Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Matinal N° 4299 du 28/2/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

Luttes sociales:Les travailleurs n’abdiqueront pas
Publié le vendredi 28 fevrier 2014   |  Le Matinal


Campagne
© Autre presse par DR
Campagne de désinformation du gouvernement à propos des négociations : les Centrales syndicales annoncent la rupture


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Les différentes luttes menées par les travailleurs sous le général Mathieu Kérékou à la fin des années 80 inspireront certainement les syndicalistes à faire preuve de ténacité dans le bras de fer qui les oppose au gouvernement de Yayi Boni. Croire donc qu’ils vont lâcher prise face aux intimidations du régime n’est que pure illusion.

Le régime dictatorial du général Mathieu Kérékou a une certaine idée des luttes des travailleurs et des conséquences qu’elles ont provoquées dans le pays à la fin des années 80. Les agitations qui ont commencé en 1987 étaient l’œuvre des élèves, des étudiants et surtout des travailleurs qui manquaient de pain et dont les libertés étaient confisquées par le régime militaro-marxiste.

Le Bénin des mouvements de masses populaires et des grèves perlées reste toujours héritier de ce passé retentissant qui a conduit à la Conférence nationale de février 1990 dont on célèbre le 24ème anniversaire ce mois-ci. La Conférence nationale qui a induit un changement dans le pays reste avant tout l’histoire des luttes dans lesquelles les travailleurs ont résisté à l’impitoyable machine à liquider du régime d’alors. Aujourd’hui, presque les mêmes motifs sont à l’origine des grèves et de la colère des travailleurs.

Les évènements du 27 décembre 2013, un des moments les plus tristes de la lutte syndicale, marqués par la bastonnade des travailleurs, empêchés par la Police et la Gendarmerie de manifester pacifiquement pour dénoncer les dérives, l’arbitraire de la gouvernance Yayi ont déchaîné les énergies. Comme ce fut le cas à la fin des années 80, certaines situations ont déchaîné les énergies politiques, sociales, estudiantines, culturelles et sociales. Après ces manifestations le Bénin n’a plus été le même jusqu’à présent.

S’inspirer de leur passé légendaire

Comparées les luttes sous la période révolutionnaires à celles d’aujourd’hui sous Yayi Boni, revient à montrer que les travailleurs emmenés par les leaders syndicaux sont recroquevillés sur ce passé légendaire où ils n’ont reculé devant rien pour obtenir des victoires difficiles. Si les travailleurs ont tenu tête au Président Mathieu Kérékou, ce n’est pas devant Yayi Boni qu’ils ne vont pas s’affirmer. Plus que jamais à la croisée des chemins, le syndicalisme béninois s’inspire des batailles d’il y a plus de 25 ans pour défendre jusqu’au bout les intérêts des travailleurs. Face aux diverses manœuvres du Pouvoir de vouloir le domestiquer, il refuse de s’affaisser.

Yayi Boni doit comprendre que Mathieu Kérékou si difficile à manœuvrer a plus, mais a dû se plier face à la pression des masses populaires. Hier comme aujourd’hui, les problèmes qui se posent sont avant tout de deux ordres : d’abord le pain. C’est-à-dire que le gouvernement en défalquant des salaires des travailleurs réduit le panier de la ménagère. Sous Mathieu Kérékou, c’était carrément une situation de cessation de paiement.

En d’autres termes, les fonctionnaires n’avaient plus le pain. A l’allure où vont les choses, avec la radicalisation des mouvements de grève, les travailleurs grévistes se retrouveront sans leur paye mensuelle. Les enseignants et les agents en service dans l’Administration publique travaillent deux jours sur cinq. Les activités pédagogiques en souffrent énormément. Et vu la campagne de désinformation qu’organise le gouvernement pour qualifier d’illégales les grèves, les syndicalistes sont prêts à corser le mouvement. Dans le secteur de la justice, c’est presque un silence radio dans les tribunaux. La question de pain revient également à ce niveau.

Les défalcations opérées sur salaire pour fait de grève irritent les magistrats qui estiment tout comme les travailleurs des autres secteurs que les grèves sont légales et légitimes. En résumé, la gouvernance Yayi a décidé d’affamer les travailleurs en grève. Ventre affamé n’a point d’oreille, dit-on. S’il ne rétrocède pas les défalcations, n’accorde pas les avantages financiers aux praticiens hospitaliers, il ne sera pas écouté par les leaders syndicaux, et donc par les travailleurs.

Dresser le lit à de nouvelles agitations

Dans ces conditions, le terrain est fertile pour faire naître de nouvelles manifestations. Non seulement des forces sociales, mais aussi des populations et des partis politiques. Scénario qui n’est pas loin de la situation vécue sous Kérékou I. Ensuite, les travailleurs observent le mouvement de débrayage pour cause de violation des libertés syndicales et démocratiques. Cela nous ramène au motif du mouvement du 27 décembre 2013, sévèrement réprimé dans le sang.

Le gouvernement n’avait pas bonne presse en la matière. En bastonnant les manifestants, il n’a fait que confirmer tout le mal qu’on pensait de lui. C’est le moment de souligner qu’à la fin des années 80, les luttes menées ont été pour revendiquer les libertés. Rétrospectivement, tout cela déclenche un processus qui pourrait nous conduire dans le même sillage que les années Kérékou I dont la fin a été un triste souvenir.

Il y a beaucoup de ressemblance entre les motifs des mouvements de cette période pas si lointaine et ceux d’aujourd’hui. Alors, on se demande quelle est la différence entre les deux périodes. Les soulèvements d’il y a plus de 25 ans ont été accompagnés d’un désir de changement d’option politique et les conséquences qui en sont découlées sont connues.

Elles ont été acceptées de tous, en tout cas par les Forces vives de la Nation. Ces soulèvements ont été aussi agités, parce que tout était à terre dans le pays et il était question de confier les affaires à une nouvelle équipe qui sera dirigée par le premier ministre Nicéphore Soglo. A la différence de tout ceci, les mouvements syndicaux nés aujourd’hui ne sont pas dirigés contre le régime dans le but d’appeler à un changement d’option politique et économique ou de Constitution. Ils se déroulent dans un Etat de droit et dans une démocratie en danger. Alors que, ceux de la fin des années ont ouvert la voie à la démocratie, chèrement acquise.

Fidèle Nanga

 Commentaires