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La Presse du Jour N° 2089 du 11/3/2014

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Décision des Confédérations et Centrales syndicales : La grève se poursuit, marche sur la préfecture mardi prochain
Publié le jeudi 20 mars 2014   |  La Presse du Jour


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© Autre presse par DR
Campagne de désinformation du gouvernement à propos des négociations : les Centrales syndicales annoncent la rupture


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Les responsables de Confédérations et Centrales syndicales et de la Fesyntra-Finances ont décidé de poursuivre la grève. La décision a été prise dans la soirée d’hier, jeudi 19 mars 2014, à l’unanimité des représentants des travailleurs grévistes. Ils signeront la prochaine motion de grève dans la journée de ce jeudi. Les syndicalistes feront aussi une déclaration à la presse dans la journée pour expliquer les raisons qui les ont amenés à ne pas accorder le moratoire tant voulu par le gouvernement. Mais d’ores et déjà, l’on apprend que leurs bases rencontrées après les négociations avec les ministres et le Chef de l’Etat, dans leur majorité, ne sont pas disposées à baisser les bras. Aux différentes rencontres sur l’ensemble du territoire national, ils ont exprimé à leurs représentants leur réticence par rapport aux promesses du gouvernement et de son Chef, Boni Yayi. Les travailleurs grévistes attendent du gouvernement des actes concrets et dans les meilleurs délais. Pour cela, ils jugent que ce n’est pas le moment de reculer, mais «il faut aller jusqu’au bout de la lutte». La grève se poursuivra donc la semaine prochaine et peut-être au-delà. Mieux, le marché 25 mars, les Confédérations et Centrales syndicales et la Fesyntra-Finances projettent de marcher sur la préfecture des départements de l’Atlantique et du Littoral pour «exiger à nouveau le limogeage du préfet Placide Azandé » et du Commissaire central de Cotonou. La grogne sociale vire désormais au durcissement.

Malgré le mot d’ordre du Front, la grève continue

La déclaration rendue publique par certains responsables du Front des trois ordres d’enseignement dans la nuit du mardi 18 mars 2014 ne semble pas engager des syndiqués à la base. A l’issue de leur 2è rencontre qui s’est tenue hier 19 mars 2014 au Lycée Béhanzin de Porto-Novo, les Comités départementaux de grève du Mono, du Couffo, du Plateau, du Zou, des Collines, de l’Atlantique, du Littoral, du Borgou, de l’Alibori, de l’Atacora, de la Donga, de l’Ouémé ont appelé à la poursuite du mouvement de débrayage jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications. Hier à Porto-Novo, des perturbations ont été observées dans le déroulement des activités pédagogiques dans certains établissements scolaires.

Déclaration de presse

Sur invitation du Comité des luttes des travailleurs de l’Ouémé-Plateau, les Comités départementaux de grève du Mono, du Couffo, du Plateau, du Zou, des Collines, de l’Atlantique, du Littoral, du Borgou, de l’Alibori, de l’Atacora, de la Donga, de l’Ouémé se sont réunis le mercredi 19 mars 2014, au Lycée Béhanzin, en vue d’échanger les expériences de mobilisation et de conduite à la base du mouvement en cours depuis le 07 janvier 2014.

A la suite de cette concertation, tenue après la rencontre sans succès des Secrétaires Généraux de Confédérations et Centrales avec le Chef de l’Etat, l’autorité administrative suprême du pays, les Comités départementaux ont abouti aux conclusions ci-après qu’ils portent à la connaissance des travailleurs et du peuple.

1- Les Comités départementaux saluent et félicitent les Secrétaires Généraux des Confédérations et Centrales Syndicales (CSA-Bénin, CSTB, CGTB, COSI-Bénin, CSPIB et FESYNTRA-Finances) pour le courage et la fermeté dont ils ont fait preuve jusque là dans la défense des revendications objet de la grève en cours. Ils les invitent également à poursuivre la lutte conformément aux exigences des travailleurs à la base exprimée sans équivoque à travers les AG tenues dans tous les départements.

2- Ils saluent le soutien et l’engagement des autres couches du peuple, notamment de la jeunesse scolaire et universitaire dont la générosité, la bravoure redonnent l’espoir que des citoyens de demain apprennent aujourd’hui à s’indigner et s’engager pour la liberté, la probité et l’essor de leur pays.

3- La longueur de la crise sociale en cours, et qui entraine des conséquences et risques dramatiques pour la production et la formation, ne provient ni d’une radicalisation des travailleurs ni de leurs responsables syndicaux, mais de la mauvaise gestion du conflit en cours et plus généralement de la mauvaise gouvernance du pays par le pouvoir du Changement-Refondation et notamment par son Chef, le Président Boni YAYI.

