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Comment Azandé et Agossadou ont "sauvé" le syndicalisme au Bénin...
Publié le mardi 4 mars 2014   |  24 heures au Bénin


Placide
© Autre presse par DR
Placide Azandé, Préfet des Départements de l`Atlantique et du Littoral


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Plus rien ne marchait vraiment à la bourse avant le 27 décembre 2013. Ce jour-là, la paire Azandé-Agossadou avait décidé de faire gicler du sang de leurs compatriotes ; de pauvres travailleurs désarmés réunis pour une marche de protestation pourtant autorisée par le maire de Cotonou. Une brutalité policière d’une autre époque.

Les visages ensanglantés en boucle sur les réseaux sociaux en cette période où les Béninois peinaient à se projeter dans les fêtes de fin d’année témoignaient d’une barbarie exceptionnelle pour un pays réputé pacifique. L’air hagard, blafard et traumatisé de figures aussi emblématiques comme Paul Issè Iko, Pascal Todjinou, Dieudonné Lokossou avait fini de façonner l’émoi au sein d’une population qui ne connait les violences sanguinolentes et choquantes que dans les coupures de presse.

Ce jour-là, ce n’était pas en Tchétchénie, à Kiev, à Tunis, au Caire ou à Abidjan que des agents en uniforme faisaient couler du sang mais juste à côté vers Gbegamey, à la bourse du travail. Au même moment, comme si de rien n’était, les télés faisaient du direct du discours du chef de l’Etat sur l’état de la nation devant l’Assemblée nationale à Porto-novo.

Le préfet de l’Atlantique-Littoral, Placide Azandé et le commissaire central de la ville de Cotonou, Pierre Agossadou étaient loin de se rendre compte de l’immense service qu’ils rendaient ainsi au syndicalisme au Bénin, par leur brutalité innommable.

Pour s’en imprégner il suffit de revisiter l’état des lieux avant cette date. Je disais un peu plus haut que plus rien ne marchait à la bourse du travail depuis un moment, et pour cause. C’était presque impossible avant le 27 décembre 2013 aux centrales syndicales de lancer le moindre mot d’ordre de grève suivi par la base depuis les douloureuses et traumatisantes défalcations de 2012. La toute puissante Cstb de Gaston Azoua en a fait l’amère expérience à chaque fois qu’elle a tenté en vain de ratisser large dans sa contestation de la mise en œuvre des nouveaux programmes d’enseignement.

Même lorsque les enseignants ont subi la terrible discrimination des relèvements indiciaires de tous les fonctionnaires, personne n’a pu observer ne serait-ce que quelques heures de grève dans les écoles. C’était presque admis qu’il n’y aurait plus jamais de grève ou de débrayage en milieu scolaire avant le départ de Yayi Boni en 2016.

Quelques agitations isolées notamment au ministère des finances et dans les centres hospitaliers et les tribunaux, pas plus. Plus de mouvements généralisés et concertés organisés par les centrales syndicales surtout rien du côté de l’enseignement, la grande masse. Peut-être une initiative à la rentrée 2013 très vite avortée avec le déplacement suspect voire clandestin de certains responsables du Front des trois ordres d’enseignement à Tchaourou pour y rencontrer le chef de l’Etat.

S’ensuivit une longue série de tentatives sulfureuses et infructueuses à l’instar de la prétendue mobilisation contre le fichier électoral à polémiques, la Lepi, ainsi que l’incorporation des Secrétaires généraux de centrales syndicales au Front de défense de la démocratie (Fdd), en 2011. Les mêmes locataires de la bourse du travail se sont illustrés quelques mois plus tard en annonçant leur désir de paralyser le pays à l’occasion de la prestation de serment du 06 avril 2011.

Encore un fiasco. Après une longue traversée du désert, les voilà dans un autre creuset, le front dit citoyen sans réel impact. La dernière déculottée remonte au ralliement au fameux mouvement du mercredi rouge disparu dès l’adhésion spectaculaires de ces syndicalistes.

La bourse du travail en était à penser et à repenser ses illusions lorsque Azandé et Agossadou sont sortis du bois avec leur zèle débridé. En rescousse à des syndicalistes visiblement en panne. La suite se passe de commentaire.

Grâce aux événements du 27 décembre il est plus aisé de déclencher un mouvement de grève générale, de rêver à des journées pays mort, ou d’organiser des marches de protestations et des meetings dans toutes les villes du pays.

Les héros "éteints" de longue date ont été requinqués. Commence pour eux une nouvelle ère de gloire qui se poursuit à chaque minute que les deux assassins des libertés passent à leurs postes respectifs.

Ce qui débouche sur la question de savoir ce qui adviendrait de tous ces retraités de la bourse du travail si jamais la refondation lâchait les deux artisans du carnage du 27 décembre.

Merci Azandé-Agossadou !!!

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