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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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Discours à la nation du vendredi dernier sur la grève en cours : Yayi crée la confusion autour des vraies revendications des travailleurs
Publié le lundi 3 mars 2014   |  Le Confrère de la Matinée


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© aCotonou.com par DR
Premier Forum sur le Développement Rural en Afrique
Jeudi 02 Mai 2013, Cotonou. Le Président Béninois Boni Yayi lance le Forum sur le Développement Rural en Afrique


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Le discours du chef de l’Etat à la nation le vendredi dernier a sonné comme l’expression d’une volonté gouvernementale de couper cours à la grève générale dans l’administration. Mais à l’analyse, le contenu de l’intervention suscite de multiples interrogations ; au point de réduire l’initiative même du discours en une simple simulation de résolution de la crise en cours.

Certaines analyses portant sur le comportement du gouvernement face à la grève des travailleurs enclenchée depuis le 7 janvier 2014, avaient soupçonné une stratégie machiavélique. Une stratégie dont la seule finalité est de conduire les syndicats à l’extrême, aux fins de provoquer l’usure du mouvement.

Une stratégie qui vise à s’esquiver en temps critique, manifestant une semblance de bonne foi dans le but de mettre en difficulté les syndicats face au peuple; jouant ainsi sur la sensibilité de ce dernier.
En effet, au démarrage des hostilités, c’est avec une grande hésitation que le gouvernement s’est décidé a enclenché les négociations avec les partenaires sociaux.

La rupture de cette hésitation marquée par l’ouverture du premier round des négociations entre les deux parties n’a toutefois pas prospéré. Puisqu’il y a eu quatre autres rounds restés sans aucun apport à la résolution de la tension sociale qui prévaut. Le dernier en date est celui du vendredi 28 février 2014.
Et c’est cette même journée du vendredi 28 février 2014 que choisit le Chef de l’Etat pour annoncer la rétrocession des défalcations faites sur les salaires des travailleurs au titre de l’année 2014. Pour ce dernier, l’annonce qu’il venait ainsi de faire doit pouvoir permettre de normaliser la tension sociale et de « ramener la balle à terre ».

C’est une avancée, diraient certains. Mais à l’observation, le chef de l’Etat n’a fait que reconnaître une erreur commise avec flagrance et sans réelles explications juridiques. Quel est le motif déclencheur des mouvements de grève actuels ?

Il s’agit bien de la sanglante répression du 27 décembre 2013. Et comme revendication, les confédérations et centrales syndicales signataires de la motion de grève ont exigé le limogeage du préfet Atlantique-Littoral, Placide Azandé et de Pierre Agossadou, Commissaire central de la ville de Cotonou.

Un discours présidentiel handicapé
Le procédé du gouvernement, sinon de son chef, ne s’apparente-t-il pas à une tentative de modification tacite de la plate-forme revendicative des syndicats ? Une tentative préparée sur deux mois avec deux défalcations successives dans le but de rendre secondaire le motif principal de la grève vu la famine qui aura eu le temps de sévir dans le rang des travailleurs?


L’autre élément source du handicap dont souffre cette décision de l’autorité est l’inexistence d’un cadre formel pour sa formulation. Cela ressemble à une incantation de l’autorité. Une incantation à la limite paternaliste et réductrice des partenaires sociaux.


D’abord le chef de l’Etat dénie la légalité du mouvement de grève en cours. Ensuite, il donne droit à une portion des exigences de ses meneurs. Et le reste des revendications, que deviennent-elles ? Que devient l’exigence de remboursements des défalcations des années antérieures ?

Que devient la question du limogeage du préfet et du commissaire central ?
Quid de la grève dans les secteurs de la justice et de la santé ; secteurs en grève avant le déclenchement du mouvement général démarré le 7 janvier 2014 ; ayant chacun des revendications propres et spécifiques ?


Cette sortie médiatique voulue certainement ronflante par l’autorité, de par le jour choisi pour l’effectuer, a été aussi révélatrice des raisons ayant poussé le gouvernement à ouvrir les négociations. Si ce n’était pas le secteur de l’éducation, le gouvernement ne bougerait pas un seul doigt pour montrer une volonté en vue de voir la résolution de la crise en cours. Boni Yayi lui-même a été formel, puisqu’il a évoqué en principal dans son intervention le droit à l’éducation des citoyens.

Le gouvernement semble donc conscient des limites de sa formule, même si dans une confusion totale, il tente de la transformer en une panacée. Martial Sounton, ministre du travail, dans son intervention hier sur canal 3, dans le « grand format », aura été assez explicite. C’est sans hésiter donc, que Pascal Todjinou, Paul Esse Iko annoncent déjà la poursuite du mouvement. « Si on ne limoge pas le préfet Placide Azandé, la grève continue », précisent-ils.

Mastiano Bernard DAVID

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