4- En effet, nier à la face du monde et traiter de simulacre le sang des Secrétaires Généraux et des manifestants pacifiques réprimés sauvagement par les forces de répression, et soignés dans le plus grand hôpital public du pays, n’est-ce pas de la mauvaise gouvernance ? Reconnaître enfin ces faits et présenter des excuses de la République (comme si c’est la République qui a fait tirer sur les travailleurs et leurs chefs) et se refuser malgré cela à sanctionner les auteurs de la répression, n’est-ce pas de la mauvaise gouvernance ? A-t-on besoin de tant de protestations, de grèves, pour reconnaître le caractère frauduleux d’un concours dont les résultats ont été publiés par deux listes à contenu différent, signées à la même date, sous un même numéro, par un même Ministre ? S’entêter depuis quinze mois (décembre 2012) et ce, après le rejet arrogant des propositions de transparence de la FESYNTRA-Finances, dans le refus d’annuler pareil concours, cela ne relève-t-il pas de la mauvaise gouvernance ?

5- Les revendications des enseignants relatives au bénéfice des 25% d’augmentation des indices décidée en 2011 durent depuis trois ans. Elles ont fait l’objet de près de trois mois de grèves en 2012, grèves des enseignants réprimées avec des défalcations sur leurs salaires. Attendre trois ans et après, près de trois mois de grève en 2014 pour parler d’une commission, n’est-ce pas une incitation au conflit permanent, au gaspillage des ressources humaines, bref une mauvaise gouvernance ? Comment peut-on qualifier autrement l’abandon (?) de l’enseignement au secondaire général et technique à des vacataires, sans plan de carrière, lesquels constituent aujourd’hui plus de 75% du corps enseignant ? N’est-ce pas de la mauvaise gouvernance caractérisée dans le plus important secteur d’avenir du pays ?

6- Les hospitalo-praticiens et les magistrats ont dû recourir à la grève, après des années de vaines interpellations du gouvernement pour des engagements formels non tenus. Ils n’ont eu quelques satisfactions qu’après plus de 5 mois de grève ! La source de tous ces conflits ne se trouve-t-elle pas dans la mauvaise gouvernance de ce pays, où des prévenus sont arbitrairement maintenus en prison après et malgré des décisions de justice de non-lieu en leur faveur et confirmées en appel ? Qu’en est-il des engagements pris par le pouvoir du Changement-Refondation après le forum de concertation pour le partenariat public-privé censé accélérer la croissance, la création d’emplois au profit de la Jeunesse ?

7- Cette mauvaise gouvernance au sommet de l’Etat détermine, encourage, couvre les sévices et abus de toutes sortes dans les ministères, administrations et entreprises publiques, dans les établissements scolaires et universitaires où des dirigeants n’hésitent pas à faire appel non pas seulement à la police, mais à des milices privées contre les travailleurs et les masses populaires en lutte. Au total, le conflit social actuel révèle au grand jour la mauvaise gouvernance du pays par le pouvoir du Dr Boni YAYI dans tous les domaines et dans tous les secteurs.

8- Les Comités départementaux notent que les travailleurs à la base estiment que l’essentiel de leurs revendications n’est pas satisfait et entendent poursuivre les mouvements de grève et de protestation.

Les Comités départementaux estiment, qu’après la rencontre infructueuse des syndicats avec le Président de la République, dernier recours administratif, il appartient au peuple dans toutes ses couches de se lever pour une issue rapide à la crise sociale dont le fondement et la cause résident dans la mauvaise gouvernance du pays par le pouvoir du Changement-Refondation.
9-Les Comités départementaux de grève demandent par conséquent aux Secrétaires Généraux, à tous les syndicats de base et à tous les travailleurs l’approfondissement du diagnostic de la mauvaise gouvernance du pays et la réflexion sur les mesures à prendre pour en sortir en vue de la garantie des libertés, de la lutte conséquente et efficace contre la corruption et la fraude, et pour le développement du pays et le bien-être des populations et notamment de la Jeunesse.

10- Les Comités départementaux s’engagent, dans tous les cas – à l’aboutissement heureux des revendications actuelles – à soutenir sous la direction des Confédérations Syndicales, des mesures de réaménagement du calendrier académique afin de ne pas sacrifier l’avenir des élèves et des étudiants ainsi que les efforts des parents et du peuple.

11- Les Comités départementaux de grève en appellent donc à toutes les forces populaires afin qu’elles se lèvent avec les travailleurs en grève pour le dénouement rapide et heureux de la crise sociale actuelle. La position traitresse que viennent de rendre publique certains responsables du Front des trois ordres d’Enseignement (…) et qui n’est donc que la poursuite de l’esprit de Tchaourou, ne saurait entamer la détermination et l’engagement des travailleurs et de leurs comités, détermination et engagement fortement affirmés au cours des différentes assemblées générales organisées par les confédérations et centrales syndicales dans tous les départements du pays.

- Enfants du Bénin Debout !
- Suffit la mauvaise gouvernance !

Fait à Porto-Novo, Lycée Béhanzin le 19 mars 2014

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