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Le Matinal N° 4303 du 6/3/2014

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Règlement de la crise sociale : Yayi Boni a réduit sa marge de manoeuvre
Publié le vendredi 7 mars 2014   |  Le Matinal


Conseil
© Autre presse par Presidence
Conseil de l`entente: réunion des chefs d`Etat et de gouvernement à Niamey.
Mardi 17 Décembre 2013, à Niamey (Niger). Tenue de la 2 ème session ordinaire de Conférence au sommet des Chefs d`Etat et de Gouvernement du Conseil de l`Entente. Photo : Le president Boni Yayi.


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La crise sociale va perdre une partie de son intensité avec la reprise des activités au niveau des praticiens hospitaliers, des magistrats et des travailleurs des services judiciaires et assimilés du Bénin. Mais ces secteurs ne sont pas totalement à l’abri de nouvelles agitations qui pourraient reprendre dans un mois au cas où le gouvernement de Yayi Boni ne respectera pas ses engagements.


Des signes d’espoir d’accord, mais la vigilance est toujours de mise. Après avoir entretenu inutilement et maladroitement le bras de fer avec les travailleurs, le chef de l’Etat Yayi Boni leur tend aujourd’hui la main de la réconciliation. Les derniers actes posés par l’Exécutif au profit des praticiens hospitaliers, des magistrats, des travailleurs des services judiciaires et assimilés illustrent parfaitement un tel revirement de la gouvernance en place.

Les jours de grève amputés sur les salaires de janvier et de février 2014 seront remboursés, a promis Yayi Boni. Les questions concernant la correction des nominations irrégulièrement prononcées en 2011 et 2013 dans le secteur judiciaire, la mise en place d’un dispositif pour assurer la sécurité de tous les magistrats, la signature effective des actes découlant des statuts des corps des praticiens hospitaliers et spécialistes et la prise en compte de cinq des treize revendications des travailleurs des services judiciaires et assimilés du Bénin ont fait mouche dans le rang des grévistes.

On se rend compte que ces actes ne manquent pas de séduire les acteurs de ces secteurs qui commencent à se montrer conciliants et flexibles. C’est du genre, il a donné un peu, il faut lui donner le temps de faire plus.

La décision d’accorder à l’Exécutif une trêve sociale dont la durée varie entre un et trois mois selon le secteur, est une réponse à l’ouverture dont fait preuve la gouvernance Yayi après avoir laissé les choses se compliquer. Maintenant que la ligne semble bouger, les deux camps peuvent parler d’avancée, mais pas au point de faire croire qu’il y a grand-chose à se mettre sous la dent.

Il serait trop tôt du côté des syndicalistes tous secteurs confondus de dormir sur les lauriers. Et c’est sans doute, aguerris par les faux-semblants du chef de l’Etat, qu’ils ont décidé d’accorder un moratoire de courte durée à son gouvernement pour constater l’expression de sa bonne foi à traduire en actes concrets les engagements pris.

Gare au gouvernement

Début d’entente oui, mais le bout du tunnel n’est pas encore si proche. Entre le gouvernement et certains syndicats en grève, ce n’est pas encore la célébration des justes noces. Mais, on l’annonce déjà pour bientôt. Tout dépendra du gouvernement qui n’a plus droit à l’heure.

Le chef de l’Etat en décidant lui-même de sortir de son mutisme face à la persistance de la crise sociale, a tout simplement montré qu’il a abattu ses dernières cartes. Or, en bon stratège, il devrait continuer à faire confiance à ses émissaires qui sont en pourparlers avec les partenaires sociaux en leur donnant pleins pouvoirs pour prendre des décisions qui répondent à l’attente du monde des travailleurs.

Toutes les questions qui aujourd’hui commencent à être solutionnées ne devraient pas l’être de la façon dont le chef de l’Etat les a gérées. La décision de rétrocession des salaires défalqués pour le compte de janvier et février 2014, a été déplacée du cadre de dialogue pour le Palais de la Marina, sans qu’auparavant elle ne soit débattue avec les syndicalistes dans ces locaux.

En prenant le risque de jouer au messie, le locataire du Palais de la Marina n’a fait que réduire ses marges de manœuvre de négociation. Si les discussions échouaient entre ses émissaires et les représentants des travailleurs il n’aura plus grand-chose à apporter. Ce qui lui restera, c’est de concrétiser toutes les promesses en restant dans le temps imparti pour le moratoire.

Face à la pression on doit s’attendre à voir le chef de l’Etat et son gouvernement apporter des réponses satisfaisantes aux revendications qu’il a juré la main sur le cœur de prendre en compte. On s’attend également à voir les ministres signer l’arrêt de leur campagne de désinformation. En attendant, rappelons à l’équipe gouvernementale que le compte à rebours a commencé et que la fin du moratoire, c’est déjà « demain ».

Fidèle Nanga

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