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Le Matinal N° 4310 du 17/3/2014

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Gestion des affaires publiques : Yayi Boni au cœur d’un gros scandale économico-financier
Publié le mardi 18 mars 2014   |  Le Matinal


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© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat Beninois, Yayi Boni.


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Comme à leurs habitudes, le chef de l’Etat et son gouvernement s’activent actuellement pour occasionner de grands trous d’air dans les caisses de l’Etat béninois.

C’est la gestion scabreuse et dangereuse qui est faite aujourd’hui du dossier dit Programme de vérification des importations (Pvi-Nouvelle génération) auquel Yayi Boni et les membres de son gouvernement ont, unilatéralement, décidé de mettre fin en violation totale des règles recommandées en la matière (partenariat public/privé).

« Chassez le naturel, il revient toujours au galop », nous renseigne un vieil adage populaire. Yayi Boni et les membres de son gouvernement coutumiers d’une méthode de gestion assez curieuse, s’activent actuellement à exceller une fois encore dans le sport pour lequel ils détiennent des records pour des millénaires. Ce sport, c’est la mauvaise gouvernance.
Comment comprendre qu’un gouvernement puisse œuvrer à mettre à mal l’économie nationale par des manœuvres dilatoires et contre productives.

Alors qu’à l’occasion de leurs séances de Conseil des ministres des 16 et 17 novembre 2013, Yayi Boni et son gouvernement avaient décidé, contre toute norme en la matière, de confier le Programme de certification des valeurs (Pcv) nouvelle formule du Pvi-Nouvelle génération, sorti de l’imagination féconde du chef de l’Etat, à une structure privée ; aujourd’hui, c’est une autre logique qui guide leur vision.

En effet, dans le communiqué du Conseil des ministres des 16 et 17 novembre 2013, on peut lire : « …Le Conseil des ministres a approuvé cette communication et a demandé aux Ministres concernés d’accélérer les négociations avec les responsables de la Segub en vue de la signature d’un contrat de partenariat entre l’Etat et le Guichet unique » (conf. Communiqué N°-1).

Mais sur la même matière – Pvi – dans le communiqué du Conseil des ministres du jeudi 13 mars 2014, soit près de quatre mois après le 1er du genre, voici ce qu’est sorti de la réunion extra hebdomadaire des séances de défoulement de Yayi Boni et ses obligés : « …En approuvant cette communication, le Conseil des ministres a instruit les ministres chargés des Finances, du Développement, de l’Economie maritime et de l’Evaluation des politiques publiques de procéder au lancement : de la demande de propositions pour le recrutement d’un prestataire de services pour la mise en œuvre du Programme de certification des valeurs (Pcv) en douane, conformément aux dispositions de l’article 45 du Code des marchés publics ; de l’appel d’offres pour le recrutement d’un partenaire en vue de la création d’une société d’économie mixte (Partenaire 51% et Etat 49%), pour la fourniture, l’installation et l’exploitation d’un scanner mobile à Cotonou-Port et d’un scanner à bagages à Cotonou-Aéroport… » (Conf communiqué N°-2)

Comme peut le comprendre le plus cancre des élèves de l’école primaire publique de Toyoyomè, une localité dans Ahouansori-Agué dans le 6ème Arrondissement de Cotonou, Yayi Boni et ses « moutons de panurge » qui l’entourent en Conseil des ministres veulent confier le Programme de vérification des importations (Pvi-Nouvelle génération), malicieusement transformé en Programme de certification des valeurs en douane (Pcv), à un nouvel opérateur économique privé alors que l’Etat béninois est en plein contentieux avec l’homme d’affaires Patrice Talon à qui ledit Programme a été arraché de manière illégale et dictatoriale.
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Rappelons que le dossier du Pvi-Nouvelle génération à l’instar de l’affaire dite Sodéco, est actuellement pendant devant la Cour commune d’arbitrage d’Abidjan de l’Ohada. Et de ce fait, toutes les parties ont le devoir de surseoir à toute action de quelque nature que ce soit pour ne pas entraver la décision des juges de cette Cour communautaire.

