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Le Matinal N° 4300 du 3/3/2014

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Règlement de la crise sociopolitique : Yayi manque de respect à ses émissaires
Publié le mardi 4 mars 2014   |  Le Matinal


Martial
© Autre presse par DR
Martial Sounton, ministre du travail et de la fonction publique


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Le Président Yayi Boni, en décidant unilatéralement de rétrocéder les défalcations sur salaire des mois de janvier et février 2014 aux travailleurs, a infligé un camouflet à son ministre d’Etat, François Abiola, et autres membres du cadre de concertation en discussion avec les responsables syndicaux. Ce faisant, il humilie ses collaborateurs et les rend incapables à résoudre la tension sociale.


« La décision prise par le ministre Moudjaïdou Soumanou et ses collègues n’engagent pas le gouvernement…. », a déclaré, en 2007 au lendemain des déclarations de l’ancien ministre du Commerce, Moudjaïdou Soumanou, interdisant le commerce informel de l’essence frelatée sur toute l’étendue du territoire national.

Les mouvements de grève lancés dans l’administration publique béninoise suite à la répression de la marche des travailleurs, le 27 décembre 2013 ont encore de beaux jours devant eux. Pour trouver un terrain d’entente avec les protagonistes de la crise, une forte délégation ministérielle conduite par le ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur, François Abiola et une panoplie de présidents d’institution de la République ont été mobilisés.

Le Président du Conseil économique et social, Nicolas Adagbé, le Médiateur de la République, Joseph Gnonlonfoun, et le Haut commissaire à la gouvernance concertée, Moïse Mensah sont sollicités pour négocier avec les travailleurs. Depuis janvier jusqu’à la date du 28 février 2014, aucune solution n’a été trouvée à la crise. L’échec des ministres et chefs d’institution de la République était visible. Après cinq séances de concertation entre les deux parties, le bout du tunnel n’est pas trouvé.

Certains observateurs de la vie politique nationale ont affirmé que les rencontres Gouvernement-syndicats n’aboutiront à rien, car au moment opportun, tout se résumera à la volonté personnelle du Président Yayi Boni. Ils ne sont pas passés à côté de leur pronostic. Dans la soirée du vendredi 28 février 2014, le Chef de l’Etat, mettant entre parenthèses le cadre de dialogue pour prendre de manière unilatérale la décision de rétrocéder aux travailleurs les défalcations sur salaires, après avoir proféré des menaces à leur encontre.

Humiliation

Une question se pose : pourquoi le Chef de l’Etat a-t-il créé un cadre de concertation pour discuter avec les syndicalistes s’il savait qu’il a opté pour une décision exclusive. Il a fait perdre le temps aux ministres, chefs d’institution de la République et responsables syndicaux pendant deux mois à travers des séances de négociations stériles. C’est dire que les discussions à l’Infosec étaient du folklore, car le Président de la République savait qu’il allait ramener tout à lui.

Instinct populisme.

Il a montré à la face du monde que toutes ces personnalités politiques n’ont pas la carrure de résoudre la crise sociale et qu’il est le seul maître à bord. Le 28 février 2014, date de la prise de la décision de rétrocession marquant la clôture du 24ème anniversaire de la conférence nationale de février 1990, n’a pas aidé Yayi Boni à faire plier les grévistes. Après moult négociations avec les travailleurs pendant des semaines, le ministre François Abiola et les autres membres du cadre de concertation ont été ainsi humiliés.

Dans ces conditions, ces derniers peuvent-ils encore prendre la responsabilité de poursuivre les débats avec les travailleurs toujours en grève ? Difficile de répondre à cette question. Le mieux est qu’à l’avenir, le Chef de l’Etat prenne le devant des choses au lieu d’envoyer ses émissaires soutenus par les chefs d’institution de la République en pâture. A l’allure où vont les choses, les grèves ont encore de beaux jours devant elles.

Jules Yaovi Maoussi

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