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Education nationale : les Ceg du Mono-Couffo souffrent de manque de classes
Publié le mercredi 12 mars 2014   |  24 heures au Bénin


Lancement
© Ministère par DR
Lancement des activités du Ministère de l`Enseignement Secondaire dans les tours administratives
Lundi 21 Octobre, Cotonou : Le Ministère de l`Enseignement Secondaire a officiellement rejoint ses nouveaux locaux dans les tours administratives Photo : Le ministre de l`Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle, de la Reconversion et de l`Insertion des Jeunes, M. Alassane Djimba Soumanou


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Dans les départements du Mono-Couffo, les lycées et collèges manquent de salles de classes. C’est une situation qui complique la tâche aux chefs d’Etablissement qui sont obligés de faire programmer des cours pour les mercredis après midi et samedi dans la matinée.


Le système éducatif est malade dans le Mono-Couffo. Les lycées et collèges d’enseignement général sont en difficulté et peinent à atteindre les résultats fixés. Dans la plupart des collèges et lycées de ces départements, le nombre de groupes pédagogique fait souvent le double de salles de classes disponibles.

Certains ont dû avoir recours aux paillotes. Au niveau d’autres collèges, ce sont plutôt le système de classes volantes. Pas de salles fixes pour un groupe pédagogique. Et si jamais vous êtes candidat, ne programmez pas des études ou travaux dirigés sur les samedis et mercredis soir.

Puisque vous n’aurez pas de salles et votre emploi du temps ne vous permettra pas d’ailleurs de s’y rendre. Dans quelques collèges où on fait l’effort de fixer des salles de classes à des groupes pédagogiques, le nombre d’élèves dépasse le quota fixé par groupe pédagogique. Dans la Commune de Lokossa, le phénomène est beaucoup plus frappant, car les élèves des six collèges qu’elle dispose souffrent du manque de salles de classes.

Du Ceg1 en passant par le Ceg2 au Ceg6, le constat est le même. A Koudo par exemple, le collège ne dispose que de 25 salles de classe pour 33 groupes pédagogiques. Le système de classes volantes s’impose aux élèves qui sont obligés d’aller au cours même les mercredis après midi et les samedis.

Au Ceg 4 Lokossa, il y a environ 17 groupes pédagogiques pour11 salles de Classe. Dans la Commune d’Athiémé, même constat. Le Ceg le plus touché dans ce département est celui d’Adohoun. Ici, il y a une trentaine de groupes pédagogiques pour seulement neuf (9) salles de classes. A Azonlihoué, ce n’est pas l’exception.

Echecs en cascade

Face à de telles situations, la conséquence est nette. Les résultats en fin d’années ne sont pas probants. Depuis des années maintenant, les départements du Mono-Couffo ont considérablement régressé dans le classement par rapport aux résultats de fin d’années. L’origine de cette chute se situe indubitablement dans l’inexistence des infrastructures adéquates pour un bon rendement de la part des enseignants d’une part et des apprenants d’autre part.

L’enseignant, parfois obligé d’attendre la libération de salles de classes pour dispenser son cours, perd du temps et ne pourra donc plus respecter le quota horaire prescrit par les textes. La conséquence est qu’il ne pourra plus d’atteindre les objectifs fixés en venant au cours.

Des fois, des sujets sortent à l’examen et les apprenants sont incapables de se défendre parce que le chargé du cours n’a pas eu le temps nécessaire pour exécuter son programme. « Il est souvent très difficile pour nous d’aller à l’école les mercredis après midi et même les samedis jusqu’à 19 heures.

Car, on n’arrive plus à apprendre correctement les cours et les samedis, on doit laver nos uniformes », s’est plaint de Pierre Agbassou, élève dans l’un des collèges de la ville de Lokossa. Pourtant, les textes stipulent que les mercredis soir sont réservés pour les activités sportives. Mais, les établissements sont obligés d’arracher ces heures aux apprenants, les obligeant à venir au cours.

Pour Bruno Houndjo, enseignant à Toviklin, cette situation ne permet pas aux apprenants de bien réviser leurs cours et donc ne favorise pas un bon rendement à la fin de l’année. « Nous n’avons pas de salles de classes et on nous fabrique des paillotes pour suivre les cours.

Et nous ne sommes pas à l’aise dedans », s’est indigné Isaac Awé. Ces propos montrent que le problème des mauvais résultats aux différents examens de fin d’année tire sa source dans l’inexistence des classes dans les collèges.

A cela, Michaël Adéoti, enseignant de Français au Ceg1 Lokossa répond : « à vrai dire, la programmation des cours pour les mercredis et samedis ne participe pas à un bon rendement de la part des apprenants et même des enseignants, d’autant plus que ces heures sont réservées aux répétitions et aux travaux dirigés organisés par les apprenants, eux-mêmes ou par certains enseignants. Voila, donc que pour une question de manque de salle, des chefs d’établissements programment des cours sur ces jours.

Ainsi, plusieurs questions me viennent à l’esprit : dans quelle logique s’est-on placé pour programmer ces cours ? Quel est le suivi réel qui se fait à ces heures ? L’Etat en est-il pour quelque chose ? La résolution de ces questions laisse libre cours à une réflexion afin que des situations du genre soient évitées au grand bonheur des apprenants et des enseignants ».

La responsabilité des autorités en charge de l’éducation

Tout, porte à croire que les autorités au plus haut niveau de l’éducation ne s’intéressent plus au système. Ils ne font rien pour punir les chefs d’établissement qui programment des cours les mercredis et samedis.

Et pour montrer son indignation, Thibaut Dossou-Loko, enseignant d’Anglais au Ceg4 Lokossa déclare « le système éducatif actuel, je ne sais pas si c’est dans le Mono-Couffo que c’est particulier, mais exiger aux enfants de venir au cours les mercredis et samedis après midi, voire toute la soirée, cela n’augure pas d’un bon résultat en fin d’année ; puisque les enfants ne disposent plus du week-end pour pouvoir étudier correctement. Ils seront au cours tous les jours de la semaine et même les samedis et le dimanche, ils vont vaquer à d’autres occupations.

Faire la lessive, aller à l’église et après cela, de quel temps disposent-ils pour réviser les leçons ?

Ecoutez ! Moi j’avais loué l’initiative du nouveau directeur départemental de l’enseignement secondaire de la formation technique et professionnelle qui parlait des activités culturelles pour les vendredis soir et les mercredis pour l’animation sportive. Mais, le triste constat est que les chefs d’établissements ne savent pas ce qu’il faut faire, malgré leur volonté de respecter ces prescriptions ;

ils sont obligés de les balayer du revers des mains, faute de salles de classes. La plupart des enseignants qui interviennent dans les établissements sont des vacataires qui ont déjà des heures pleines ailleurs et ne font qu’avec leur disponibilité.

Donc, le manque de salles de classes est un problème crucial, car des groupes pédagogiques ont été créés dans des établissements sans avoir suffisamment de salles. Et quand je prends le cas du Ceg4 Lokossa, les classes de 5è et 2ndes sont volantes, malgré les efforts du censeur pour éviter les cours du samedi et mercredi soir, il n’a pu rien faire.

Et comme à l’impossible nul n’est tenu, il est obligé de faire avec, en programmant des cours sur ces jours. Il serait heureux si les autorités peuvent penser à l’éradication des cours des samedis et mercredis ». Il est donc clair que les enseignants et mêmes les apprenants sont conscients de ce que les cours programmés pour ces jours ne sont d’aucune utilité pour les uns et les autres, car cela ne participe pas à un bon rendement en fin d’année.

Gaétan Nato

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