Mais voilà, Yayi Boni et ses affidés ont décidé de passer outre l’obligation communautaire. Ils n’entendent pas attendre la décision de la Cour compétente pour les contentieux à caractère économique entre parties contractantes dans l’espace Ohada pour engager le processus de réattribution du Programme de certification des valeurs en douane des marchandises commandées sur le Bénin.

Braquage d’Etat

A y voir de près, la nouvelle voie empruntée par Yayi Boni et son gouvernement pour réattribuer le Programme de certification des valeurs en douane des marchandises commandées sur le Bénin est totalement anti économique, voire suicidaire pour le Trésor public qui se verra dans les prochains jours contraints de faire face aux énormes gâchis financiers qui en résulteront à coup sûr.

Car, il n’est plus un secret pour qui que ce soit, que Patrice Talon se verra rendre justice dans les années à venir vu la manière cavalière avec laquelle Yayi Boni et ses acolytes lui ont arraché le Pvi-Nouvelle génération en violation de toutes dispositions légales.

Ce qu’il faut en réalité comprendre de cette nouvelle sans lendemain de Yayi Boni et ses « non circoncis », c’est qu’ils veulent attribuer le Programme de certification des valeurs en douane à un opérateur économique sans un appel d’offres. Alors qu’il nous souvienne qu’en son temps avant de retenir la société Bénin Control Sa pour le Pvi-Nouvelle génération, l’homme d’affaires Patrice Talon a dû souscrire à un appel d’offres international qu’il a gagné haut les mains.

Et fort de cette assurance, il s’est mis en intelligence avec des établissements financiers de la place pour acquérir des équipements lourds tels que des scanneurs haut de gamme pour le Port de Cotonou et les autres frontière terrestres du Bénin.

Puis, du jour au lendemain, tel un château de carte, il a vu s’effondrer tous ces investissements par la seule volonté d’un individu, entre temps atteint par le virus de nuisance qui l’a aveuglé éperdument. Conséquence : les caisses béninoises sont aujourd’hui soumises à rudes épreuves et seront immanquablement asphyxiées pour le bonheur de Patrice Talon.

Mais, ne nous y trompons pas, Patrice Talon n’attend forcément pas se remplir les poches des amendes que la justice ferait inévitablement payer par l’Etat béninois à son profit. L’homme est très humble et certainement c’est parce que Yayi Boni lui connait ce côté magnanime qu’il joue avec ses nerfs.

L’arbre qui cache la forêt

Comme si c’est la peste qui le poursuit Yayi Boni n’est pas à son premier essai de violation flagrante des textes légaux de l’Etat que Dieu lui a fait le bonheur de diriger. Un pays qu’il devrait diriger pour cinq années seulement mais, il s’en est rajouté un second lustre de façon aussi grotesque par un k.o. dont il rendra, de toutes manières, compte dans les prochains jours quand le peuple prendra ses responsabilités.

En réalité, si Yayi Boni et ses ministres ont approuvé lors de leur séance extra hebdomadaire ce qui est plus haut indiqué, il importe de savoir comme on le dit à Abidjan, qu’ "il n’y a pas le feu".

En fait comme l’indique le communiqué du Conseil des ministres des 16 et 17 novembre 2013, c’est à la Segub qu’ils veulent remettre leur nouveau Pcv inventé de toutes pièces. C’est à dire qu’ils veulent attribuer gré à gré le programme. Ce qui est une violation totale du Code des marchés publics qui fait obligation à recourir à un appel d’offres international pour choisir un prestataire pour des prestations de service de grands intérêts économiques.

Mais comme me le confiait un ami très actif dans le milieu portuaire, c’est qu’il y a parmi nos gouvernants actuels des personnes qui ont des intérêts dans la Segub et en remettant sur un plateau d’or le Pcv à cette société, c’est leurs arrières qu’ils sauvegardent pour après 2016. Décidément quand les intérêts particuliers priment sur ceux généraux, c’est la perte de raison qui domine la cité. Mais jusqu’à quand et à quel prix pour les caisses nationales ?

Emérico Adjovi

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