solutions concrètes et satisfaisantes face aux problèmes des travailleurs, la gouvernance Yayi Boni fait semblant de montrer au Front qu’il a pleins pouvoirs pour négocier directement avec lui. L’objectif visé c’est d’amener ce regroupement syndical à se désolidariser des Centrales et Confédérations. A l’ouverture des discussions dimanche dernier, les trois ministres en charge de l’éducation ont soumis le Front à la tentation d’une désolidarisation des mouvements de grève en montrant que les praticiens hospitaliers de même que les magistrats sont sur le point de déposer les armes. Ce n’est que pure invention. En attendant de voir jusqu’où ira le Pouvoir, les discussions reprennent ce jour avec le Front.

Les limites des compétences du Front

Quoi qu’on dise, le gouvernement ne pourra pas obtenir du Front, ce qu’il n’a pas pu arracher aux Centrales et Confédérations syndicales. C’est une question de compétence de négociations face aux revendications. Dans le cas de la crise actuelle, si le Pouvoir a fait l’option de négocier sur deux fronts, c’est parce qu’il n’arrive pas à dompter les organisations des travailleurs en grève. En se tournant vers le Front, il n’a pas que l’intention d’évacuer certaines revendications spécifiques au monde des enseignants. Il veut aller plus loin. Connaissant ce régime, il évoquera la question des défalcations, celle des 25% d’augmentation salariale et probablement le limogeage du Préfet de l’Atlantique-Littoral Placide Azandé et le Commissaire central de la ville de Cotonou, Pierre Coovi Agossadou. On s’attend à voir le gouvernement aborder ces revendications à la reprise des négociations avec le Front, ce jour. Sur le dernier point, l’Exécutif n’entend pas fléchir. Même devant les Secrétaires généraux des Centrales syndicales, la question n’est pas à l’ordre du jour. Or, elle a été posée comme un préalable à régler avant toute négociation. Mais force est de constater que les négociations semblent bouger d’un petit pas, alors que les deux autorités sont toujours en place. Les Centrales syndicales ont sans doute abandonné ce point pour se consacrer aux autres revendications. Voilà que le gouvernement tente de réduire leur domaine de négociations en invitant le Front dans la danse. La réalité qu’il doit saisir est que, le Front n’a pas compétence pour discuter des 25% d’augmentation salariale et des défalcations. Ces points constituent des motifs de la grève dans l’Enseignement. C’est aussi le cas dans l’Administration publique, dans le secteur hospitalier et bien d’autres. En clair le Front ne peut pas parler au nom des travailleurs de ces secteurs. Cela relève de la compétence des Centrales syndicales. Malgré ses manœuvres de déstabilisation, l’Exécutif sera stoppé dans son élan par le front des Confédérations des travailleurs. Car, faudrait-il le souligner, tout en étant un syndicat libre, le Front est affilié à la Cstb et s’est déjà montré solidaire des mouvements de grève déclenchés par les Centrales.


Fidèle Nanga

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