Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Adjinakou N° 2380 du 6/2/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Gestion de la crise sociale au Bénin Yayi sait-il encore prendre de bonnes décisions ?
Publié le lundi 3 mars 2014   |  Adjinakou


Politique
© AFP par DR
Politique : Thomas Boni Yayi, président de la République


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

(Face à l’intransigeance des syndicats, le gouvernement dégaine à nouveau)

Avec les nouveaux rebondissements, on peut faire le constat que dans la crise sociale, le bout de tunnel parait encore très loin. Le chef de l’Etat a pris la décision unilatérale de rétrocéder aux syndicalistes toutes les défalcations opérées sur leurs salaires pour fait de grève en 2014. Mais face à l’intransigeance des syndicats qui vont poursuivre la grève, le gouvernement dément son chef et brandit à nouveau l’arme des sanctions et menace même de remplacer les grévistes dès cette semaine. Ce qui fait dire aux observateurs que Boni Yayi doit revoir sa copie…


Dans la gestion de la grogne sociale en cours au Bénin depuis le 27 décembre 2013, le pouvoir en place peine encore à trouver les bonnes stratégies. Les syndicats maintiennent la pression sur l’Exécutif alors que ce dernier refuse de céder. Seulement que le gouvernement semble ne pas avoir tout les moyens de tenir dans ce rapport de forces. Il peut donc se permettre de réviser parfois sa position, mais toutefois sans convaincre les responsables syndicaux.

Pour apaiser la tension sociale dans le pays, le président Boni Yayi a saisit une très bonne occasion, mais malheureusement, il a manqué de l’utiliser convenablement. En effet, le président Boni Yayi à livré un discours à la nation le vendredi 28 février 2014, date anniversaire de la clôture solennelle de l’historique Conférence nationale des Forces vives de 1990. Une occasion en or pour Boni Yayi d’apaiser et de rassurer ses partenaires sociaux qui voient en péril les libertés fondamentales acquises lors desdites assises. Le chef de l’Etat a préféré s’intéresser à un sujet qui n’est malheureusement pas la priorité des travailleurs.


Le premier magistrat s’est juste contenté de promettre aux syndicalistes de procéder à la restitution des défalcations opérées en 2014. « Mention insuffisante», diront les responsables des centrales et confédérations syndicales.


La grève continue

Dans son message aux Béninois, le président Boni Yayi a invité tous les travailleurs à reprendre le service dès ce lundi 3 mars 2014. Une invite qui sera suivie d’un communiqué signé du Secrétaire général du gouvernement qui appelle au sens de responsabilité et à l'amour pour la patrie de la part des travailleurs.

Et la réaction des responsables syndicaux ne se fera pas attendre. Pascal Todjinou, Secrétaire général de la Cgtb et Paul Issè Iko de la Cstb, lors d’une Assemblée générale tenue à Porto-Novo avec les enseignants, ont expliqué les raisons pour lesquelles la grève doit continuer. Même son de cloche de la part de Jacques Ayadji, Dieudonné Lokossou et Laurent Mètognon.

Pour ces derniers, les défalcations sont intervenues bien après que le mouvement de grève soit lancé et observé. C’est dire qu’elles ne sont pas inscrites sur la plate-forme revendicative. « Nous tenons toujours aux limogeages du Préfet Placide Azandé et du Commissaire central de Cotonou Pierre Agossadou» a laissé entendre Pascal Todjinou avant d’expliquer que les revendications restent la préservation des libertés syndicales, l’annulation du dernier concours de recrutement au profit du ministère des Finances….

Embrouillamini

Entre revirement et fermeté, le gouvernement joue à jeu flou dans la crise qui l’oppose aux syndicalistes. Ce qui transparait bien dans la contradiction entre les discours des divers membres du gouvernement et surtout l’inconséquence des décisions.

Sinon, comment comprendre qu’après l’abdication du chef de l’Etat qui devrait marquer le début de l’apaisement de la crise, le ministre de la Fonction publique soit monté encore au créneau donnant un ultimatum aux grévistes qu’il menace même de remplacer au cas où les débrayages continuent? Doit-on conclure à un revirement du gouvernement qui, sous le couvert des menaces, avoue que le discours du 28 février n’a servi à rien ? Du moins, le gouvernement vient de confirmer son incapacité à prendre les bonnes décisions.

L’annonce de la rétrocession des défalcations opérées à des travailleurs dont la grève est pourtant qualifiée d’illégale par le gouvernement en était d’ailleurs la simple illustration. Il reste donc à se demander si le président Boni Yayi est encore capable de prendre de bonnes décisions? A-t-il de bons conseillers? Les écoute-t-il? Questions à qui de droit.

Vitali Boton

 Commentaires